L'esclavage en Nouvelle-France
29 juillet 2009
Le sujet des donnés, que j’identifie volontiers à de l’esclavage volontaire, est très intéressant en soi et peu traité de nos jours.
Le jésuite Jean Coté s’est intéressé dans les années 1950 au phénomène des donnés dans deux articles de la Revue d’Histoire de l’Amérique Française (RHAF) que vous trouverez en bibliothèque et sur Internet aux sites suivants :
http://www.erudit.org/revue/haf/1956/v10/n3/301785ar.pdf
http://www.erudit.org/revue/haf/1961/v15/n3/302134ar.pdf (bibliographie)
Vous avez également de Laverdière et Casgrain, (autres jésuites) Le Journal des Jésuites, éditions François-Xavier, Montréal/Laval, 403 p., 1973, qui contient une étude sur les donnés.
Vous trouverez encore quelques pages sur les donnés dans l’ouvrage, Les Coureurs des Bois, la Saga des Indiens blancs, de Georges-Hébert Germain, sous la direction de l’historien Jean-Pierre Hardy, ed. Libre-Expression, 2003.
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L’institution des donnés comme le rappelle Jean Coté remonte aussi loin que le Moyen Âge. Dans les Congrégations autres que la Compagnie de Jésus, on les désignait comme «serviteurs perpétuels» ou «domestiques perpétuels». Les jésuites les définissaient quant à eux sous le vocable de «donnés» («donnez» en français du XVIIe s.). Il n’y a pas que les Jésuites qui eurent des donnés en Nouvelle-France, on rapporte également le cas des Ursulines de Québec.
Quelques donnés de la Compagnie de Jésus :
Jean Pelletier,
Robert Le Coq,
Jacques Caulmont,
Jean Guérin,
et d’autres encore dont le plus connu, René Goupil.
Le cas de R. Goupil est exceptionnel, car les donnés sont ordinairement des gens simples, sans trop d’éducation et souvent sans métier. Goupil était déjà chirurgien à son arrivée au noviciat de Paris en 1639. Il dut cependant après quelques années quitter le noviciat pour semble-t-il des raisons de surdité. Tout porte à croire qu’il signa aux Jésuites de France la «promesse des donnés» avant de partir en Nouvelle-France avec eux.