Tout me ramène au Québec...
29 décembre 2010
Monsieur Racine,
En effet, toutes nos pérégrinations nous mènent vers le même questionnement : Pourquoi pas nous? Mon habituelle réponse se trouve dans votre phrase : « 1867 (création aussi de la pseudo confédération canadienne) alors que l’Empire d’Autriche et le Royaume de Hongrie sont unis à l’avantage de l’Autriche »… eh ben voilà : le Royaume de Hongrie… On peut se faire terrasser par la plus grande brute, mais quand on descend d’un Royaume aussi antique, d’un Empire, d’une dynastie millénaire, ça crée une identité. Le sentiment d’appartenance à une véritable nation.
À l’inverse, ce que nous insistons pour appeler la nation québécoise, qui n’oppose aucune résistance à l’oppression, n’est peut-être qu’une impasse évolutive, comme on dit en anthropologie. La France avait à peine entamé un bourgeon de colonisation en Amérique, comme un embryon non encore implanté dans l’endomètre, qu’elle a dû le céder à son ennemi le plus tenace. Alors que cet avorton n’avait encore appris à reconnaître ses points de repère, ce conquérant impérial ne lui cacha jamais son intention de l’éliminer de ce territoire qu’il veut occuper au complet. Une nation agressée se rassemble, s’organise et se défend. Une tribu amazonienne qui voit avancer la déforestation se retire progressivement, jusqu’à utiliser la hache qu’on lui donne.
Quand le journal The Gazette poussa les anglomontréalais à incendier le Parlement de Montréal en représailles au jugement dédommageant les familles des Patriotes, c’était au cri haineux de : « L’Acte d’Union visait à assimiler les Français. Et maintenant ce serait à nous de les payer pour leurs dommages ? » C’était en 1849, 90 après la conquête militaire qui se voulait définitive. La Confédération de 1867 poursuivait ce dessein d’assimilation non voilé : minoriser le français pour l’absorber. La revanche des berceaux n’eut jamais raison des universités McGill, Bishop, Loyola, Concordia… Les Premiers Ministres canadiens Laurier, Saint-Laurent, Trudeau, Chrétien, Martin n’eurent pas plus de pouvoir qu’une seule voix autour de la table à Ottawa. Les moindres efforts velléitaires d’autonomie de notre groupe culturel furent éteints sans le moindre égard au « fairplay » : les référendums, la carte électorale, l’immigration manipulée, la tricherie géopolitique, tout est destiné à anéantir cette épine au pied. La « nation québécoise » va-t-elle se rebeller ? À voir comment la ville de Québec s’est fait joyeusement « entuber » avec son Q400, surveillons bien le gangbang que subira Montréal en 2017 pour son M375 !
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