M. Beaulieu se trompe-t-il de combat?

Choisir le Bloc ou Harper, Mulcair et le fils de l'autre?

Chronique de Alexandre Cormier-Denis

M. Beaulieu fait malheureusement fausse route sur le moyen de sortir de ce qu'il appelle le « dépendantisme ».

La triste réalité, c’est que le Bloc québécois a contribué au conditionnement canadien des Québécois, leur laissant croire qu’ils avaient réellement leur mot à dire dans les affaires d'un pays où ils sont minoritaires. Comprenons-nous bien, la « défense des intérêts du Québec » est une stratégie, somme toute, fédéraliste. En quoi les derniers vingt ans de présence du Bloc ont-ils aidé le Québec à sortir de l’ornière canadienne ? En rien. En fait, le Bloc a créé un faux sentiment de sécurité, nous donnant l'impression que la réalisation de l’indépendance n’était plus nécessaire grâce à notre « lobby » sur la colline parlementaire.

De plus, souvenez-vous des hauts cris poussés par les bloquistes lentement fédéralisés par des années de présence à Ottawa lors de l’élection du « radical » Mario Beaulieu. Parler d’indépendance est devenu pour eux une posture extrémiste qui décrédibilise le Bloc québécois. Ces députés, probablement tous souverainistes sincères à leurs débuts, en sont venus à accepter insidieusement le cadre fédéral, voyant le Bloc comme un simple instrument de pression pour faire avancer les consensus votés par l’Assemblée nationale.

Notons aussi le peu d’attachement de plusieurs députés bloquistes à la raison d’être du Bloc : l’indépendance du Québec. Entre Maria Mourani, convertie au fédéralisme en raison du projet de laïcité du Parti québécois, et les vire-capots effrayés par le discours franc de M. Beaulieu, il est légitime de se demander à quoi tenait la véritable nature du nationalisme des députés du Bloc ? À la Charte canadienne des droits et libertés ? À l’amour du parlementarisme canadien ? Ou plus simplement à leur pension de vieillesse fédérale ?

Force est de constater que le rôle du Bloc a été de rendre la domination du Canada anglais sur le Québec plus douce, plus acceptable, plus sympathique et par conséquent, nous a empêchés de la remettre en question. Bref, le Bloc nous a rendus davantage Canadiens.

Remarquons que depuis la dégelée qu’il a subie, à savoir la fameuse vague orange, la question nationale est revenue en force dans la vie politique. On n’a jamais autant parlé de souveraineté depuis que le « lobby québécois » n’est plus représenté à Ottawa. Notre condition de peuple minoritaire est redevenue visible pour tous ceux qui l’avait oubliée.

M. Beaulieu est plein de bonnes intentions, mais il se trompe de cible. Le Bloc est condamné à disparaître car la question de notre émancipation politique ne se joue pas à Ottawa, mais bien à Québec. Les indépendantistes l’ont bien compris. Le probable prochain chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, a raison d'affirmer que le Bloc n’a plus sa place à Ottawa. Laissons les fédéralistes s’époumoner à défendre l’unité canadienne et concentrons nos forces sur la lutte nationale à venir.

Le camp du OUI vient de se trouver un rassembleur en la personne de Pierre Karl Péladeau. C’est dans cette lutte contre les forces de l’Anti-Québec que se joue l’avenir du pays et non par l’envoi de quelques élus forcés de se fédéraliser avec le temps.


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20 commentaires

  • Philippe Cloutier Répondre

    13 décembre 2014

    Le Bloc peut s'avérer extrêmement utile, à condition de bien s'en servir.
    Il pourrait entre autres déposer des projets de loi privés qui, adoptés, constitueraient des gestes de rupture dans la construction progressive de la Souveraineté.
    Il va sans dire que ces projets n'auraient pas la moindre chance d'être adoptés à la Chambre des communes. L'avantage au moins, c'est qu'ils mettraient les provincialistes sur la défensive: pourquoi pensent-ils que le Québec ne mérite pas ces pouvoirs?

