Nos honorables mères fondatrices - Les Filles du Roué
6 août 2010
Madame Mance Vallée,comme vous avez raison d'en rappeler le souvenir.. nous pouvons rendre hommage à toutes vos extraordinaires ancêtres qui ont donné de tout leur coeur et de toutes leurs forces tout ce qu'elles pouvaient pour bâtir ce pays.
Le roi avait donc compris qu’il fallait peupler ce pays, c’est ainsi qu’il décide d’envoyer des jeunes filles de famille, des veuves ou des orphelines, toutes de bonnes familles, le doute là-dessus n'est pas permis, elles avaient aussi, chacune, la recommandation de leur curé ..
Elles furent nombreuses à accepter de se lancer dans l’aventure, on leur disait  qu’un mari les attendait , qu’elles auraient la possibilité  d’avoir le choix  parmi plus de cent  prétendants. 
Cela paraissait en effet une idée totalement merveilleuse, à cette époque-là, de pouvoir choisir un mari puisque, en France,  c’était encore  les pères qui choisissaient les époux de leur filles .. 
Le titre pompeux de « fille du Roy »  avait aussi de quoi flatter !  Sa Majesté assurait la traversée sur un de ses vaisseaux  et chacune allait recevoir une cassette  contenant de vraies merveilles, ainsi que deux livres en argent, de plus, à leur arrivée  sa Majesté leur garantissait  une dot de cent livres, le logis  ainsi que la nourriture  chez les Ursulines  bien protégées par la grande Marie de l’Incarnation, supérieure du couvent, et cela jusqu’à ce qu’elles aient pu trouver un  mari à leur goût. … 
Pourtant, n’auraient-elles pas hésité  si on leur avait en même temps appris  que le voyage en mer durerait plusieurs mois, dans des conditions  « hasardeuses » et encore le mot est faible lorsqu’on se penche sur les traversées de cette époque lointaine, avec ces bateaux de petit tonnage qui devaient faire face aux tempêtes, aux pirates .. et aux Anglais ?.. N’auraient-elles pas hésité en sachant qu’à leur arrivée la colonie naissante exigerait une force peu commune, en raison du froid intense de l’hiver, n’auraient-elles pas non plus tergiversé si à ces conditions difficiles,  il leur avait été décrit non seulement l’absence de confort, mais en plus le voisinage terriblement redouté et absolument terrifiant des Sauvages Odinossonis, ces grands tueurs de Français ?
Comment toutes ces jeunes filles arrivées de France qui s’ installèrent dans leur nouveau foyer, habituées à une vie plus douce, parvinrent-elles à une telle endurance devant cette vie si rude et si dangereuse ? Tenant le fusil ou la charrue d’une main et de l’autre leur nouvelle progéniture, elles furent les grandes reines de ce royaume, tous ces jeunes arbres poussèrent avec vigueur devinrent ensuite une véritable forêt qui construisit le pays grâce à elles .

 
								