Colloque sur la situation du nationalisme québécois
12 novembre 2018
La souveraineté est un projet qui vise à faire de l'État du Québec un État souverain possédant ses propres frontières, ses propres forces armées, sa propre banque centrale. Ce n'est pas celui d'une vague reconnaissance ethnique par Ottawa ou pire, par Québec.
Nous voulons un État souverain où nous serons les maîtres, puisque majoritaires sur le plan démographique. Si vous souhaitez être reconnus comme une minorité ethnique par l'État québécois au même titre que les Cris ou les Attikameks, grand bien vous fasse ! Je m'étonne pourtant de voir des nationalistes s'enthousiasmer sur le projet d'une reconnaissance ethnique des Canadiens-français qui les mettraient sur le même plan institutionnel que ces pauvres Autochtones. Le statut d'Indien Blanc comme destin national semble pourtant le pire qui soit.
À défaut de leur assimilation, l'Empire britannique souhaite l'ethnicisation des Canadiens français depuis deux siècles et demi. Il semble que ce soit désormais également le projet de certains nationalistes...
Sans le savoir, vous souhaitez accomplir le rêve de Trudeau en faisant des Canadiens français une identité parmi d'autres du grand tout multiculturel canadien. Votre projet implique implicitement de rentrer dans la conception canadienne du multiculturalisme puisque vous voulez, comme c'est le cas des Autochtones, avoir une reconnaissance communautaire par l'État fédéral.
Voilà une pensée qui - soit dit en passant - est typiquement britannique : elle relève du communautarisme dans la plus pure tradition anglaise.
Personnellement, je défends un projet assimilationniste, tant pour les descendants des peuples primitifs sur le territoire national que pour les immigrés ou le peu d'Anglais qu'il reste au Québec. Pas de privilèges institutionnels pour les minorités surfinancées : qu'elles se francisent où qu'elles déménagent en Ontario. Même chose pour les écoles juives illégales ou les tribunaux rabbiniques : la fin des privilèges et la mise en place d'une politique d'assimilation culturelle. Ceux qui ne souhaitent pas s'assimiler ou qui en sont incapables se verront montrer la sortie. Il faut mettre fin au réflexe communautariste qui sévit encore dans le mouvement souverainiste.
Ethniciser institutionnellement notre cause naitonale, c'est justement faire le jeu du Canada anglais qui ne souhaite qu'une chose : nous présenter comme une des minorités culturelles du Canada post-national, alors que nous aspirons plutôt à mettre en place un État national souverain.
Il faut arracher des pouvoirs à Ottawa et non pas demander une reconnaissance tribale aux juges de la Cour suprême dans le but de refonder un hypothétique Canada « multinational ».
Vous souhaitez la reconnaissance ethnique des Canadiens français par les États canadien et/ou québécois. Je défends la souveraineté de l'État du Québec. Le premier s'inscrit dans la logique du multiculturalisme canadien, la seconde souhaite y mettre fin.