Bernard nous a quittés
19 septembre 2012
J'ai connu Vigile grâce à Jean-Luc Dion (Avant-Garde Québec) et j'y ai contribué de ma plume depuis l'an 2000, l'autre main puisant dans mes poches. J'y ai toujours cru et j'ai toujours soutenu Vigile avec passion et sans faille, même quand c'était pas évident. Vigile, c'était Bernard et je n'ai jamais écrit sur Vigile sans écrire à Bernard. Quel paradoxe d'effacement et de leadership ! Je perds aujourd'hui un compagnon, un camarade, un vrai complice que j'aurai connu trop peu mais avec qui je me suis toujours senti en phase. J'y ai toujours cru, j'ai toujours cru à Vigile dont j'ai toujours défendu férocement la mission que je vois toujours pleine de potentiel, voire de grandeur.
Je suis naturellement en deuil et je pleure; en homme courageux, même si je n'ai pas le courage exceptionnel de Bernard Frappier. Je tiens à offrir mes sympathies à sa famille, à ses fils que je ne connais pas, et à ses proches. Je tiens à rappeler aux lecteurs le souvenir d'autres compagnons de route aujourd'hui décédés (eux aussi trop tôt) dont Claude Lessard, Raymond Savard et autres Cyrano, que Jean-Luc et surtout Marie-Mance reconnaîtront.
Je combats depuis douze ou treize ans ans à la Don Quichotte, comme un poète armé d'armes dérisoires, pour faire sortir de l'ombre un journal virtuel plein de potentiel. Rien n'est jamais acquis et je rage que Vigile ne soit encore que si peu lu. Mais je suis certain que le repos de l'âme de Bernard ne sera complet que lorsque Vigile tiendra la dragée haute à La Presse, propriété de cet apatride qu'est PD. Immense défi...
Haut les coeurs !
Si je me réjouis du prix qu'aujourd'hui la SSBJ accorde à titre posthume à Bernard Frappier, je ne peux constater que, comme pour beaucoup d'autres, la grandeur de l'oeuvre ne trouve grâce en société que lorsque le créateur a rendu l'âme.