  • Archives de Vigile Répondre

    12 décembre 2014

    Le bilan que vous dressez du Bloc est cruel mais exact. Le Bloc ne peut que jouer le jeu du fédéralisme en position minoritaire. Les jours où le Bloc formait l'opposition officielle et pouvait renverser le gouvernement sont révolus.
    Pendant ce temps les conservateurs ont beau jeu d'imposer leur agenda néolibéral, anti-Québec et antisocial de connivence avec les libéraux provinciaux.
    Le Canada est ainsi fait qu'il n'a plus besoin du Québec pour former un gouvernement. C'est le Canada anglais qui impose sa majorité et quelque soit le gouvernement, le Québec devra subir loi de la majorité. M. Beaulieu est bien sympathique mais il n'aura aucun pouvoir à Ottawa.
    Et puis nous devons assumer les conséquences de nos choix ou non-choix. Quand nous en aurons assez de ce régime absurde, nous saurons qu'il nous reste à réaliser l'indépendance.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 décembre 2014

    @Monsieur Haché
    Si en 1982, après le rapatriement unilatéral de la constitution "canadian" par Trudeau SANS LE CONSENTEMENT DU QUÉBEC, René Lévesque en avait appelé au peuple québécois avec un référendum pour en sortir une fois pour toute de ce pays; nous ne serions pas dans ce merdier dans lequel nous sommes encore enlisés aujourd'hui. Une fois le OUI acquis, Lévesque n'avait qu'à faire rédiger une constitution QUÉBÉCOISE et la faire approuver par le peuple. Aujourd'hui, le Québec serait LIBRE et nous siégerions aux Nations Unies à côté de 200 pays. Que de perte de temps et d'énergie collective!
    Durant ce temps, nos jours sont de plus en plus comptés avec cette immigration assimilatrice et génocidaire planifiée par les fédéralistes pour justement empêcher cette indépendance de se faire. Il faut sortir de ce maudit colonialisme, de cette dépendance et de cette aliénation collective. Le malheur, c'est que le PQ est infiltré par les fédéralistes, la CIA, le SCRS etc. Pourquoi, pensez-vous que la course à la chefferie dure si longtemps? Ceux qui contrôlent le PQ agissent pour nuire à M.Péladeau. Durant ce temps, Couillard et sa "gang d'incompétents nous rentrent dedans faute de chef au PQ. Belle stratégie pour nous maintenir en peuple de "loosers". L'INDÉPENDANCE EST URGENTE!
    André Gignac 12/12/14

  • Marcel Haché Répondre

    11 décembre 2014

    Si vous reveniez sur la période 1976-1980, Alexandre Cormier-Denis, vous pourriez constater que les libéraux de P.E.T. s’estimaient aussi légitimes à Ottawa que les péquistes de René Lévesque à Québec.
    Ce que vous avancez ici équivaut à prétendre qu’advenant l’élection à Québec d’un gouvernement indépendantiste, tous les élus du Québec à Ottawa seraient disqualifiés d’office, qu’une lutte de légitimité entre ceux de Québec et d’Ottawa serait assurément gagnée par ceux de Québec.
    C’est tout le contraire qui s’est passé entre 1976 et 1982 : ce sont ceux d’Ottawa qui ont gagné et ceux de Québec, tout indépendantiste qu’ils aient pu être, ont simplement servi d’idiots utiles aux fédéralistes québécois, enhardis par la « victoire » du Non, et qui se sont crus légitimes à ce point de rapatrier la constitution canadienne. Soit dit, ce n’est pas l’électorat du R.O.C. qui poussait en faveur du Rapatriement, c’est au contraire une p’tite gang bien de chez-nous (que je nomme souvent le West Island) qui a saisi l’occasion en or, fournie hélas gratuitement par notre camp, eh oui, fournie gratuitement par notre camp, cette occasion provenant de la Grande Imprudence des séparatistes qui a consisté à tenir un référendum.
    Si, plutôt que d’avoir la gang à Trudeau pour Nous représenter à Ottawa, si le Bloc avait déjà existé et Nous avait alors représenté à Ottawa, jamais le Canada n’aurait rapatrié à lui seul sa constitution, non pas seulement par manque d’appétit¹ mais précisément pour ce manque de « légitimité » que lui aurait valu une forte députation bloquiste à Ottawa. Évidemment, la Charte et la Constitution canadienne ne sont pas la fin de l’Histoire… Cependant, laisser maintenant le champ libre aux partis politiques canadians, comme vous le suggérez, c’est répéter les mêmes histoires. La même erreur…
    Il n’y avait nulle part, dans aucun électorat, de l’appétit pour un rapatriement de la constitution ni même pour une Charte des Droits. Le West Island, dont P.E.T. reste à ce jour le plus grand champion, est vainqueur non stop depuis 1980, bien avant la venue du Bloc. Le Bloc reste encore une « Réponse historique », tout le contraire du référendum de 1995, lui plutôt une deuxième erreur historique. Il y a encore des indépendantistes, comme vous peut-être, qui voudraient bien revenir le plus rapidement possible avec un troisième référendum ou pire, une prochaine élection référendaire. Méchante misère…

