Pour un État humanitaire
23 juin 2012
Bonjour Monsieur Thompson
Vous écrivez…
Qu’est-ce qui distinguent ces individus ?
Pour moi, il est clair qu’ils se sont libérés de l’égoïsme instinctif pour accéder au soi. Ils incarnent le sacrifice du moi égoïste et le triomphe du soi altruiste dont les attributs sont ceux de la perfection morale, du courage et de l’abandon. Leurs mots d’ordre sont abnégation et désintéressement.
Ces mots de Sri Aurobindo définissent admirablement bien leur quête :
“Qu’y a-t-il de nouveau que nous ayons à accomplir ? L’Amour, car jusqu’à présent, nous n’avons accompli que la haine et notre propre satisfaction ; la Connaissance, car jusqu’à présent nous ne savons que faire erreur, percevoir et concevoir ; la Félicité, car jusqu’à présent nous n’avons trouvé que le plaisir, la douleur et l’indifférence ; le Pouvoir, car jusqu’à présent nous n’avons accompli que la faiblesse, l’effort et une victoire toujours défaite ; la Vie, car jusqu’à présent nous ne savons que naître, grandir et mourir ; l’Unité, car jusqu’à présent nous n’avons accompli que la guerre et l’association.”
De mon point de vue, l’Amour, la Connaissance, la Félicité, la Vie et l’Unité dont parlait Sri Aurobindo ne s’appliquent que très peu, sinon pas du tout à ces hommes. Ils ont peut-être transcendé le JE egocentrique de la personnalité pour le SOI spirituel qui veut améliorer la situation de son peuple et du monde, mais tant que le SOI lui-même ne sera pas transcendé à son tour, l’Amour, la Connaissance, la Félicité, la Vie et l’Unité ne resteront que des mots entre les mains du SOI : une sorte d’ego assagit, mais non totalement transmuté. L’Amour, la Connaissance, la Félicité, la Vie et l’Unité ne peuvent se Vivre qu’au-delà du Soi. Tant que le Soi demeure, il y a encore de l’ego présent.