Pour un congrès national au plus sacrant

Tribune libre - 2007

Vous avez [mille fois raison monsieur Cloutier->6263] ! Merci d'avoir "tenu le fort" du point de vue électronique. Je viens de terminer mon certificat à l'UQÀM, ce qui drainait beaucoup de mon temps, en plus de l'aide bénévole à l'organisation du PQ L'Assomption lors de l'élection du mois dernier, en plus de mon travail. Bien sûr, j'ai continué à réagir dans Vigile et Cyberpresse.ca en répliquant aux inepties des internautes fédéralistes.
L'inévitable s'est donc produit. Depuis la course à la direction, je sentais que le PQ s'en allait vers les élections comme une équipe de hockey avec une "passoire" dans les buts (à peu près 6,50 de moyenne), ou, comme je l'ai écrit dans un article dans Vigile, les "soldats du PQ" montaient au front comme les GI's américains, avec un chef "vulnérable" comme des chars Sherman, reconnus pour flamber comme une torche lorsqu'ils étaient touchés par l'artillerie adverse. Bon, disons que mon épouse et moi avons fini par avoir un élan de sympathie la semaine avant le vote par anticipation, André Boisclair ayant livré une campagne honorable après sa visite à "Tout le monde en parle" et avant son pathétique acharnement à promettre "son" référendum même s'il formait un gouvernement minoritaire. Heureusement pour lui, parce que si ses "pointeurs" nous avaient appelés deux semaines avant, je leur aurais dit que nous allions voter pour le candidat libéral pour être sûr que Boisclair soit battu dans son propre comté !
Revenons maintenant au présent. Non content d'avoir fait "rentrer le parti dans le mur" pour essayer (sans succès avec moi) de culpabiliser les purs et durs pour la défaite en leur faisant porter la responsabilité du "référendum à tout prix" (nuance qu'il n'a jamais voulu comprendre : nous voulions l'INDÉPENDANCE à tout prix, DÈS L'ÉLECTION, pas un référendum !), il se servirait maintenant de "sa démonstration" pour transmuter le PQ en néo-Union Nationale ou "ADQ du centre" tout en repoussant aux calendes grecques le nécessaire vote de confiance envers son leadership ! Tant qu'à moi, les carottes étaient déjà cuites pour lui même avant le déclenchement de l'élection. Au point où je considérais même que le parti aurait eu plus de chances de gagner SANS CHEF qu'avec lui ! Il peut donc remercier sa bonne étoile que la presque totalité des candidats péquistes étaient manifestement des politiciens d'abord, des souverainistes ensuite (et encore...). J'avais pourtant appelé Pierre-Paul Payette, notre V-P organisation et mobilisation qui nous représentait à la conférence des présidents, pour m'assurer qu'il vote contre Boisclair. Il m'a dit, sans conviction évidemment, qu'il était trop tard à ce moment, mais je sentais que lui aussi considérait qu'il fallait laisser le chef se pendre lui-même.
Maintenant que la poussière est à peu près retombée depuis le 26 mars, ma position est la suivante : un congrès national au plus sacrant pour consacrer la réalité catégorique suivante : le SEUL objectif du Parti Québécois est de FAIRE l'INDÉPENDANCE du Québec. La sociale-démocratie ? On verra après que l'Assemblée nationale ait rapatrié effectivement TOUS les pouvoirs fédéraux selon l'état financier de la nouvelle république. Est-ce à dire que nous nous peinturerions dans le coin en attendant que les Québécois se réveillent ? Bien au contraire ! Une opposition du PQ opposera sans relâche au gouvernement provincial (qu'il soit libéral, adéquiste, vert, sado-maso, etc.) des solutions aux problèmes ou questions avec l'optique d'un Québec contrôlant tous ses impôts, ses lois et ses ententes internationales. C'est de cette manière que le PQ remplira son devoir d'éducation et de promotion de l'indépendance. Lorsque les Québécois en auront enfin ras le pompon avec les solutions de pee-wee des partis provinciaux, ils finiront par accepter le principe qu'un vote pour le PQ devra être un vote pour faire le pays, c'est-à-dire pour METTRE FIN à la légalité de la constitution canadian de 1982 (c'est le pourquoi pour nous d'écrire OPC une constitution québécoise et les lois qui créeront la citoyenneté québécoise et les institutions devant prendre le relais à celles d'Ottawa). Quand l'électorat sera plus mature, on pourra leur expliquer que la première étape sera de donner un mandat fort au gouvernement national que nous leur proposerons pour assurer la stabilité politique durant la période de transition province-pays et que ce seront les partis politiques NATIONAUX, après que le gouvernement de transition ait récupéré l'ensemble des pouvoirs, qui proposeront des projets de société sur lesquels ils devront se prononcer lors des élections NATIONALES. Donc, plus fort ils nous appuiront, plus solide sera le rapport de force avec Ottawa et plus vite devront se conclure les tractations. Et qu'ils n'oublient surtout pas que le Canada anglais lui aussi aura intérêt à ce que tout se passe rondement. Si le dollar canadien demeure la monnaie en cours, ils seront trois fois plus touchés que nous par les "perturbations" économiques !
Si Boisclair et sa gang de carriéristes des ligues mineures s'accroche et réussit à "empissetter" les membres au point de sauver son leadership et son "affirmationnisme II" et qu'il nous somme de partir (comme René Lévesque et tous les autres chefs à l'exception de Jacques Parizeau l'ont fait avec les rinistes de Pierre Bourgault et les purs et durs), claquons-lui la porte, faisons renaître le RIN, mettons en commun toutes les forces souverainistes (la multitude de mouvements qui rament chacun de leur bord) et créons un véritable journal indépendantiste quotidien pour répliquer à La Presse et autres médias mangeant dans la main des fédéralistes, un réseau de télévision et de radio d'information reflétant notre vision des événements ici et ailleurs. À partir de là, finie la "prostitution de l'option" pour la quête du pouvoir. Avis aux opportunistes ou aux carriéristes, si le pays du Québec ne passe pas avant vous, nous n'avons pas besoin de vous ! Ça prendra le temps que ça prendra, mais, au moins, le nouveau parti conservera toujours sa crédibilité auprès des électeurs.
Merci messieurs Cloutier et Frappier et aux chroniqueurs de Vigile pour refuser de vous en laisser passer. Ne désespérons surtout pas et organisons-nous sérieusement pour que la prochaine élection soit, à tout le moins, le premier pas affirmatif et irréversible vers notre liberté nationale. Dehors les imposteurs !
Luc Bertrand

Pointe-aux-Trembles (Québec)



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