Lucien Bouchard, le dangereux
3 novembre 2006
Excellente analyse monsieur Tremblay! Vous venez de mettre le doigt sur la VRAIE source du mal qui ronge notre société. En fait, malheureusement, dans le spectre des partis politiques québécois, le seul qui ait véritablement saisi cette problématique est Québec Solidaire de Françoise David et Amir Khadir. Qui sont les gens que nous élisons comme Premiers ministres et qui nous déçoivent le plus? Invariablement des avocats et des économistes. À part des cas exceptionnels, qui sont vite rabroués par leurs pairs, les avocats qui se lancent en politique le font pour faire passer des lois qui protègent une classe de privilégiés alors que les économistes le font pour trouver des tours de passe-passe afin de camoufler des extorsions de fonds publics pour des fins partisanes ou personnelles.
Aucun doute là-dessus: pas juste notre société, mais toute la société occidentale et même les pays sous-développés devront réfléchir et se parler sur les actions à prendre pour contrer ce fléau qu'il convient d'appeler par son nom: la PAUVRETÉ ou, de façon plus large, le DROIT À UNE BONNE QUALITÉ DE VIE. Si la communauté internationale est vraiment sérieuse lorsqu'elle parle de dignité humaine, de paix et d'égalité des chances, elle se devra de considérer anormal que deux êtres humains qui viennent au monde en même temps à quelconque endroit sur la Terre ne puissent pas être égaux en droit et en espérance de qualité de vie. Comme il est bien sûr utopique et pas nécessairement désirable de croire que la société puisse devenir homogène et équitable, les pays devraient en arriver à une définition plus sévère des critères de qualité de vie pour un être humain. Ceux-ci ne devraient pas être basés sur des considérations comptables ou mercantiles, car, sinon, non seulement la définition reviendrait à un nivellement par le bas mais confirmerait carrément qu'un être humain ne se résumerait qu'à une valeur monétaire ou négociable. Peu importe que notre destinée soit fixée par Dieu, Allah, Shïnto, Bouddha ou un code génétique fixé par des lois de la physique, je ne pense pas que personne au monde accepterait ou souhaiterait que le sens de son existence ne se résume qu'aux considérations économiques! Sinon, comment cataloguerait-on les personnes qui, sans avoir eu leur nom consacré suite à une découverte importante ou à une avancée technologique, ont contribué, par leur expérience et leur vécu, à la réalisation de celles-ci par d'autres?
Les critiques de la société (et, bien sûr, des patrons et des "luluacides"!) envers les syndicats (telles les tentatives des scribouilleux de Gesca de faire passer le SPQ Libre comme des manipulateurs de foule ou des opportunistes du pouvoir lors du récent conseil national du PQ sur l'environnement) nous interpellent sur la contribution réelle de chaque partie (patronale et syndicale) dans la construction d'un monde meilleur et plus juste. Si nous n'avions pas eu les syndicats, nous serions aujourd'hui dans la même situation que les enfants chinois ou indiens qui sont contraints à travailler comme des esclaves dans des conditions insalubres, périlleuses et inhumaines. Bien sûr, il y a un développement anarchique dans les pays sous-développés à cause de la surnatalité, la mauvaise hygiène et les maladies, mais il y a urgence d'entreprendre un programme de longue haleine d'éducation populaire, particulièrement dans les zones défavorisées, si on veut mettre fin à ce cercle vicieux. C'est tout un contrat, car la vraie réalité est qu'un infime 2% de la population mondiale contrôle ou possède 95% des ressources. Si nous ne faisons pas chaque jour, par notre comportement de consommateur, notre part pour tenter d'enrayer cette machine diabolique, la situation ne pourra qu'empirer. Si nous ne voulons pas que ce 2% de privilégiés réussissent à se construire (à nos frais!) quelque part autour de l'an 2100 un petit coin de paradis sur une autre planète habitable comme la Terre alors que les 98% de "restants" étoufferont, se noieront, s'empoisonneront, s'entredétruiront ou mourront à cause des gaz à effet de serre, du smog, de la pollution, des virus, des armes nucléaires ou biochimiques, nous avons le devoir de s'instruire, d'être cohérent(e)s avec nos idéaux et nous assurer que les générations qui nous suivent le soient toujours plus!