Ouvrir les yeux
21 janvier 2012
Changement de paradigme et l'arrivée de Daniel Breton
Nous sommes présentement dans une phase critique d'un difficile changement de paradigme : Fini l'illusion qu'il suffit de faire un référendum gagnant pour avoir un pays. La réaction du gouvernement canadien suite à 1995 fut très clair à cet effet, il n'allait pas reconnaitre la victoire du OUI. Et le Québec n'était pas dans un rapport de force favorable pour rendre effective sa décision.
J'ai écris 2 textes sur le thème du difficile changement de paradigme.
Premier texte, 4 novembre 2010
"La réaction de l’État canadien qui a suivi, a démontré qu’il n’allait pas reconnaître la victoire du OUI. Le Québec n’ayant pas la capacité de rendre effective cette décision, cette démarche était en fait illusoire. Ce qui nous amène à un constat : le changement de statut d’un État (vers la souveraineté) ne résulte pas d’un souhait aussi démocratique soit-il mais, bien d’un rapport de force favorable. Depuis 1995, nous avons frappé ce mur de la Realpolitik. La population en a pris acte (c’est particulièrement clair suite au décrochage du 2 mai). Le Parti Québécois a été forcé à un changement de paradigme pour s’ajuster à cette réalité : le Plan Marois, qui fait de l’État le déterminant pour bâtir le nécessaire rapport de force. Seul demeure un groupe qui s’accroche à l’illusion qu’il suffit d’un vote majoritaire pour que cela mène automatiquement à la souveraineté, sans égard aux forces qui s’y opposent."
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Deux constats :
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UN : Le changement de statut qui mène à la souveraineté résultera d’un rapport de force favorable entre l’État du Québec et l’État canadien. Il faut donc bâtir ce rapport de force.
DEUX : Le déterminant de la politique c’est l’État. C’est donc les assises de l’État du Québec qu’il faut consolider pour en augmenter le potentiel afin de le placer dans un rapport de force favorable avec l’État canadien.
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http://www.vigile.net/Le-difficile-changement-de
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Donc la souveraineté ne résulte pas d'un souhait, ni de la volonté démocratique (majoritaire). Mais bien de la capacité d'un État de bâtir un rapport de force favorable pour rendre effective sa décision. Notre État est donc le vecteur du projet souverainiste ; celui que l'on pille actuellement et qu'on voudrait laisser dans les mains des affairistes un autre mandat. Le temps de plomber définitivement le vecteur du projet souverainiste.
Le Plan de gouvernance souverainiste découle donc de ces constats. Mais il y a le plan et la direction politique du plan, qu'il convient de pas confondre.
Deuxième texte, 13 août 2011
" C’est qu’il y a le plan et la direction politique du plan.
La condition première pour rendre ce plan crédible comme stratégie d’État, c’est qu’il soit assumé avec carrure par la direction politique. Et c’est là que, de toute évidence, se pose le problème actuellement avec la Parti Québécois. Cette carrure, on l’a cherchée et il tarde qu’elle se manifeste, alors même que nous sommes inscrits dans une tendance structurelle lourde qui mène la Nation à la ’’folklorisation’’ et la ’’louisianisation’’.
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Pour mettre fin au pillage et saccage de l’État, madame Marois doit former une petite équipe pour défendre l’intérêt national, aussi déterminée que celle de l’Équipe du tonnerre de la Révolution tranquille. Rappelons-nous que cette équipe avait convaincu Lesage de nationaliser l’électricité et faire de la Caisse de Dépôt et Placement, une caisse publique. Deux mesures auxquelles il était opposé au départ. Madame connaît le joueur clé de cette équipe (elle sait de qui je parle), lequel a la vision et la détermination pour que l’on redevienne maître de nos ressources ; elle n’a qu’à lui ouvrir la porte, lui donner carte blanche et la « game » commence. Il donnerait au parti, à lui seul, une carrure et une crédibilité susceptibles de changer la dynamique politique (je pèse mes mots).
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http://www.vigile.net/Une-Nation-face-a-son-destin
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C'est ici qu'arrive Daniel Breton, lequel propose de recréer une version moderne de l'Équipe du tonnerre afin de conduire la Révolution tranquille phase 2 dans le but de bâtir le nécessaire rapport de force favorable.
Cette stratégie soulève 2 questions :
Daniel Breton t il la vision, l'expertise, la détermination et l'intégrité pour remplir ce qu'il estime être la mission de sa vie. (Pour avoir croisé Daniel Breton dans de nombreuse manifestations pour, entre autre, dénoncer le vol de nos ressources. Et suivis son parcours. J'ai donc eu l'occasion de prendre la mesure de l'homme.) La réponse à toutes ses questions est : OUI.
Une deuxième Révolution tranquille peut elle créer une dynamique suffisante pour mener à la rupture ? Oui si elle est bien menée. Une chose est certaine, c'est la seule stratégie réaliste qui y mène. À moins d'être encore enfermer dans le cadre du premier paradigme: Il suffit de convaincre une majorité, de compter des bouts de papiers pour avoir un État souverain. Et d'ignorer l'urgence de reprendre notre État en main.
La première Révolution tranquille et son incidence sur la cause souverainiste :
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" (elle) a créé une dynamique qui a transformé la plupart des acteurs politique qui l’ont amorcé, de fédéralistes à souverainistes ; ce qui a donné naissance à un mouvement souverainiste de masse. De plus elle a transformé l’identité d’un peuple : de canadien-français à québécois (en adéquation avec le territoire de l’État). C’est aussi à cette époque que le terme d’État du Québec apparaît clairement dans le discours politique. René Lévesque, dans son rapport de force avec les "trusts" anglo-saxons qui s’opposaient à la nationalisation de l’Hydro, a fait ce constat : (comme levier) "Nous n’avions que notre État ". Il avait compris que "Seul l’État agit avec envergure" (J.R.M. Sauvé)."
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Daniel Breton, capitaine de l'Équipe du tonnerre, j'espère y revenir...
JCPomerleau