Le rôle géopolitique du canal Érié
13 août 2016
Sur le canal Érié, vous rejoignez les observations de M JRM Sauvé :
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APRÈS LA GUERRE DE 1812, LA CONSTRUCTION DU CANAL
ÉRIÉ ET SON OUVERTURE EN 1825 DÉPLACÈRENT LES
RAPPORTS DE FORCES ENTRE LES ÉTATS-UNIS, L’AMÉRIQUE
BRITANNIQUE DU NORD ET LE QUÉBEC.
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En stratégie d’État, stratégie commerciale et stratégie de guerre, les
principes sont les mêmes : saisissez la région la plus œkoumène, soit la
plus basse, la plus plate, aux sols les plus arables et avec les meilleures
communications et le reste vous tombera dans les mains par le fait même.
En Amérique Britannique du nord, il n’y avait que deux régions
œkoumènes : les basses terres du Saint Laurent et les basses terres des
grands Lacs. La saisie de ces deux régions fait tomber tout le reste.
Que les Américains gagnent les batailles de Châteauguay et de Lundy’s
Lane et c’en est fini pour les Britanniques qui perdraient alors toute
l’Amérique Britannique du Nord (alias Canada). En 1815, les Américains ont
perdu sur les deux fronts.
En 1838, en pleine guerre civile au Québec, comment se fait-il que les
Britanniques déplacent de gros effectifs militaires face à Buffalo et
abandonnent presque complètement le front du lac Champlain qui avait
abouti à la bataille de Châteauguay ?
La réponse se trouve dans la dépêche No 420, rédigée par Lord Durham et
expédiée à Lord Gleneg, Secrétaire aux Colonies, le 16 juillet 1838.
Son contenu est simple. La veille, en bon diplomate qui cherche à éviter la
guerre, Durham est allé rendre visite au gouverneur américain de Buffalo,
qui l’avait invité à dîner. Entre gentlemen, on va d’abord se saluer avant de
se tirer dans la face. Une fois arrivé à Buffalo, Durham en a profité pour
déployer toutes ses manifestations de la plus solide amitié entre
l’Angleterre et les États-Unis, y compris des toasts au Président des États-
Unis et au Gouverneur. Non mais, on est diplomate ou on le l’est pas…
Le lendemain, revenu dans ses quartiers, à Niagara, Durham s’est
empressé de rédiger et d’expédier sa dépêche No 420, dont l’importance
stratégique est primordiale pour nous au Québec, autant que pour les
Anglais, comme nous verrons plus loin.
Dans cette fameuse dépêche, Durham raconte les détails de sa visité de la
veille. Il observe que Buffalo n’est plus un poste de traite d’une colonie
mais une ville systématiquement organisée, arpentée et confiée à des
législateurs. PUIS IL AJOUTE : TOUT CELA À CAUSE DU CANAL ÉRIÉ
OUVERT 13 ANS AUPARAVANT.
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JCPomerleau