Les pieds dans la même bottine
7 novembre 2006
Montréal, 7 novembre 2006
Monsieur Laplante,
Vous n'insisterez jamais assez pour mettre un terme à la logomachie québécoise qui concerne la souveraineté. De Facal à Landry en passant par Parizeau et Bouchard ou entre François Legault et Mario Dumont ou encore, Pierre-Marc Johnson et son frère Daniel et que dire de Ryan et Pelletier (Gérard ou Benoît), de Josée Legault et Denise Bombardier ou de Foglia et Pratte, la liste de noms devient interminable. En plus, les porte-parole du nationalisme québécois peuvent changer de camp comme ce très brillant hypocrite ou ce sépulcre blanchi qu'est notre « bon » québécois Stéphane Dion qui a préféré exercer ses « talents » à Ottawa plutôt qu'à Québec. Combien sont-ils dans ce style qui, comme Trudeau, estime que les Québécois devraient prendre leur place à Ottawa pour exercer leur influence. Finalement, ils sont tous aspirés par une autre majorité qui est canadian.
Cela dit, il faut passer à autre chose. Il est plus urgent de chercher à unir le plus rapidement possible toutes les forces indépendantistes sous une seule bannière que de gaspiller son temps et de s'éparpiller en autant de subtilités sur la souveraineté du Québec qu'il y a de souverainistes ou de nationalistes. Le grand mouvement indépendantiste doit naître de l'union des pensées. Il faut une concertation autour d'une doctrine indépendantiste solide. Ce ne sont pas les études sur le fédéralisme et la démocratie qui vont nous faire avancer d'un iota dans la voie de la compréhension du principe de l'indépendance.
Quelle démarche entreprendre ? Elle consisterait, par exemple, à réunir une première fois sous l'égide de L'Action nationale les chroniqueurs bénévoles au journal Internet de Vigile qui permettrait de mieux baliser le discours indépendantiste. Les indépendantistes québécois ne peuvent pas aller sur le front politique et national en rang dispersé et chacun dans sa bulle. Comme vous le dites vous-même : « ...quand on voit le combat national gaspiller ses énergies à chercher le vent dans tous les courants d'air », il devient grand temps de siffler la fin de la récréation des mots croisées et des recherches dans le dictionnaire ! L'indépendance, c'est plus qu'une définition, c'est pour les Québécois un objectif. Et qui dit objectif, dit ACTION. Pour l'action, il est nécessaire de faire naître un grand mouvement national qui sait de quoi il parle lorsqu'il traite de l'indépendance du Québec. Dans l'action, la parole sans l'acte est sans conséquence. C'est ce qui fait que le Québec tourne en rond, non seulement depuis plus de trente ans, mais depuis la Conquête.
Bruno Deshaies