  • Gilles Verrier Répondre

    11 décembre 2014

    Je viens de me rendre sur le site du BQ pour y choisir un communiqué, un texte au hasard. Tiens, je tombe sur ceci : Déclaration sur l’indépendance journalistique de Radio-Canada
    http://www.blocquebecois.org/horizon2015/textes.php?t=8561
    Ce que nous dit Mario Beaulieu, c'est que la liberté de presse est menacée. Une menace qu'il attribue à des causes circonstancielles, des causes auxquelles il serait possible de remédier à l'intérieur du fédéralisme si des politiques plus respectueuses de la liberté de la presse remplaçaient les interventions politiques avérées ou supposées du gouvernement au pouvoir auprès du radio-diffuseur.
    Qu'y a-t-il de changé au Bloc avec Mario Beaulieu ? Peu de choses sur le fond, j'en ai bien peur. Nous en sommes toujours aux réclamations compatibles avec le régime fédéral. Rien d'autre. Il y a là, dans l'énoncé de politique de Mario Beaulieu, une dissimulation du fait que le problème avec Radio-Canada ne réside pas tant dans la politique particulière du gouvernement Harper mais dans le fait que l'institution radio-canadienne a pour mandat explicite de défendre le fédéralisme. Petit détail que Mario Beaulieu passe sous silence. Peut-être à cause du fait qu'il hésite à parler du remède qui va à la racine du mal. Il y aurait pourtant bien des façons de s'attaquer à la cause essentielle de nos déboires au sein du Canada. J'en évoque une ici.
    Pourquoi ne pas formuler à la Chambre des Communes le projet que la nation québécoise soit soustraite à la promotion du fédéralisme, une obligation constitutive de la SRC, en réclamant que Radio-Canada cède son autorité en matière de contenu au Québec, lequel pourrait ainsi mieux défendre son existence et sa diversité politique par la présentation d'un contenu plus équilibré sur la question nationale ?

    On m'objectera que Radio-Canada est de compétence fédérale. Qu'à cela ne tienne, le Bloc devrait être là pour questionner la légitimité des compétences fédérales lorsqu'il s'agit de nos intérêts nationaux. Une légitimité qu'on aurait d'ailleurs tout le loisir de mettre en pièces en rappelant que le Québec n'est pas signataire de la constitution canadienne, entre autres arguments.
    Quelle différence y a-t-il entre les deux approches que je viens d'évoquer plus haut ? C'est la différence entre le traditionnel «ajustement fédéraliste» (approche que j'appelle conjoncturelle ou circonstancielle) et l'approche de la défense du Québec par la formulation de propositions en Chambre (naturellement répercutées dans le débat public) qui visent l'acquisition de pouvoirs accrus, qui mettent en cause le lien structurel avec le Canada (approche essentielle).
    Je me range donc du coté du rédacteur de cette tribune puisque, du moins dans le cas que je viens d'examiner, qui n'est sans doute pas un cas isolé, le Bloc québécois représente l'expression politique d'une nation assujettie, un parti qui ne projette pas la volonté de puissance qui pourrait mener à l'indépendance. En se limitant à réclamer des ajustements possiblement irrecevables par la présente législature mais tout à fait compatibles avec la nature du fédéralisme, le Bloc poursuit sur le chemin déjà bien tracé par Lucien Bouchard et Gilles Duceppe. On peut certes donner la chance au coureur, mais pour l'instant le Bloc joue le rôle objectif de mieux adapter le fédéralisme canadien aux réalités québécoises, et s'il échoue il aura continué à nourrir l'illusion que cela est possible.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 décembre 2014

