Une mauvaise analyse de la situation
15 juillet 2011
Le fédéralisme nous ronge jusqu’à l’os.
2011-07-15 Bruno Deshaies
Sur cette question, votre erreur d’appréciation de la situation est grave. En plus, nous n’avons même pas une vision claire de la décision collective à prendre irrévocablement. À cet égard, je suggère à vos lecteurs et lectrices de relire très attentivement cet extrait de votre opinion sur le PQ et sa contribution à l’indépendance nationale du Québec.
Andrée Ferretti dixit :
« Ce qui ne m’empêche pas en juillet 2011 de considérer le Parti québécois comme le principal allié des forces indépendantistes actuellement à l’œuvre, le seul capable de mettre fin à l’entreprise libérale de complète destruction des acquis de notre nation, depuis la fin des années 1950. Or, la réélection du PLQ, avec ou sans Charest, ou, pire, l’arrivée de Legault au pouvoir non seulement ne favorisera pas le combat indépendantiste encore si peu armé, mais l’écrasera pour au moins une nouvelle décennie. »
Vous nous dites : « le Parti québécois [est] comme le principal allié des forces indépendantistes actuellement à l’œuvre… ». Est-ce que vous nous dites bien « est comme » ? Pourquoi ne pas dire plutôt : « il est le principal allié des indépendantistes » ? Mais non. Il est « comme », de la même manière que nous sommes « comme un grand peuple » ? Est-ce à dire qu’on est « un grand peuple » ? S’amuser « comme des fous ». Est-ce à dire que ces individus seraient « des fous » ? Pourquoi « comme » ou « être comme ». Ne serait-il pas préférable d’ÊTRE une nation indépendante plutôt qu’être « comme ». Le difficile, c’est qu’on doit le dire explicitement, l’expliquer et le faire comprendre. Le mot indépendance n’est pas une marchandise. Dire le mot explicitement, c’est salvateur. La population comprendrait mieux.
Le PQ est-il « le principal allié des indépendantistes » ? Ce serait oui, selon vous. Or, ce même parti a maille à partir avec un demi-million d’indépendantistes. Il écoute mais il ne comprend rien, du sommet jusqu’au bas de la pyramide et du bas de la pyramide jusqu’au sommet. C’est une machine électorale. Il faut gagner l’élection. Une fois le parti au pouvoir, il détient l’autorité parce qu’il possède le verdict populaire. Pourquoi se mettrait-il à écouter des factions ou des factieux ? Les purs, les durs, les orignaux, les pressés, etc.
Et je pourrais continuer comme ça assez longtemps. Le débat que nous voyons sous nos yeux ressemble au jadis Forum *Avant-garde Québec* des années 1996 et suivantes. Aucun progrès dans la discussion. Le statu quo pur et simple.
Aujourd’hui, Cap sur l’indépendance se colle au PQ. Il vivra les affres des rinistes des années 1967-1968. Il y a maintenant 43 ans, soit approximativement une génération plus tard, et un poids démographique du Québec moins considérable dans la fédération canadienne, sans compter une invasion sournoise de l’anglais dans beaucoup de milieux jadis canadiens-français à Montréal. Le tissu du Québec-Français s’effiloche.
Bref, j’ai beaucoup de mal à suivre votre raisonnement. Il semble qu’une majorité d’opinions se dégage en ce sens. Les indépendantistes sont d’abord fidèles à l’indépendance nationale du Québec. Et une majorité de Québécois bien organisée et ayant une vision *nationale* claire de l’indépendance nationale du Québec pourrait contraindre l’un quelconque des partis politiques sur la scène nationale québécoise à prendre le véritable chemin de l’indépendance.
Tous les partis politiques au Québec devraient être sur la corde raide. Il n’aurait plus la chance ou l’occasion de se défiler s’ils veulent prendre le pouvoir à Québec. La population veillerait au grain. (Je ne dis pas l’électorat, mais bien la population, la masse des citoyens et des citoyennes du Québec.) Un choix irrévocable et final serait incontournable. Fini les finasseries, les entourloupettes et la ritournelle politico-partisane-messianique. Il faut dépasser le domaine-des-rivalités-entre-des-partis-politiques-seulement et de mentalité provincialiste, c’est-à-dire fédéraliste inconsciemment. Ce ne sera plus : « À la prochaine fois. » Finiiiiiiiiiiiiiiiii !
Consulter le commentaire très juste de GV, le 14 juillet, en réponse à Richard Le Hir
Realpolitik 101 pour les indépendantistes québécois
Devant la gravité de la situation, le PQ demeure le seul choix réaliste
Trois enjeux majeurs à court terme : la corruption du régime actuel, la maîtrise de nos richesses naturelles, l’immigration
Source : http://www.vigile.net/Devant-la-gravite-de-la-situation