Sortir du désamour
18 janvier 2019
Il n’y a jamais eu de nationalisme québécois ancré dans l’histoire. Ce que vous considérez comme tel -la québécitude- est une idéologie de rupture née du progressisme post-moderne sous le nom de «néo-nationalisme». La québécitude est de fait un non nationalisme, un post nationalisme. Elle entendait, tout comme le cité-librisme, éteindre le nationalisme canadien-français, notre sentiment national séculaire, qui cherchait à faire du Québec un État canadien-français. C’est ce que les Lévesque, Godin et Cie voulurent, tout comme Trudeau, éviter à tout prix. C’était leur « Grande Peur », à ces bien-pensants. Car leur action était fondée sur un « désamour », sur une haine de soi, sur une honte de leur nation, qu’ils jugeaient anormale et arriérée. À une différence près cependant, les uns voulant réédifier un peuple nouveau à une échelle provinciale, les autres dans le Canada tout entier. Mais peu importait au final, car ce peuple du Québec devait, comme celui du Canada postmoderne, trouver sa légitimité dans une diversité grandissante, notamment grâce à l’inclusion d’une « communauté québécoise d’expression anglaise ». Sortir du désamour? Refaire corps avec notre histoire? Il n’y a qu’un seul moyen pour y parvenir : couper le mal à sa racine et redevenir Canadiens-Français.