    Le Bloc serait donc inutile.
    L'Assemblée Nationale du Québec a adopté une motion unanime pour défendre les intérêts du Québec face au projet de TransCanada.
    Qui prendra la parole à Ottawa pour faire valoir les intérêts du Québec dans ce dossier?
    Le PLC, le PCC et le NPD sont déjà vendus aux pétrolières. Le NPD en particulier qui détient 80% des circonscriptions du Québec devrait représenter les intérêts du Québec dans le parlement fédéral. Toutefois, il ne peut pas le faire, parce que cela risquerait de lui faire perdre des appuis dans le ROC. Comme le ROC représente 80% du Canada, le choix du NPD est facile à faire.
    Non, le Bloc ne pourra pas bloquer ce projet. Triste bilan n'est-ce pas? Toutefois, s'il serait l'opposition officielle à la place du NPD, il aurait une excellente plateforme pour faire comprendre aux québécois, qu'à Ottawa les intérêts du Québec sont bien secondaires
    - Mulcair appuie les pétroleux d'Ottawa
    - Pour mieux "acheter" le NPD à sa cause, [TransCanada a débauché une personne travaillant à l'intérieur ce ce parti->https://ricochet.media/en/207/former-ndp-staffer-leads-pr-campaign-for-energy-east-pipeline]. C'est comme y planter une taupe.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 décembre 2014

    «La véritable question est celle du bilan. Après 20 ans de Bloc québécois, sommes-nous plus proche de l’Indépendance ?
    L’élection du Bloc ne ferait que confirmer que le système fédéral fonctionne puisque même les « souverainistes » y sont représentés.»
    Dans la même logique, on pourrait dire:
    «La véritable question est celle du bilan. Après 40 ans de Parti Québécois, sommes-nous plus proche de l’Indépendance ?
    L’élection du PQ ne ferait que confirmer que le système fédéral fonctionne puisque même les « souverainistes » y sont représentés.»
    Dans le même ordre d'idée, on peut se demander ce que le NPD fait sur la scène fédérale. Ils sont là depuis bien plus longtemps que le Bloc, et je vous en laisse faire le bilan.
    Vous nous dites donc d'abandonner le projet de pays.
    Non, merci!

  • Philippe Cloutier Répondre

    11 décembre 2014

    Le Bloc ne peut directement déclencher un processus d'accession à l'indépendance, mais il peut ajouter son poids dans la balance. Vous vous trompez de cible: c'est l'attentisme du PQ qui a fait paraitre inutile le Bloc. Attendez une campagne référendaire, et vous serez bien heureux d'avoir 50 députés du Bloc plutôt que 50 Libéraux.
    Si vous craignez de voir des chouverainistes à Ottawa, prenez-vous une carte à 5 piasses et déplacez-vous à l'investiture de votre circonscription pour choisir le meilleur candidat possible. Vous ferez oeuvre bien plus utile qu'en dénigrant le travail des vôtres.

  • François A. Lachapelle Répondre

    10 décembre 2014

    La question de A. Cormier-D est intéressante: « La véritable question est celle du bilan. Après 20 ans de Bloc québécois, sommes-nous plus proche de l’Indépendance ?»
    Pour répondre à cette question, il faut définir le critère contenu dans la question, à savoir, je cite: "sommes-nous plus proche de l'indépendance ?"
    Je ne sais pas quoi répondre à cette question à moins que l'auteur explique en quelques mots ce qu'il entend par "plus proche de l'indépendance ?"
    La question contient un piège. Disons avec humour que pour se rapprocher de l'indépendance du Pays du Québec, il faut s'éloigner de la dépendance du Canada.
    Le jus est dans le comment faire le Pays du Québec et comment transformer la suprématie des lois canadiennes en relations inter-États. Je recommande la lecture du livre de Jane JACOBS, titre: LA QUESTION DU SÉPARATISME, vlb éditeur, 2012.
    Une bonne partie de l'histoire de la dépendance de la Norvège envers la Suède est racontée jusqu'à l'indépendance de la Norvège en 1905. Très instructif. Même le volet du Lieutenant-gouverneur s'y trouve.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 décembre 2014

