Pour une école scientifique et branchée
13 février 2009
Monsieur Sénéchal,
Oui, je suis d'accord, il faut franciser les cégeps, mais il s'agit d'un problème plus politique que pédagogique; la qualité de l'enseignement ne va pas s'améliorer parce que les cours du collège Dawson se donnent en français ! Il faut convaincre les Québécois qui vivent hors de la région métropolitaine que l'avenir du français se joue à Montréal; si Montréal tombe, le Québec suivra...
Quant aux généreuses subventions versées aux écoles privées, j'admet qu'il s'agit d'un problème collectif important. Cependant, l'école privée est une solution individuelle fort efficace, surtout lorsque la qualité de l'enseignement du réseau public est en baisse. Et c'est, semble-t-il, le cas. Un service public, quel qu'il soit, se doit d'être de qualité, sinon les usagers les plus exigeants chercheront des solutions ailleurs (idem pour la Santé).
À cet égard, les usagers les plus exigeants jouent un rôle capital, car ce sont eux qui critiquent la qualité des services et réclament des correctifs. En éducation, je crois que les citoyens ont clairement laissé entendre leur insatisfaction à l'endroit de la réforme et des nombreux problèmes de notre école publique (qualité du français, pauvreté du cursus scientifique, indiscipline, violence, drogue, etc.). Mais rien ou presque n'a été fait. Et la patience a ses limites... Alors s'ils n'obtiennent pas satisfaction, les usagers seront de plus en plus nombreux à se tourner vers le privé et le public/privé. Qui peut les blâmer? Le jeu n'en vaut-il pas la chandelle?
Quoi qu'il en soit, cette désaffection crée deux problèmes : 1) Elle diminue les pressions sur l'école publique, que plus personne ne critique de façon cohérente et convaincante; 2) Elle vide les rangs de l'école de nombreux bons élèves. La solution? Selon moi, il faut améliorer la qualité de l'enseignement. Et cela ne pourra se faire à coût zéro... Il faut donc des sous (abolir les commissions scolaires? Puiser dans le fonds des générations? Augmenter les taxes? Réclamer de nouveau au Fédéral un financement adéquat pour nos cégeps/universités?) et une réorganisation en profondeur du réseau scolaire, y compris les universités. En clair, plus de science, plus d'ordinateurs et de meilleures méthodes pédagogiques. Voilà le programme; et un bon programme, c'est bien connu, trouve toujours son... public :0)
Claude Goulet