Si ce parti n'est pas capable de se renouveler...
3 juillet 2007
À mon avis, les choses sont très claires: le Parti Québécois a fait une croix sur la souveraineté tout simplement parce que ses dirigeants ne sont préoccupés que par leur réélection à court terme.
Si l'appui à la "question dure" n'a, somme toutes, pas progressé depuis 1973, même lorsque le PQ formait le gouvernement, et que le PQ en est réduit, aujourd'hui, à jongler avec les humeurs de l'électorat pour tenter de retrouver un tant soit peu de crédibilité, non pas pour réaliser l'indépendance, mais même simplement pour se faire élire comme gouvernement provincial, nous n'avons plus de temps, d'argent et d'énergie à perdre avec cette bande d'opportunistes.
Je préfère que nous repartions à neuf autour du M-E-S avec comme seul programme de gouvernement le mandat de procéder au rapatriement intégral de tous les pouvoirs fédéraux à l'Assemblée nationale si une majorité de député(e)s clairement identifiés comme indépendantistes est élue lors d'une élection. Il devra être compris que ce mandat sera par le fait même une période de transition le temps que devienne effective la pleine détention des pouvoirs par l'Assemblée nationale, ce qui devrait être annoncé par la dissolution de la Chambre et la convocation de la première véritable élection NATIONALE québécoise. La campagne électorale qui se déroulerait permettrait aux différents partis de présenter leur vision de la société qu'ils entendraient proposer à la population québécoise, maintenant que le gouvernement disposerait enfin de tous les pouvoirs d'un véritable État. C'est à ce moment que les choix de décentralisation du pouvoir vers les régions, de sociale-démocratie, la politique d'occupation et de mise en valeur du territoire, la politique extérieure du Québec, le rôle des Forces armées québécoises, etc. pourront être débattus lors de cette élection et des élections subséquentes.
D'ici là, tout véritable projet de société est prématuré, puisque sa réalisation repose sur la détention de tous les pouvoirs de l'État. Le gouvernement de transition que nous devrons proposer de former se devra de mettre en garde la population qu'il ne contrôle pas le calendrier du transfert des pouvoirs, donc celle-ci devra faire preuve de patience, mais également de vigilance, pour veiller à ce que les négociations progressent rondement. Le meilleur moyen sera assurément d'élire notre nouveau parti et / ou la coalition souverainiste avec la plus grande majorité possible et d'élire également le maximum de député(e)s bloquistes à Ottawa pour forcer le gouvernement fédéral à négocier de manière honnête et équitable avec le gouvernement québécois.
D'ici à ce que notre nouveau parti parvienne à convaincre les Québécois(e)s à l'élire et à entreprendre ce processus vers l'indépendance, il se consacrera à la promotion de l'indépendance. Le rôle d'opposition des député(e)s de ce parti sera de faire valoir les actions concrètes qu'un gouvernement québécois vraiment national pourrait faire en lieu et place des options provincialistes proposées par le gouvernement et autres partis fédéralistes.
En somme, nous n'avons que faire de la gestion de la province avec les moyens que la constitution de 1982 nous laisse. Ce sera à nous de faire preuve d'imagination et d'anticipation pour prévoir ce que nous pourrons offrir aux électeurs une fois le Québec souverain, pour peu que ceux-ci acceptent de faire les sacrifices nécessaires. Nous y arriverons lorsque nous aurons réuni une équipe compétente dans l'administration publique, un programme clair, réaliste et non complaisant et un discours déterminé, cohérent et incorruptible envers l'attrait immédiat du pouvoir provincial.