    Sous la gouverne de Mario Beaulieu, la dynamique bloquiste est toute autre M. Cormier-Denis. Le Bloc n'est plus encarcané dans la stricte défense des intérêts du Québec à Ottawa. Il est temps de passer à l'attaque et Beaulieu l'a bien compris. Encore faut-il travailler à l'unité des troupes. Ça aussi, Beaulieu l'a compris. Il est un artisan de la convergence nationale des forces indépendantistes. Le Bloc peut et doit jouer pleinement son rôle comme vecteur de cette convergence. Bon gré, mal gré, nous avons encore besoin du Bloc.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 décembre 2014

    Au début des années 70 les Gens de l'Air du Québec se battaient pour que l'on puisse utiliser le français dans les communications aériennes. Tous les partis politiques du Québec et du Fédéral on supportés favorablement une motion de soutien à la cause dans leur chambres législative. Sauf un seul parti, le NPD. Leur président du temps, Ed Broadbant, avait expliqué le refus; il craignait être sanctionné par les syndicats du ROC.
    Je ne crois pas que cette situation ai changé, si le NPD avait a choisir entre le Québec et le ROC.

  • André Taillon Répondre

    9 décembre 2014

    Vous êtes dans le champs M. X
    Nous nous foutons de notre implication à la chambre des communes pour les revendication et la sauvegarde des intérêt du Québec.
    Manifestement, je suis malade des penseurs Fédé pour ne pas dire fêlé !
    Anré Taillon

  • Jean Gilles Répondre

    9 décembre 2014

    Voter NPD c'est voter statu quo! Et ne pas voter, c'est encourager le statu quo!

  • André Taillon Répondre

    9 décembre 2014


    100% d'accord avec vous M.Cormier.
    Nous n'avons absolument pas besoin de représentant du Québec à Ottawa.
    C'est ici et maintenant que cela se passe ici au Québec avec PKP.
    Comme votre nom l'indique sur Wiki...(Le Cormier supporte mal la concurrence d'autres arbres, c'est pour cela qu'on le retrouve souvent sur des stations (sols) un peu difficiles, la concurrence y est moins vive que dans les stations les plus fertiles. Toutefois, cet arbre se plait parfaitement sur les meilleurs sols, mais il nécessitera alors un suivi régulier de sa concurrence. La longévité moyenne du Cormier est de 150 à 200 ans mais on connaît des exemples vieux de plus de quatre siècles2.
    Le Cormier a quelques ennemis naturels comme les insectes, ou les champignons parasites, mais le chancre nectrien est à redouter par sa virulence. Le bois du Cormier, particulièrement dur, était utilisé pour faire des règles et est toujours apprécié en ébénisterie.) Vous pouvez rajouter à cela certain ennemis juré de notre cause et je vous laisse les imaginer.
    Attachez vos tuques avec de la broche, le meilleur est à venir.
    Merci M. Cormier
    André Taillon

  • Archives de Vigile Répondre

    9 décembre 2014

    Monsieur Cormier-Denis Alexandre
    Votre texte est un des meilleurs que j'aie lu sur ce sujet. J'étais justement en train d'écrire à M. Beaulieu pour lui mentionner l'essentiel de ce que vous avancez dans votre texte. Il aurait été mieux pour lui de se présenter à la course du Parti Québécois pour pouvoir mettre du piquant dans cette course qui tarde à lever.
    Avez-vous remarqué qu'on voit beaucoup mieux le vrai visage du Canada anglais avec Harper au pouvoir? Les coups fourrés par les conservateurs envers le Québec ne manquent pas et ils ne sont pas court-circuités par le Bloc qui est presque totalement absent aux Communes à Ottawa.
    C'est la meilleure façon de politiser les Québécois à l'urgence de réaliser l'indépendance, de sortir de cette confusion identitaire, de cette schizophrénie collective, de cette dépendance maladive et aliénante. VIVE LE QUÉBEC LIBRE!
    André Gignac 9/12/14

