La censure au journal 'Le Devoir'
12 mars 2021
Voici les commentaires qui ont d’abord été acceptés et publiés le 8 mars 2021 suite à cette opinion (https://www.ledevoir.com/opinion/idees/596489/point-de-vue-vive-la-critique-et-a-bas-la-censure), commentaires qui ont disparu tôt le 9 mars et qui ont réapparu après plainte en avant-midi.
Commentaires
François Poitras - Abonné 8 mars 2021 07 h 19
Censure, vous dites ?
La censure est aujourd’hui omniprésente. Le forum des lecteurs du Devoir n'y échappe pas. Extrait d'un texte refusé la semaine dernière:
"Le relativisme abscons du wokisme réduit les savoirs au savoir d’une culture dominante, blanche, mâle et hétérosexuelle --vous connaissez la chanson! – dans un bouillon d’a priori aussi interchangeables qu’irréfutables.
Un eugénisme inversé donc, générant son lot de non-sens et de contradictions flagrantes, telle la stigmatisation racialiste des minorités, l’infantilisation féministe des femmes, le déni de l’en-soi face au boursouflage politique du ressenti, sinon la création et l’exaltation populiste d’ennemis imaginaires propres aux régimes fascisants
Ainsi, la dénégation des dimensions ontologiques de l’homme génère inévitablement une nouvelle ontologie, une néo-ontologie appauvrie, dénuée de regard humaniste, dénuée de regard sur la quête de transcendance de chacun.
Welcome le reformatage de l’Être, le bruit de bottes des milices de la pensée et le « construit social » enrégimenté."
Richard Maltais Desjardins - Abonné 8 mars 2021 10 h 31
Si cet extrait a été publié ce matin, ce devait être autre chose qui était en cause.
Sylvio Le Blanc - Abonné 8 mars 2021 10 h 42
Vous avez raison M. Poitras, les modérateurs du 'Devoir' sont de plus en plus des censeurs. J'ai subi plusieurs fois depuis un an leurs décisions arbitraires. Je ne sais pas ce qui se passe au sein de ce journal.
Loyola Leroux - Abonné 8 mars 2021 11 h 02
La manière de censurer du Devoir n'est pas claire. Est-ce qu'un journaliste lit chaque commentaire ? Ou est-ce que le logiciel lit les textes mais ne nous avertit pas, comme sur Facebook quand le texte contient le mot ''covid'' ou autre ? Il me semble que dans un souci d'éduquer Le Devoir devrait faire part de ses critères pour ne pas publier un texte.
Nadia Alexan - Abonnée 8 mars 2021 11 h 54
Bonjour monsieur Sylvio Le Blanc:
Je suis tout à fait d'accord avec vous. Plusieurs de mes commentaires étaient censurés pour aucune bonne raison.
Je comprends qu'il faut être toujours poli et civilisé dans nos commentaires. Il ne faut jamais faire des insultes personnelles, en guise d'argumentation, mais, de là, à censurer des commentaires absolument inoffensifs, n'a pas de sens.
Il faut se plaindre à la direction du journal, à madame Marie-André Chouinard, directrice en chef du journal le Devoir.
François Poitras - Abonné 8 mars 2021 12 h 33
Merci M. Le Blanc. Je subis fréquemment des refus de publication. Des refus que je ne peux pas expliquer hors de l'impression que ce sont les textes les plus solides et originaux qui passent à la trappe.
Que dire enfin de ce service de modération lent et lourd qui freine les débats ? Ou du compteur d'appuis bloqué à 1 pendant des semaines ?
Michel Lebel - Abonné 8 mars 2021 13 h 22
Le Devoir, comme tout journal, a son ''corridor idéologique''. Un corridor de la bien-pensance laïque, souverainiste, féministe, anti-trudeauiste et anti-trumpiste (j'en suis!) et anti-multiculturaliste. Mais le corridor n'est pas étanche! Heureusement! Le ''bon'' jugement n'est cependant pas toujours au rendez-vous; on laisse passer des méchancetés. Mais comme nul n'est parfait en ce monde, on passe l'éponge. Il ne faut pas s'en faire! Ainsi va la vie, et vogue la galère!
