Le premier Canada (2/5)
25 septembre 2007
Sans les documents, notre discussion est stérile. (2)
Mardi 25 septembre 2007 Bruno Deshaies
Ce que je cite sont soit des originaux ou des copies d’originaux ou des fac-similés.
Je profite de l’occasion pour corriger une erreur de date dans mon commentaire du 22 septembre au sujet de la Capitulation de Montréal. Il fallait lire le 8 septembre 1760 et non le 13 septembre 1759 qui est la capitulation de Québec.
Quatrième texte :
Il s’agit d’un document de l’Intendant Hocquart en 1737 que l’on trouve aux Archives des colonies, Série C11 A, vol. 67 : 40. Reproduit par Michel Allard, et al., éds., L’histoire canadienne à travers le document, Montréal, Guérin, 1976, vol 2, p. 149.
« Les Canadiens sont naturellement grands, bien faits, d’un tempérament vigoureux. […] »
Cinquième texte :
Dans Yves Zoltvany, éd.,The French Tradition in America, New York, Harper & Row, 1969, p.149
Zoltvany donne la traduction suivante :
« … The Canadians, that is to say, the Creoles of Canada draw in with their native breath and air of freedom, which renders them very agreeable in the commerce of life […] »
Texte français :
Dans CHARLEVOIX, [Pierre]-François-Xavier de, Histoire et description générale de la Nouvelle France, avec le Journal historique d'un Voyage fait par ordre du Roi dans l'Amérique
septentrionnale, Montréal, Éditions Elysée, 1976, (fac-similé de 1744). [TÉMOIGNAGE DE 1720]
[Troisième lettre datée du 28 octobre 1720 et intitulée :
« Description de Quebec,Caractere de ses Habitans, & de la façon de vivre dans la Colonie Françoise »] « [...] On jouë, on fait des Parties de Promenades; l'Eté, en Caléche, ou en Canot; l'Hyver, en Traîne sur la Nége, ou en Patins sur la Glace. On chasse beaucoup; quantité de Gentilshommes n'ont guéres que cette ressource pour vivre à leur aise. Les nouvelles courantes se réduisent à bien peu de choses, parce que le Pays n'en fournit presque point, & que celles de l'Europe arrivent tout-à-la fois, mais elles occupent une bonne partie de l'année : on politique sur le passé, on conjecture sur l'avenir; les Sciences & les Beaux Arts ont leur tour, & la conversation ne tombe point. Les Canadiens, c'està-dire, les Créoles du Canada, respirent en naissant un air de liberté, qui les rend fort agréables dans le commerce de la vie, & nulle part ailleurs on ne parle plus purement notre Langue.
On ne remarque même ici aucun Accent. On ne voit point en ce Pays de Personnes riches, & c'est bien dommage, car on y aime à se faire honneur de son bien, & personne presque ne s'amuse à thésauriser. On fait bonne chere, si avec cela on peut avoir de quoi se bien mettre; sinon, on se retranche sur la Table, pour être bien vêtu. Aussi faut-il avouer que les Ajustemens font bien à nos Créoles. Tout est ici de belle Taille, & le plus beau Sang du Monde dans les deux Sexes; l'esprit enjoué, les manieres douces & polies sont communs à tous; & la rusticité, soit dans le Langage, soit dans les façons, n'est pas même connuë dans les Campagnes les plus écartées. ? (vol. 3, pp. 79-80)
Source : http://www.tlfq.ulaval.ca/quebetext/PDF/CHARLEVOIX4.pdf
Site du Trésor de la langue française du Québec (Université Laval) « Base de données textuelles Québétext ». http://www.tlfq.ulaval.ca/quebetext/
C.Q.F.D.