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18 octobre 2015
La Grande alliance : en 1602 Henry IV a conclut une alliance avec deux indiens venus en ambassade en France. En 1603, cette alliance est scellé par Champlain à Tadoussac avec Anadabijou.
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Champlain et Dupont Gravé en contexte
Texte de la communication présentée par Denis Vaugeois lors du 133e congrès du comtié des travaux historiques et scientifiques (CTHS) à Québec le 2 juin 2008.
(extrait ) :
1603. Du 15 mars au 24 août. Cours intensif pour Champlain.
Pour ce voyage de 1603, Dupont-Gravé ramène, à bord de la Bonne-Renommée, deux Indiens qui avaient été reçus par Henri IV. La traversée dure plus de deux mois. On peut supposer que les échanges sont passionnants pour Champlain. Il a tout à apprendre. La barrière des langues n’existe pas : les deux Indiens qui avaient voyagé avec Malhortie ,l’année précédente, ont certes appris un peu de français et Dupont-Gravé parle assez bien leur langue. Ce qui suivra n’est pas le fruit du hasard.
À leur arrivée, la population de Tadoussac est en pleine tabagie. Le grand sagamo Anadabijou écoute attentivement les deux émissaires. Le Roi leur a fait « bonne réception »; ils assurent, rapporte Champlain dans son rapport intitulé Des Sauvages et qu’il fera publier « par privilège du roi », dès novembre 1603, que « sadite Majesté leur voulait du bien et désirait peupler leur terre ». Surtout, ajoutent-ils, Sa Majesté désire « faire la paix avec leurs ennemis ( qui sont les Iroquois, précise Champlain,) ou leur envoyer des forces pour les vaincre ». Anadabijou a le sens du protocole. Son idée est arrêtée, mais il fait d’abord distribuer du pétun (tabac) à Dupont-Gravé et à ses compagnons. « Ayant bien pétuné, il commença sa harangue […] fort content d’avoir sadite Majesté pour grand ami […] et fort aise que sadite Majesté peuplât leur terre et fit la guerre à leurs ennemis ». Les alliances franco-indiennes, amorcées en 1600, venaient de franchir une nouvelle étape. Anadabijou et Dupont-Gravé avaient jeté les bases de l’Amérique française. Ce sera l’affaire de Champlain de faire en sorte que cohabitation et métissage soient au rendez-vous.
http://www.septentrion.qc.ca/blogue/champlain-et-dupont-grave-en-contexte
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Mais il n'en fut pas toujours ainsi. Dans son ouvrage intitulé Le Rêve de Champlain, l'historien américain David Hackett Fischer, lauréat du prix Pulitzer, fait l'éloge du fondateur de Québec pour sa vision des relations avec les Amérindiens. «Partout où a agi Champlain, les relations entre Français et Amérindiens ont été fusionnelles, intimes, créatrices. La Nouvelle-France n'a pas été un échec. Bien au contraire, c'est une formidable réussite, une leçon de vie et de savoir-vivre dont on n'a pas d'autre exemple dans toute l'histoire de l'Amérique» (cité par Georges-Hébert Germain, L'Actualité, 1er mai 2011).
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Bref. La Grande alliance porte bien son nom et elle fut unique dans l'histoire des colonies en Amériques. Elle scellait le sort des Habitants et de ces nations indiennes, tous deux ont perdu le contrôle sur leurs destins lorsqu'elle a été rompu suite à 1760 !
JCPomerleau