Je dois vous avouer que...

2011 - actualité souverainiste

Madame Hébert, ne quittez surtout pas Vigile.net, car nous avons besoin des idées et des efforts de tou(te)s si nous voulons arriver à convaincre une majorité de Québécois(e)s à appuyer l’idée de faire du Québec un pays enfin débarrassé de l’influence délétère d’Ottawa et du fédéralisme canadien. Ne croyez pas, à la lecture des commentaires aux articles sur Vigile.net, que les critiques à l’égard de Pauline Marois ont quoi que ce soit avec le fait qu’elle soit une femme. Pour être honnête, s’il y avait une seule critique à lui adresser qui ferait référence au fait qu’elle soit une femme, ce serait de croire qu’elle préférerait une élection comme première femme première ministre de la "Province of Quebec" plutôt que la réalisation de l’indépendance du Québec. Au contraire, j’ai été membre de l’exécutif de comté de Francine Lalonde, du BQ-La Pointe de l’Île (anciennement Mercier) et celle-ci m’a toujours apparu un modèle à suivre pour quiconque embrasserait la politique. Elle est une preuve vivante que les femmes peuvent exercer un leadership différent mais tout aussi efficace (sinon plus) que celui des hommes. Dans son cas, la sincérité, la cohérence et la fidélité à ses convictions, la capacité d’écoute, la sensibilité et le dévouement inlassable pour la population de son comté et les Québécois(e)s en général ont démontré son leadership par l’exemple.
Je ne suis pas d’accord avec vous pour considérer "drastique" ou "arrogante" le changement récent de position de Bernard Frappier. À la lecture de votre texte et de celui de nombreux (pour ne pas dire la plupart) vigilien(ne)s défendant le leadership de madame Marois, toute critique à l’égard du Parti québécois, de son chef ou de son programme est considérée comme "radicale" ou irrespectueuse. Les opinions sont, je vous le concède, plutôt tranchées, mais leurs auteur(e)s ne peuvent certainement pas être accusé(e)s de trahison ou de diviser le vote indépendantiste comme plusieurs l’ont fait. En effet, les auteur(e)s les mieux articulés ont été longtemps muselés alors qu’ils (elles) étaient dans l’organisation du Parti québécois, souvent pendant des décennies, sous la fallacieuse excuse de ne pas nuire à l’élection du parti. J’ajouterais d’ailleurs que l’argumentation des tenants d’une alternative véritablement indépendantiste au PQ est passablement plus structurée et solide que celle des inconditionnel(le)s de l’actuelle cheffe du PQ (comme cela a également été le cas alors qu’André Boisclair en était le chef, avec les conséquences que l’on sait).
Lorsque vous établissez des parallèles avec MM. Parizeau et Landry, vous semblez omettre de considérer l’appui populaire à ces deux chefs alors qu’ils étaient en poste. Jamais, à mon avis, Jacques Parizeau ou Bernard Landry ne sont descendus sous la barre des 30% pour ce qui est de la popularité des chefs ou du parti. Je conviens avec vous cependant que l’image de monsieur Parizeau lorsqu’il a succédé à Pierre-Marc Johnson a été affectée par le mauvais souvenir des coupures de 20% imposées aux fonctionnaires québécois en 1982, mais Bernard Landry a probablement été le meilleur "debater" du PQ lorsqu’il était question de défendre les mérites de l’indépendance. Tous les deux ne laissaient personne indifférent, la clarté de leurs arguments leur valant l’appui inconditionnel de leurs partisans et l’aversion, mais également le respect, de leurs adversaires.
De mon côté, moi aussi je souhaiterais énormément me tromper à l’égard de madame Marois et ses chances de nous mener à la liberté comme peuple et nation, mais je dois vous avouer que, si Mme Marois (comme tous les autres candidats ayant été ministres entre 1996 et 2003) ne m’apparaissait pas bonne pour être cheffe du PQ en 2005, elle l’est encore moins aujourd’hui, surtout à cause de son attitude envers les purs et durs et les ex-membres du SPQ Libre. Si je devais me tromper, je me ferai un honneur et un devoir de m’excuser, moi aussi, dans les pages de Vigile.net.
À nouveau, madame Hébert, ne prenez surtout pas personnel le changement d’opinion de monsieur Frappier. Après tout, ne croyez-vous pas qu’il était justifié qu’il montre des signes d’impatience envers le PQ et ses supporteurs aveugles après 15 ans d’existence du site de Vigile.net ?


