Entre guerre et diplomatie...
28 février 2012
Merci à toutes et tous pour vos commentaires.
Je crois avoir été clair, mais je tiens à préciser encore davantage le sens de ma démarche.
Depuis quelques temps, on entend dire que c'est la guerre, la grosse guerre entre Power Corp et Québécor.
Il y a une guerre, aucun doute là-dessus. Est-elle aussi intense qu'on le dit à peu près partout ? C'est là où je suis sceptique. Et mon scepticisme repose sur un certain nombre de faits que j'ai exposés. Certains de ces faits relèvent peut-être de la chronique mondaine, mais d'autres sont autrement sérieux, au premier chef la fameuse rencontre de trois jours à Larry's Gulch en juillet 2002.
Power Corp., Barrick Gold, Archer Daniels Midland, Citic Group, JP Morgan, ce sont toutes des entreprises dont les intérêts sont plus ou moins interreliés et dans les CA ou les Conseils consultatifs desquelles reviennent toujours les mêmes noms : Desmarais, Mulroney, Bush, Andreas, etc., tous présents à Larry's Gulch. Bon. Dans la «Bande des Huit» de Larry's Gulch, y aurait-il eu par hasard, à l'époque, une sorte de cheveu sur la soupe ou, si on veut, un intrus ? Peut-être bien, je n'exclue pas cette hypothèse. Ou encore, sans qu'il y ait eu un intrus, se pourrait-il que, depuis 2002, une scission se soit formée dans ce groupe et qu'aujourd'hui, au moins l'un de ces huit personnages soit devenu le mouton noir de la bande ? Cela aussi, c'est possible, je ne le nie pas, je le souhaite même. Mais a-t-on le droit de s'interroger un peu avant de parier et, surtout, avant de tabler là-dessus ?
Tout indique que, depuis qu'il est chez Québécor, auprès de celui dont la présence à Larry's Gulch en compagnie de son principal concurrent a au minimum de quoi étonner, Brian Mulroney n'a pas cessé de fréquenter les Desmarais, et pas seulement dans les soirées mondaines. Bon. Devant ce fait, on peut ne pas sursauter. Personnellement, je sursaute. Mais, rassurez-vous, Mme Groslières, je me garde bien d'extrapoler. Je ne me prends pas du tout pour M. Le Hir et je suis très prudent. Je me contente de constater, de sursauter (c'est bien le moins), d'avouer ma perplexité et mon incompréhension, puis de m'interroger, ce que je fais encore, puisque je n'ai toujours pas trouvé la clé, si clé il y a, de ce qu'il faut bien appeler le mystère Mulroney.
On dira peut-être que j'insinue. Non. À la lumière du maximum de faits, mais en particulier, bien sûr, de certains jusqu'à ce jour restés dans l'ombre, j'envisage toutes les hypothèses possibles, plaisantes ou déplaisantes, sans en exclure aucune, notamment, on le voit un peu plus haut, et même si je n'y crois guère, celle du héros providentiel prenant soudain, au moins dans un domaine, le contre-pied de l'ensemble de sa caste.
Par ailleurs, M. Pomerleau, je prends note de vos observations. Je vous prie seulement de noter que, le 20 février dernier, le maire Labeaume a choisi Claude Rousseau comme conseiller spécial pour le projet d'amphithéâtre. On a aussi entendu parler ces derniers jours de tensions entre le maire et Pierre-Karl Péladeau, mais il ne semble pas que la nomination de Rousseau y soit pour quelque chose puisque PKP a déclaré s'en réjouir.
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/dossiers/vers-un-nouveau-colisee/201202/21/01-4498341-amphitheatre-un-autre-endroit-ne-change-rien-pour-peladeau.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4499888_article_POS3
http://www.journaldequebec.com/2012/02/20/claude-rouseau-nomme-conseiller-special
Mais vous savez sûrement qui est Claude Rousseau. C'est le président des Remparts de Québec, dont l'un des principaux actionnaires s'appelle... André Desmarais !
http://remparts.ca/page/administration
Bon. S'il n'y avait qu'un ou deux détails de ce genre, je dirais simplement que le monde est petit. Mais, avec tous les autres «détails» dont mon article rend compte, n'y a-t-il pas lieu de penser que la liste commence à être longue ? Certes pas assez longue pour se demander si Power Corp et Québécor sont en guerre, car ils le sont, mais assez, oui, pour se demander s'ils le sont autant qu'ils s'en donnent l'air.
Enfin, M. Lespérance, je me suis moi aussi demandé s'il y avait un lien entre les deux Oliphant, celui de Barrick Gold et celui de la commission. Mais je n'ai rien trouvé là-dessus.
Luc Potvin