Grave crise en Belgique
12 novembre 2007
José Fontaine oublie de signaler un fait très important dans l'imbroglio belge : la frontière linguistique n'a pas été fixée de façon démocratique, puisqu'il n'y a pas eu de consultation populaire des habitants. Pire que cela, 300 bourgmestres flamands ont refusé illégalement de distribuer le volet linguistique du recensement de 1960, ce sans être sanctionnés et les hommes politiques francophones de l'époque ont accepté un marchandage boîteux, basé sur un recensement dépassé et des choix arbitraires purement politiciens (le meilleur exemple étant les Fourons, abandonnés par le PS parce qu'ils ne votaient pas socialiste et mettaient en péril l'Etat-PS de la Province de Liège).
Le fait que la frontière linguistique ait été fixée de façon non démocratique explique à lui seul la création du FDF, bête noire des Flamands. Ceci explique aussi partiellement la mauvaise volonté des Francophones de la périphérie francophone pour apprendre le néerlandais, vu que les habitants n'ont pas été consultés lors de la fixation de la frontière linguistique.
On peut aussi comparer l'absence de sanction contre 300 bourgmestres flamands ayant refusé d'appliquer une loi (le volet linguistique du recensement) et la volonté flamande de ne pas nommer 4 bourgmestres de la périphérie bruxelloise, pourtant élus par 75 % de la population, sous le prétexte qu'ils n'ont pas respecté une circulaire administrative sans la moindre valeur par rapport à une loi ou un arrêté royal (les facilités, bétonnées dans la Constitution, prévoient d'envoyer les convocations électorales dans la langue des citoyens).
Quand ils parlent de confédéralisme, les Flamands pensent à l'exemple suisse. Exemple mal choisi pour 2 raisons : officiellement une confédération, la Suisse est en fait une fédération ; pour régler des contentieux, les Suisses n'hésitent pas à faire des consultations populaires, éventuellement quartier par quartier (je pense ici à la division du Jura). Pourquoi les Flamands préfèrent-ils toujours faire parler le sol que les gens ?
Il faut admettre sans sourciller que la façon d'envisager la vie en société est différente pour un Francophone et pour un Flamand. Politiquement, la Wallonie poursuit un projet de centre-gauche, la Flandre un projet de droite. Si la Flandre a le sentiment d'être une Nation auquel il manque encore un Etat indépendant, les Wallons et les Bruxellois n'ont pas le sentiment de faire partie d'une vraie Nation : la Belgique est un leurre depuis le début et ils sont de plus en plus nombreux à ouvrir les yeux ces derniers temps, face à la volonté sans faille des Flamands et aux visions à courte vue des partis politiques traditionnels. Leur vraie Nation, la France, dont ils ont été privés si longtemps, les attend avec impatience : 54% des Français sont favorables à cette réunion et le pourcentage monte à 66 % dans les départements proches de la Belgique.