<i>Speak What</i>
23 février 2008
Sachez, Monsieur Micone, que des propos qui puent l'ignorance et l'irrationnel comme ceux tenus par Danièle Fortin, des attaques contre la personne et l'œuvre d'un compatriote, qui a eu le courage déjà assez grand de parler et d'écrire sur la place publique, mais qui en plus tient un discours fort agréable et beau à entendre et généralement assez juste aussi, des propos laids et vulgaires, carrément insignifiants, qui nous viennent par trop régulièrement de certains nationaleux indignes de la justice de notre combat, sachez qu'il seront malheureusement toujours là, mélangés aux nôtres. Personne ne déplore la chose plus que moi.
Le crétinisme de Gaëtan Dostie, sa ridicule croisade du droit d'auteur contre la liberté d'expression, est la honte de tout le monde littéraire au présent, au passé et au futur. Voyez d'ailleurs ce qu'un géant de la littérature française, Victor Hugo, qui était aussi politique, pensait du droit d'auteur :
«Le livre, comme livre, appartient à l'auteur, mais comme pensée, il appartient - le mot n'est pas trop vaste - au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si l'un des deux droits, le droit de l'écrivain et le droit de l'esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l'écrivain, car l'intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous»
Il semble y avoir deux grandes classes de littéraires : ceux qui raisonnent de la même façon que les autres êtres humains, comme Hugo et, osons l'espérer, la majorité, à coup de raisonnements logiques et sur la base des faits (et qui savent embellir par la suite), et ceux-là qui ne raisonnent qu'à coup de superlatifs, d'hyperboles et autres exagérations, d'analogies et autres comparaisons tordues et comiques, comme si le style et l'embellissement de la forme faisaient seuls la vérité du fond.