Le Canada n'est pas un État démocratique
22 juin 2016
@ Pierre Desgagnés
Merci pour votre commentaire très intéressant qui ouvre lui aussi sur de nouvelles perspectives. On a beaucoup parlé de «mise à jour du discours indépendantiste» sans que jamais ce voeu ne porte ses fruits dans l'antre péquiste. C'est donc un peu à la marge de celui-ci que le nouveau paradigme prend forme.
La récente visite de Vladimir Poutine au mont Athos constitue, estime-t-on, un événement marquant pour le monde orthodoxe. Pour nous, il serait important de chercher des chemins qui nous sortent de la laïcité maçonnique d'inspiration anglo-saxonne pour explorer avec un regard neuf les relations qui animent l'État et la religion en Russie, de même que les relations inter ethniques en Russie, pays qui compte des centaines de minorités, pour apprendre de leur succès en la matière, lesquels se matérialisent (entre autres) dans des institutions adaptées : oblast, krai, villes fédérales, etc. Le centre de gravité de tout cela est fait des valeurs russes traditionnelles qui forment le socle de l'unité du pays. À part l'Écosse et la Catalogne qui piétinent, il y a ailleurs des succès qui pourraient davantage nous servir.
Il apparaît que le néo-nationalisme moderne qui s'oppose à une sorte de déferlante mondialiste qui fait table rase ne pourra s'imposer qu'en composant avec une forme de retour aux valeurs traditionnelles. Chez nous, le fondement catholique de l'Amérique francophone qui a fait ses preuves en nous faisant durer et nous affirmer pendant trois siècles, alors que les valeurs néo-libérales adoptées depuis 50 ans risquent au contraire de détruire tout ce qui a été édifié au fil du temps. Jacques Sapir, spécialiste de la Russie, qui n'est pas lui-même un traditionaliste, reconnaît qu'une certaine part de traditionnel, un enracinement assumé, représente un élément incontournable de la solution pour les nations qui ne veulent pas disparaître sous le rouleau compresseur du mondialisme apatride.
On se serait fait bourrer sur ce qu'est le progrès et sur ce qui ne l'est pas. Il est temps de revoir les dogmes néo-libéraux (multiculturalisme, laïcité, dictature des minorités, etc.). J'ai compris qu'être progressiste aujourd'hui c'est s'opposer assez souvent à ce qui est imposé comme étant le progrès par le système.
Merci de souligner le contenu inhabituel de ma contribution, j'espère qu'elle attirera d'autres lecteurs comme vous chez Vigile.