Le Québec tout détricoté
22 août 2016
Je fais deux commentaires, un sur un extrait de la préface que vous avez produite pour le livre des auteurs Jean-Claude Rolinat et Rémi Tremblay, et le 2e commentaire sur la pensée de l'auteur Malachi Martin qui a écrit " La maison battue par les vents - Le roman du Vatican ", Ed St-Rémi, 2015 traduction de l'anglais.
A) Voici l'extrait que je retiens: « Non seulement les francophones du Québec ont-ils survécu sous le carcan catholique, mais ils sont parvenus à se donner les moyens de prendre le contrôle de leur territoire, en l’occupant et le développant sous l’impulsion de religieux ... »
Il serait intéressant de savoir à quoi vous faites référence exactement en mentionnant être parvenus au "contrôle de leur territoire" par les Québécois. En 2016, le contrôle du territoire du Québec est truffé de passoires que ce soit aux frontières, que ce soit en territoire autochtone, que ce soit en la possibilité de la partition de l'ïle de Montréal orchestrée par le pouvoir fédéral. Anecdote: en visite à Québec cet été, j'ai constaté l'avancement de la reconstruction du Manège militaire sur la Grande-Allée, fin des travaux prévue à temps pour le 150e du Canada. En 2016, le contrôle du territoire du Québec par le Québec ne se manifeste nulle part.
B) La grille d'analyse de l'auteur Malachi Martin telle que lue dans un résumé de neuf pages dans une recension de sa pensée de romancier sur catholicapedia.net est très traditionaliste, même intégriste.
L'auteur Martin écrit le livre " La Maison battue par les vents " ( Ed St-Rémi, 2015) avec le sous-titre important " Le roman du Vatican ". Le romancier jouit d'une totale liberté avec le choix des styles.
Ce que la recension lue fait ressortir, c'est que le message choisit par l'auteur est très très traditionaliste. On parle de l'influence de satan et de ses représentants infiltrés dans la haute direction de l'Église de Rome.
On parle d'égarement de plusieurs hauts prélats sous le vocable d'apostasie. Est apostat celui qui ne condamne pas l'homosexualité, qui ne condamne pas l'avortement, qui ne condamne pas le divorce et l'accès des divorcés aux sacrements.
Ailleurs, on parle, je cite: « Un événement s’est produit au début des années 1960 qui marque le début de l’auto-démolition de l’Église. Le 29 juin 1963 eut lieu l’intronisation de Lucifer au Vatican.» Ailleurs, on parle de : « des prélats qui sont devenus membres des loges sataniques, ..» ou d'un pacte avec les ténèbres sous la conduite d'un " Nouvel ordre mondial ".
Il me semble qu'il est inapproprié de faire un parallèle assez étroit entre les déboires du Vatican et la baisse de la foi catholique au Québec depuis la Révolution tranquille. Même si la mondialisation en ratisse large au plan économique et au plan des moyens de communication, je retiens une phrase de Monsieur Le Hir, extraite du 3e avant-dernier paragraphe de sa préface, je cite: « La foi est une grâce divine qui n’est pas donnée à tous.»
Malachi Martin dans son roman utilise la foi comme clé de voute d'interprétation de l'histoire avec un grand H. Je crois que cette clé de voute a ses limites dans la compréhension de l'histoire du Québec. La conclusion de Monsieur Le Hir sur le respect envers l'architecture religieuse du Québec en la valorisant est excellente.
La revalorisation de la religion catholique romaine au Québec est difficile à faire parce que Rome est menotté dans un traditionalisme stérilisant un peu comme le démontre l'islam politique et violent actuel. Par son traditionalisme, Rome exerce son autorité avec violence envers les consciences. Tel était le cas au temps de l'ultramontanisme de Mgr Bourget et consorts. Paraphrasons: le Québec était plus catholique que le Pape !. Cela ne peut pas être un modèle. Les besoins de la foi chrétienne sont multiples et variés. Malheureusement, l'Église catholique du Québec semble immobilisée dans une absence de liberté.
Si Dieu est miséricordieux comme les humains doivent l'être entre eux, rien ne peut nous égarer. Même Satan s'en trouvera confus.