De la pertinence de Vigile.net auprès d’une nation démissionnaire
10 août 2008
M. Gaston Boivin,
Quand vous parlez de provocation et de facéties, je crois que vous référez à la drnière intervention de M. Bousquet : Bombarder à partir de sous-marins et d’hélicos…
Quant à moi, si j’ai tiré en rafale, ces jours-ci, 3 articles choc (Fourmilière, Mains rouges et Pertinence de Vigile) c’est bien sûr pour provoquer le réveil nécessaire sur l’unification des forces indépendantistes. Mais il ne s’agit pas de facéties quand je ressence les couches de la nation devenues indifférentes à la cause. M. Bousquet se tue à répéter que les partis n’iront pas chercher les voteurs par la manche, ou pire, comme en Chine, mettons. Alors il ne suffit pas de dire : Les Québécois sont prêts, nous proclamerons d’indep dès le scrutin, le Québec un pays… Ceux parmi nous qui désespèrent un peu de l’efficacité de Vigile en ont après les commentaires ciblés sur un mot, une phrase, mais ne s’appliquant pas à argumenter sur le cœur de l’article (les smattes, babillage vaniteux). Quand nous constatons, multi-preuves à l’appui, que la nation québécoise ne se sent jamais assez insultée par l’empiètement fédéral pour protester le moindrement, ce ne sont pas des textes de provocation, c’est un miroir que nous nous mettons dans la face. Ce ne sont pas des facéties, ça, M. Boivin. Il est là le nœud du problème. Il n’y a plus assez de voteurs pour obtenir un majorité confortable, nécessaire pour obtenir l’appui de l’opinion internationale.
Que les partis se multiplient pour mieux s’invectiver, ça ne sert qu’à s’étourdir devant cette réalité. Vous disiez, en date du 7 août : « Combien de fois celui que l’on croyait à l’article de la mort s’est-il remis à vivre intensémemt pour finalement enterrer la plupart de ceux qui appréhendaient sa mort. » Je veux bien, mais ce sont des incantations. Pour éviter le cul-de-sac reproché à Vigile, les intervenants ne devraient-ils pas conclure leur topo par une suggestion ? Faire une proposition aux partis sur les moyens de susciter l’intérêt du peuple pour la cause… Ce devrait être le seul sujet de discussion : Par quel moyen faire réaliser l’évidence aux gens ? Québec français, oui ou non ? Si oui, moyens accessibles à chacun pour développer le plan qui y mène ? Le projet de constitution, compendium de tous ce qu’on voudrait comme pays, me paraît un lieu de rencontre citoyenne où chacun pourrait venir chercher de l’info, donner son opinion, dans la salle paroissiale mais pas devant des juges B-T.
Un comité de citoyen qui parviendrait à lancer la discussion de façon assez pointue pour réunir les gens de bonne volonté serait sur le chemin de la rédaction d’un document de base, construit par mon voisin et moi, à partir d’ébauches déjà bien amorcées, sur les besoins du peuple québécois. S’il fallait qu’il en sorte la conclusion que « tout est ben correct demaême » et que nous ne souhaitons pas prendre la responsablilité du pays,(parce que le Canada, c’est pas l’goulag, ni la Palestine) et ben, soit : Pas de pays. Le Canada nous organisera ça. Mais je sais que vous souhaitez plutôt qu’il en sorte du positif : l’émulation du contact humain, de la discussion. Les Québécois pourraient bien décider qu’ils le réclament, ce référendum gagnant et n’attendent pas que les partis aient fini de se chicaner…
Pourtant, beaucoup de « smattes » s’opposent à ce projet de constitution, parce que serait venu de Marois, parce que serait un piège pour nous aspirer imperceptiblement dans la constitution Trudeau 1982… parce que respectueux du Canada… mais ce n’est pourtant pas implicite : si les travaux se font indépendamment de l’Assemblée nationale (pourtant requis par J.-Y. Morin) l’esprit de cette constitution pourrait très bien être celui d’un Québec libre.
Facéties, que tout ça ? Suffirait que chacun soumette ses projets… Le Vigile amélioré de M. Érick Frappier n’attend que ça, des échanges CONSTRUCTIFS.