Pour la suite des choses
18 avril 2007
Madame Ferretti,
Je ne peux m'empêcher de penser qu'une femme présidente aurait certainement eu l'intelligence de ne pas laisser un vain désir d'aller jouer la réincarnation de Papineau au théâtre du Parlement prendre le dessus sur les intérêts supérieurs de toute la nation.
Puisque nous sommes déjà pour la grande majorité résolus à marcher vers l'indépendance sans recourir à la force des armes, je ne vois vraiment absolument rien dans le paysage qui puisse autoriser la prédominance mâle au sein de nos actuelles et futures « institutions » indépendantistes. Je crois que nous devrions nous assurer de les constituer de façon à imposer une stricte égalité homme-femme dans toutes leurs instances exécutives.
Notre mouvement peut-il se permettre de laisser le désir masculin d'être le premier et pire encore, l'esprit d'adversité qui règne trop souvent dans les relations entre hommes, ruiner plus longtemps la possibilité d'une coalition de toutes nos forces sociales?
Félix Leclerc ne suggérait-il pas, dans Des étrangers dans nos murs, que seules les femmes peuvent réaliser l'indépendance?
C'est toi, ma mère, qui va une fois pour toutes régler ce problème, toi d'abord, la femme, et personne d'autres. - Félix Leclerc, 30 octobre 1976