  • Claude Richard Répondre

    9 décembre 2014

    C'est un sophisme que de dire que la présence du Bloc à Ottawa a contribué à rendre acceptable le fédéralisme aux Québécois. Le fédéralisme n'est pas plus acceptable aux Québécois qu'il l'était avant. Il est toujours vu comme un moindre mal et si les Québécois se sont tournés vers le NPD, c'est probablement pour essayer de tirer parti d'une situation qui n'évolue pas. Je dis bien essayer, car le NPD majoritaire au Québec n'a vraiment rien apporté de concret aux Québécois. Entre autres, son attitude complaisante devant les projets de Trans-Canada est aux antipodes des intérêts du Québec.
    D'ailleurs, en quoi veiller aux intérêts du Québec, comme le faisait le Bloc dans le temps de Gilles Duceppe et comme il continue de le faire avec Mario Beaulieu, cautionne le fédéralisme? D'aucune façon, car le fait même qu'on ait besoin d'un chien de garde à Ottawa prouve que le système est mauvais. Se priver d'un parti indépendantiste à Ottawa est se tirer dans le pied de bien des façons. Pourquoi d'ailleurs tous les fédéralistes clâment-ils que le Bloc est inutile? Parce qu'il joue contre eux.
    Alors quand cette croisade anti-Bloc de la part de supposés indépendantistes va-t-elle finir? Voter fédéraliste quand on est souverainiste est du pur masochisme. Ne nous demandons pas pourquoi l'indépendance prend tant de temps à se faire: on aime beaucoup se battre les uns contre les autres dans la famille souverainiste.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    9 décembre 2014

    Bloc : le jeux positionnel (*)
    Abandonner le terrain fédéral aux seules partis fédéralistes sous prétexte que « la question de notre émancipation politique ne se joue pas à Ottawa » serait une grave erreur d'appréciation de ce que suppose la souveraineté.
    C'est un fait que c'est le Québec qui va décider de son destin. Mais il suffit pas de prendre une décision, il faut aussi la rendre effective sur son territoire. À cet égard, le changement de statut du Québec va se jouer autant à Ottawa et qu' à l'international.
    Oui le Bloc d'avant Mario Beaulieu a ses torts, ne serais-ce qu'en postulant que le Canada est un pays démocratique, d'où le corollaire : il suffit de convaincre la population et avec un OUI gagnant on a un pays. Dans la vraie vie Ottawa a toujours refusé de reconnaître le résultat d'un référendum gagnant.
    L'erreur du Bloc d'avant M Beaulieu est d'avoir persister dans le déni de cette réalité. Et de ne pas avoir consacrer une partie importante de ses ressources (finance et expertise) à agir en dehors du fédéralisme qu'il avait intérioriser pour marquer cette différence d'intérêt entre l'État du Québec et l'État canadien..
    La condition première qui mène au changement de statut d'un État, est d'établir un rapport de force favorable. Et pour le bâtir il faut occuper tous les espaces (le jeux positionnel au échec). Donc le Bloc actuel a un rôle à jouer. Et les souverainistes doivent lui en donner les moyens en l'appuyant en ... Bloc.
    Mario Beaulieu tranche radicalement du Bloc que nous avons connu (d'où l'onde de choc) et il ouvre des perspectives nouvelles. Nous serions malavisés de les fermer et de faire le jeux des fédéralistes.
    JCPomerleau
    (*) Le jeux positionnel : L’un de ses plus grands apports aux échecs fut sa théorie d’accumulation d’avantage, selon laquelle une partie peut et doit être gagnée par l’accumulation de petits avantages.
    http://www.chess-and-strategy.com/2014/01/steinitz-le-stratege-des-echecs.html

  • Archives de Vigile Répondre

    9 décembre 2014

    Bon, voilà qu'on nous re-sert encore la même poutine de dénigrement du Bloc.
    Je ne vous demanderai même pas pour qui vous allez voté au fédéral. Cela n'a aucune importance. Parce que vous votiez ou non, la disparition du Bloc ferait que le territoire du Québec sera occupé par 78 agents de propagande fédéraliste.
    Indéniablement, l'indépendance se fera à Québec. Plutôt que d'avoir 50 députés du Bloc y faisant la promotion de l'indépendance, vous préférez abandonné le terrain à nos adversaires. Tirez en premier, Messieurs les anglais!
    Vous faites des choux gras avec les déboires du Bloc depuis la dernière élection. Toutefois, vous faites abstraction des succès pour mieux mettre en valeur votre thèse défaitiste et dé-mobilisante. À titre de rappel: Au cours des six élections fédérales de 1993 à 2011, le Bloc québécois a toujours remporté la majorité des 75 sièges impartis au Québec.
    Manifestement, les stratèges fédéraux ont été conseillés par la firme Edelman (c-à-d, la même qui conseille TransCanada). Vous en êtes une preuve bien vivante.
    Dégagez, M. Cormier!