Recette pour un suicide national
8 juin 2015
SUR-UTILISATION DU MOT "SUICIDE" DE MONSIEUR JEAN-PIERRE BONHOMME ET PAS DE RAPPORT À L'EXISTENCE COLLECTIVE DES QUÉBÉCOIS.
La pensée de cet éminent journaliste de La Presse, relève de l'homme érudit que monsieur Bonhomme est. La connaissance pratique du peuple au quotidien me suggère plutôt de jeter un regard avec d'autres considérations.
Un peuple ne meurt pas quand il existe par la survivance, parlons ici de son "identité" faute que celle-ci soit brimée à travers le temps par l'existence majoritaire d'une culture américaine et anglo canadienne la traitant en seconde. C'est un fait.
Pour parler de suicide et de collectivité, il faut d'abord échanger sur ce qu'est l'individu, un système nerveux, un cerveau et un système digestif dans lequel se déplace un squelette, un système respiratoire et de circulation, Ainsi s'organise par analogie une collectivité, telle une ville, un village, une région, une province, un pays.
On naît, on vit, on meurt.......Je préférerais que l'on parle plutôt de l'existence et des valeurs plutôt que de la seule optique de la mort.
Le Québec et sa population se transforme à chaque jour, comme toute autre population que l'on soit anglo, franco, ou toute autre nationalité. Notre grand démographe, Jacques Henripin, annonçait dans les années 1960 que dans les prochains 25 ans, l'existence des québécois serait remise en question, invoquant le spectre de la disparition.
Si une génération est de 30 ans environ, et que nous sommes encore là, c'est que d'autres facteurs entrent en jeu. Le Québec moderne a pris le pas en diminuant les familles nombreuses, le droit à l'avortement, la perte du contrôle univoque par les représentants de la religion catholique et le développement des structures organisationnelles de l'espace québécois, des autoroutes modernes, des noyaux de développement économique de grandes industries, d'entreprises concurrentielles, etc...
Je demeure optimiste que les notions identitaires, qu'elles soient des individus ou des collectivités du Québec, de sa population et se distinguant de quelconque façon dans l'espace anglo-saxon va être encore là dans 100 ans. Le visage aura changé, les options se seront fait entendre, les discours auront évolués et toute la problématique de l'existence, et de l'identité prendront la place qui leur revient.
Carole Boucher
géographe, M.Sc.