Une maison divisée contre elle-même
30 juillet 2013
M. Roger Léger,
Comment se peut-il que nous nous soyons passés de votre texte si longtemps, dans un lieu de libre pensée comme ici? Chacun émet son hypothèse de solution pour l’avenir du peuple québécois, sans rarement référer à l’Histoire. Or vous concevez tellement bien le cours de cette Histoire que vous l’énoncez on ne peut plus clairement et les mots pour le dire vous viennent en 2 simples pages (qu’on aimerait pourtant voir ventilées en paragraphes ).
-Lévesque ne veut pas de nous ? Il n’est pas notre adversaire. Entrons un par un dans son parti si on ne peut pas entrer en bloc. Il ne peut nous en empêcher. Tu nous vois faire la lutte à des candidats du parti de Lévesque aux prochaines élections ? Les fédéralistes seront morts de rire.
-Si le RIN comme parti avait existé, le PQ aurait-il pris le pouvoir en 1976 ? Et aujourd’hui Québec solidaire et Option nationale aussi bien que la Coalition condamnent le PQ à la défaite électorale en 2014, et éventuellement, c’est mon impression, à la défaite historique de tout le mouvement indépendantiste né il y a plus de cinquante ans.
-Parfois je me dis que la génération de 1840 a montré plus de maturité politique que celle d’aujourd’hui. Il fallait bien continuer alors comme il le faut aujourd’hui. La suite viendra bientôt lors des élections de 2014 et Philippe Couillard jouera, semble-t-il, le rôle que Louis-Hippolyte Lafontaine a joué après 1840. Mais avec moins de grandeur.
- Nés dans l’enthousiasme, le mouvement indépendantiste et les partis politiques nés de lui mourront-ils dans le ridicule ?
-Les Canadiens devaient bien continuer à vivre sous la constitution de 1841, comme les Québécois doivent vivre, en 2013, sous la constitution de 1982. Et les Québécois semblent s’en accommoder. Ils ont balayé le Bloc québécois en 2011 et le PQ traîne à 25% dans les sondages en 2013.
-cinq partis politiques qui se disputent les faveurs d’un peuple qui ne sait trop où il va ni où il veut aller, cela augure mal pour l’avenir.
- Et l’on danse à Montréal et l’on chante à Québec ! Et l’on hurle dans les arénas et les amphithéâtres ! Et l’on rit sur les tréteaux à gorge déployée et à fendre l’âme ! Et l’on espère et l’on se console en un hypothétique avenir d’un Québec indépendant !
J’ajouterais :
Peuple décapité par la peur! On a cru, au printemps érable, que cette peur atavique, entretenue dans la Réserve, s’était évanouie. Avons alors marché aux côtés de Léo, Gabriel, Martine, et une jeunesse débridée bravant les gaz lacrymogènes… or, Poëti, Lafrenière, Ouellet, policiers galonnés courent encore mais les Patriotes éborgnés lèchent leurs plaies. Et nous faisons l’humour sur Harper qui cherche un nom pour remplacer celui du père de Nouvelle-France, Champlain, un pont qui enjambait le Saint-Laurent.