SNC-Lavalin: un rapport accablant pour Trudeau

A4d0739f0af2dea746e7d4e4298b124a

Deuxième blâme pour Trudeau après l'Aga Khan


Tout est dans le titre : « Rapport Trudeau II ». C’est l’en-tête qui coiffe le rapport dévastateur du commissaire à l’éthique concernant l’affaire SNC-Lavalin.


Trudeau. 2.


C’est la deuxième fois, en un seul mandat, que le premier ministre du Canada Justin Trudeau est trouvé coupable d’avoir enfreint la loi fédérale sur l’éthique.


La première, c’était pour avoir séjourné sur l’île privée de l’Aga Khan, un riche leader spirituel dont les fondations humanitaires reçoivent des subventions du gouvernement fédéral.


De la petite bière par rapport au rapport explosif déposé hier.








  • Le député libéral Joël Lightbound était à l’émission Le 6 à 9 de Caroline et Maka:






Écueil


Aucune peine financière n’est associée à la présente offense. Une sanction plus sévère pend au bout du nez du premier ministre, soit celle de l’opinion publique, à quelques semaines du déclenchement des élections fédérales.


Deux offenses en un seul mandat marquent une tendance claire, selon les oppositions. Cela ne fait que renforcer l’image d’un parti que ses adversaires qualifient allègrement de déconnecté, au-dessus des lois, et qui se croit tout permis.


Un parti qui a eu les jambes sciées par le scandale des commandites, au début des années 2000. Les libéraux ont mis une décennie à se relever de cette affaire de nature éthique.


À l’aube des élections du 21 octobre prochain, l’affaire SNC-Lavalin apparaît de nouveau, après une certaine accalmie, comme un énorme caillou dans le soulier du premier ministre.


Obstruction


Le rapport du commissaire à l’éthique Mario Dion est accablant et sans équivoque. Justin Trudeau s’est servi de sa position d’autorité sur la ministre de la Justice et procureure générale du pays pour essayer de faire avorter un procès criminel.


M. Dion donne ainsi raison à Jody Wilson-Raybould, qui affirmait avoir subi des pressions inappropriées. Des pressions non seulement inappropriées, mais illégales aux yeux du commissaire Dion.


Face à ces accusations, Justin Trudeau n’a pas bronché, hier, en conférence de presse. S’il dit « prendre la pleine responsabilité » du fiasco SNC, il conteste le cœur du rapport de M. Dion, soit que les discussions avec Mme Wilson-Raybould étaient illégitimes.


Le premier ministre a le devoir d’explorer toutes les avenues lorsque des milliers d’emplois sont en jeu, a-t-il plaidé.


On peut être d’accord ou non avec le premier ministre, quitte à accepter une proximité troublante entre son bureau et les patrons de SNC. Or, l’attitude obstructionniste de l’entourage de M. Trudeau durant l’enquête du commissaire Dion est condamnable.


Les Canadiens méritaient de connaître toute la vérité sur cette affaire. Une aura de mystère plane toujours, car le premier ministre a refusé de démuseler entièrement des témoins clés.


À la lecture du rapport, l’irritation de M. Dion est palpable.


Les libéraux devront vivre avec cette décision de mettre des bâtons dans les roues de cet agent indépendant du Parlement. Un choix qui n’aide pas à rebâtir la confiance avec l’électorat.


Les libéraux avaient repris du poil de la bête dans les sondages dernièrement. Il est trop tôt pour savoir si l’affaire SNC-Lavalin plombera de nouveau les troupes libérales avec la publication du rapport Dion.


Une chose est certaine, Justin Trudeau n’a pas fini d’entendre parler de l’affaire SNC-Lavalin. La principale protagoniste de cette saga, Jody Wilson-Raybould, n’a pas dit son dernier mot, elle qui prévoit publier un livre en pleine campagne électorale.