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8 commentaires

  • Nicole Hébert Répondre

    28 juillet 2011

    Monsieur Bertrand,
    Pour clore cet échange, permettez-moi de vous faire remarquer que, comme avec madame Marois, vous êtes plus exigeant envers moi qu’envers plusieurs autres intervenants. Mais je vous concède qu'à force de lecture du genre de propos souvent tenus ici, il est vrai que, sinon la haine, du moins la colère fait sa place en moi. Ce n'est pas ce que je privilégie. Heureusement, un commentaire de M. Plourde sous mon dernier titre m’a donné une idée quant à la façon la meilleure pour moi d’orienter mes énergies autrement qu’en pure perte. Et cela mijote dans ma tête...
    Et c'est comme de l'air pur!
    Bonne chance à vous et à Nous,
    Nicole Hébert

  • Luc Bertrand Répondre

    28 juillet 2011

    Monsieur Frappier, je me suis permis de modifier le titre de mon commentaire adressé à Mme Hébert que vous avez placé comme article original dans la tribune libre de Vigile. Si vous l'avez fait à cause de la longueur de mes commentaires, je vais tenter de me corriger. C'est d'ailleurs le principal reproche que je reçois de mes patrons (de la Défense nationale), eux qui se complaisent à circuler des courriels avec la simple mention "FYI" ou "As discussed".
    Madame Hébert, je suis vraiment sidéré par votre acharnement à défendre l'indéfendable. Il n'y a pas de doute, si vous parvenez à convaincre des indécis à faire confiance à Mme Marois, j'ose à peine imaginer votre pouvoir de conviction pour "vendre" les vertus de notre indépendance!
    Cependant, pour être capable de "vendre", il faut avoir un bon produit, un consommateur bien ciblé et une campagne de publicité accrocheuse. À supposer que madame Marois soit aussi convaincue, claire et crédible que Jacques Parizeau ou Jean-Claude St-André, comment expliquez-vous que ses conseillers n'arrivent pas à la faire aussi bien passer auprès de la population? Auprès des publics-cibles favorables à l'indépendance comme les jeunes des cégeps et universités?
    Je n'ai pas envie de répondre à toutes vos demi-vérités et à ce que votre mémoire sélective vous fait dire, j'ai beaucoup plus envie de lire le nouvel article "Convoquée en duel par Pierre Cloutier" de Pierrette St-Onge que de gaspiller mes munitions ici. Je ne fréquente pas Pierre Cloutier, mais je dois dire qu'il est beaucoup plus futé que moi, ne perdant pas de temps avec ma futile diplomatie pour continuer son chemin et faire progresser le débat.
    Je me contenterai de préciser ma pensée sur le "référendisme" que je reproche à Mme Marois (comme à tous les autres chefs, d'ailleurs, depuis l'imposition de l'infâme et méprisant "Bill C20" en 1998) et que vous avez manifestement interprétée à votre avantage. Je ne lui reproche pas de ne pas tenir de référendum ou d'en fixer un échéancier. PERSONNE ne veut de référendum présentement (faut-il croire les sondages qui le disent selon votre logique?) et tout le monde est d'accord avec vous qu'il ne faut pas dire à Ottawa le jour et l'heure que nous comptons "percer son mur", pour paraphraser une parabole de la Bible. Je lui (leur) reproche de ne pas avoir renoncé au PRINCIPE de l'étapisme et de ne plus lier le vote au PQ à un vote pour l'indépendance. En d'autres mots, pour citer M. Cloutier, "de mettre le pays sur la table" et d'avoir le courage d'être cohérent(e)s avec cette option. Si seule l'indépendance peut nous fournir les outils pour régler les problèmes récurrents du Québec, il faut TOUJOURS la placer au centre de toute action politique et ne même pas laisser miroiter la possibilité de gouverner une province. Jamais le pouvoir sans l'indépendance, jamais l'indépendance sans le pouvoir!
    Quant à l'éviction "manu militari", il serait plus exact de l'attribuer au conseil exécutif péquiste de L'Assomption, à qui la police de 4 municipalités (appelée par Pauline Marois) a bloqué l'accès à l'Oasis du Vieux Palais, ancien bureau de comté de Jean-Claude St-André et lieu de l'assemblée d'investiture, le 8 novembre 2008. J'étais présent à cette manifestation pour dénoncer cette décision extrême et antidémocratique qui a été prise par Pauline Marois. Scott McKay ne se vantera jamais de cette "victoire", lui qui n'était même pas présent à sa propre investiture, puisqu'il est resté chez lui à Montréal-Est. Quant à l'expulsion du SPQ Libre, je vous recommande de contacter Pierre Dubuc ou Marc Laviolette qui étaient présents au Conseil national de 2008.
    Enfin, vous n'êtes pas un faux jeton mais une militante trop naïve et obéissante. Vous manquez également de cohérence, exigeant des preuves aux auteurs d'affirmations auxquelles vous n'êtes pas d'accord, mais faites le reproche que les réponses sont longues. Vous accusez des vigilien(ne)s d'être irrespectueux ou haineux, mais vous ne donnez pas votre place non plus! Si vous vous êtes permise de "lâcher" le PQ alors que Boisclair en était le chef, comment pouvez-vous nous blâmer de faire de même avec Pauline Marois? Vous a-t-on qualifiée de "traîtresse" ou de "libérale" à l'époque?

