La polémique autour de la rencontre entre la présidente du Front national, Marine Le Pen et « quatre jeunes militants péquistes » samedi dernier doit être éclaircie. D'abord, nous sommes effectivement membres du Parti québécois. Cela dit, c'est à notre initiative personnelle, en tant qu'universitaires et citoyens, que nous avons sollicité une rencontre avec madame Le Pen et sa délégation. À notre plus grande surprise, cette rencontre nous fut accordée et c'est avec enthousiasme que nous nous y sommes présentés. Ainsi, nous n'avons jamais prétendu parler au nom du PQ ou de tout autre groupe de la société civile.

Soyons clairs, nous n’allons pas nous excuser de notre entretien avec une élue investie de plus de 6 millions de voix aux élections régionales de 2015. Elle est à la tête du premier parti de France et siège au Parlement européen. De plus, elle a de fortes chances d’être au deuxième tour de la présidentielle de 2017. En ce sens, nous considérons qu'il est tout à fait légitime - pour quiconque - de s’entretenir avec l'une des politiciennes les plus influentes d’Europe. Refuser de s'adresser à madame Le Pen et la réduire à une xénophobe n'aide pas à la compréhension du monde actuel.

Le débat démocratique doit reconnaître la diversité des idées et des opinions; sans celles-ci, nous sommes condamnés à la pensée unique. C'est dans cet esprit que nous avons discuté de manière cordiale avec madame Le Pen et ce, sur de nombreux sujets d'actualités touchant le Québec et la France. L'hystérie médiatique que provoque sa visite témoigne du profond malaise québécois à débattre de phénomènes qui touchent l'immigration, la mondialisation et l’avenir des États-Nations.

Oui. Nous avons rencontré Marine Le Pen.

Alexandre Cormier-Denis, B.Sc histoire
Karl Payant, B.Sc science politique
Philippe Plamondon, doctorant en science des religions à l’UQÀM
Étienne Turgeon Pelletier, M.Sc. géographie