Les Québécois parlent «joual». Ils pensent «joual». Ils écrivent «joual».
20 janvier 2012
Votre article s'inscrit très bien dans ce courant "anti-joual" qui ne fait que répéter à tort et à travers les même faits et les même arguments. En vous lisant, je me demandais presque si vous n'aviez pas fait du copier-coller du très célèbre ouvrage - si on peut appeler comme ça un tel torchon - de Georges Dor.
Je suis Française et j'ai vécu 6 ans à Montréal. Il est vrai que les premiers temps, je ne pouvais m'empêcher d'être surprise par les expressions typiques de la Belle Province qui font sourire par leur originalité. Mais je n'ai jamais, oh non jamais eu de problème pour comprendre vos très chers compatriotes Monsieur ! Si tout le monde parlait joual et que les jeunes ne conversaient plus qu’en lançant « des cris, des jappements gutturaux, des hennissements dignes de leur appartenance », il n’y aurait pas autant de francophones qui frapperaient à la porte du Québec pour venir s’y installer, y faire leurs études et y travailler ! En écrivant un article aussi infâme, vous partez du principe que tous les Québécois parlent une langue vulgaire, populaire et familière, tout en alimentant les préjugés qui fort heureusement commencent à s’évanouir ! Est-ce donc ça l’image que vous avez de vous-même, de votre peuple et de votre société ? Est-ce cette image que vous voulez renvoyer à tous les autres francophones, qu’ils soient Suisses, Belges ou Sénégalais ? Croyez-vous vraiment que si les Québécois jappaient et émettaient des hennissements, ils se feraient comprendre quand ils voyagent à l’étranger ?
Ça suffit de se lamenter sur le parler des Québécois et d’en avoir honte ! Je pense qu’il est temps pour vous d’avoir un peu de fierté, que ce soit de vous-même, de votre histoire et de votre culture. Comment un peuple peut-il aller de l’avant et aspirer à l’indépendance s’il n’est même pas fier de la langue dont il parle ? Vous parlez français et non joual ! Affirmer le contraire serait nier le chemin que vous avez parcouru depuis la Révolution tranquille et ignorer le fait que de nombreux Québécois sont au jour d’aujourd’hui éduqués et capables d’occuper des postes importants !