Patrick Boulanger - Abonné 8 mars 2021 13 h 22
Bien des raisons peuvent expliquer la non publication de certains commentaires. Certaines hypothèses (!) peuvent même être gênantes : par exemple, vouloir alléger son travail en éliminant d'un trait et sans les avoir lus une partie des commentaires.
Denis Drapeau - Abonné 8 mars 2021 13 h 34
Voyons voir si je serai aussi chanceux que M. Poitras et que Le Devoir va laisser passer mon texte refusé hier concernant la présomption d'innocence.
« Il était une fois un prof qui, après son cours et sans témoin, répond aux questions d'une étudiante mineure, sans plus. Par la suite, elle l'accuse d'agression sexuelle, comme cela s'est déjà vu. Comment ce prof pourra-t-il se défendre s'il lui appartient de démontrer qu'il n'a pas commis le geste reproché devant le témoignage d'une pauvre victime mineure? Bonne chance!
La présomption d’innocence et le fardeau de preuve hors de tout doute raisonnable en matière criminelle n'a rien à voir avec l’orthodoxie juridique. Cela découle de la maxime voulant qu'il vaut mieux un coupable en liberté qu'un innocent en prison. Et si cette maxime s'applique en matière criminelle c'est que le crime est grave et la peine est la privation de liberté. Cette maxime n'existe pas dans les pays non démocratiques et les despotes qui les gouvernent ne s'en plaignent pas. Est-ce cela que l'on veut vraiment chez nous ? Ok pour l'amélioration de notre système juridique, mais non aux fausses solutions même si elles viennent du dehors de la boîte. »
Le Devoir devrait numéroter les motifs de refus et nous faire part du numéro quand il refuse un texte. Comme ça, on pourrait amender notre texte si on le désire et s'il n'est pas trop tard, car ça prend une éternité avant d'être publié. Quant à se plaindre à la direction, je l'ai fait et ça donne rien.
François Poitras - Abonné 8 mars 2021 15 h 54
M. Lebel, Le Devoir serait "un corridor de la bien-pensance laïque, souverainiste, féministe, anti-trudeauiste et anti-multiculturaliste" ? Nous ne lisons pas le même canard !
Enfin, les biais éditoriaux ne devraient en aucun cas servir d'excuses au tripotage des forums de lecteurs.
François Poitras - Abonné 8 mars 2021 16 h 52
M. Drapeau, Léonce Naud a publié un solide commentaire dans le fil de ce forum dont voici un extrait :
"Des tabous plutôt de la censure ? Un tabou opère de façon très différente de la censure. Des myriades de prescriptions ou d'interdictions reposant sur des tabous de toutes sortes imprègnent encore les esprits dans bon nombre de peuples et de sociétés à travers le monde. Il est possible que ce soit ce genre d'univers culturel qui fasse actuellement son arrivée en terre d'Amérique."
Certains tabous obombrent la liberté d'expression au Devoir, des tabous perceptibles dans l'escamotage des commentaires-critiques des revendications féministes.
Michel Lebel - Abonné 8 mars 2021 18 h 04
@ François Poitras,
La direction d'un journal est libre de publier ou non un article ou un commentaire. C'est son droit ou privilège. Un droit qui contient toujours son lot de mystère! En cette matière, tout est question de jugement, d'ouverture aux points de vue différents. Un journal indépendant doit être prêt à aller à contre-courant et à défendre la liberté d'expression.
François Poitras - Abonné 8 mars 2021 19 h 32
M. Lebel, la question n’est pas de brimer la liberté éditoriale du Devoir, mais bien de questionner l’inélégance --au sens de liberté d’expression-- de limiter la mienne et celles de plusieurs abonnés qui ont clairement exprimé dans ce fil leur exaspération face à cet irrespect de l’opinion.