Table ronde sur la laïcité : Le communautarisme juif démasqué
17 novembre 2018
Attendre de l'actuel gouvernement caquiste qu'il mène un combat en faveur d'un nationalisme ethnique - car soyons clair, c'est ce que vous défendez en parlant d'ethnie française - est encore plus utopiste que de s'attendre à ce qu'il déclare l'indépendance. Dans l'état actuel du débat public, se revendiquer du nationalisme ethnique confine à la marginalité politique. Le simple fait de parler de réduction des seuils d'immigration est vu comme une pensée réactionnaire.
Il est bon de rappeler qu'il n'y a pas de politique qui vaille en dehors de la réalité.
Que l'on se sente Québécois ou Canadien français ne change rien à l'affaire, car ces expressions recoupent, à peu de choses près, la même réalité nationale. La majorité des Anglais du Québec ne se sentent pas Québécois, tout comme beaucoup d'immigrés ou de descendants d'immigrés pour qui le terme réfère aux « de souche ». Peu importe les tentatives d'ouverture aux minorités pratiquées par le PQ, ni Mordechai Richler, ni Leonard Cohen ne se sont sentis Québécois...
C'est un stérile débat intellectuel qui n'a aucune portée politique concrète. À la rigueur, nous pourrions peut-être employer les deux expressions alternativement, comme synonymes.
Ce qui importe réellement, c'est de pousser l'État du Québec dans une direction nationaliste : reconquête des pouvoirs fiscaux, lutte contre Ottawa et combat contre le Grand Remplacement. Il faut soutenir le gouvernement Legault dans son combat pour ralentir l'immigration massive planifiée par Ottawa afin de couper Montréal du reste du territoire comme le prévoyait le Plan B suite à 1995. Il faut également le soutenir dans sa lutte contre le multiculturalisme canadien par l'invocation de la clause dérogatoire pour forcer la neutralité des agents de l'État en poste d'autorité.
Il faut lancer un message clair aux immigrés et aux Anglais que nous sommes ici chez nous et que nous entendons bien le demeurer. L'objectif est de reproduire la terreur qu'a causée la première élection du PQ lorsqu'environ 100 000 anglophones ont quitté le territoire. Rappelons que « les Anglais » d'aujourd'hui ne sont plus les WASP d'hier ; ce sont principalement des immigrés anglicisés. À défaut d'avoir un contrôle total sur les politiques d'immigration, l'État du Québec doit décourager les masses allogènes non-assimilables de venir s'installer ici par des mesures rédhibitoires envers elles. Il faut les pousser davantage vers l'Ontario.
Vu l'état de la mentalité qui prévaut actuellement en Occident, il n'y aura pas de seconde revanche des berceaux. Il va falloir jouer sur un autre tableau que les seules mesures natalistes ; celles-ci seraient de toute façon plus profitables aux immigrés vivant dans une culture conservatrice qu'aux Québécois « de souche ».
Dans les années à venir, il va falloir avancer masqués. Voilà, en résumé, toute l'utilité du « bluff québécois ».