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juillet 2011

    Monsieur Bertrand, mes salutations et Mme Hébert, mes respects !
    I - Je ne sombre jamais dans la flagornerie (celui ou celle qui flatte bassement, outrageusement) mais là, CHAPEAU ! Monsieur Bertrand ;
    II - Votre intervention me semble des plus anthologieuses qui ne m'a jamais été donnée à ce jour de lire sur VIGILE avec tout cet aplomb au demeurant qui vous sied !
    III - Madame Hébert, je m'adresse à VOUS, rien de plus public ce faisant. AVEZ-VOUS RÉELLEMENT LU CETTE ANTHOLOGIE DE BERTRAND (je me permets cette familiarité parce qu'il est un ARTISTE dans son art) ? ;
    IV - Quand je lis et relis votre longue diatribe (nom féminin, critique vive et amère) en réplique à cet artiste de la langue et de la rhétorique de la libération, dont vous faites vous-même le constat de la longueur, je ne peux faire autrement que de penser...
    V - Vous êtes la représentante par excellence de Gauvreau dans son spectre de "La charge de l'orignal épormyable". Vous connaissez cette réalité de NOTRE peuple celle-là même qui a fondée notre démission devant toutes les adversités passées? Gauvreau était de son temps et criait à tous vents de laisser la parole éclore devant l'oppression des réducteurs, des censeurs. Mme Hébert comme beaucoup de libre-penseur, indépendants sans placard, je revendique cette PAROLE du cerveau de Gauvreau. Je ne me masturbe pas ce faisant, au contraire de vos lubies, croyez-moi ;
    VI - Gauvreau de son temps revendiquait dans son oeuvre comme NOUS : "Une parole affamée et dévorante, revendicatrice et amoureuse, le combat d’un ogre de la langue contre toutes les portes fermées !" ;
    VII - JE REVENDIQUE CE MËME DROIT DE PAROLE PUBLIQUE AD ETERNUM en complicité de Bertrand, n'en déplaise à VOUS et tous vos souteneurs.
    LE PAYS QUÉBEC, EST DE LIBERTÉ!!!!
    ECCE HOMO

  • Nicole Hébert Répondre

    27 juillet 2011

    Je me transporte donc ici puisque M. Frappier, - heureusement que vous le dites car je croyais que c’était vous ! - a choisi la déportation !
    Mes « bons mots sont sincères ». Je vais être un peu longue, cependant, M. Bertrand, mais je crois que nous serons juste entre nous, alors...
    D'abord, soyons honnête : la population ne connaît vraiment de Pauline Marois que ce sur quoi les médias et les libéraux veulent bien mettre l’accent ! C’est entre autres pourquoi les sondages, OUI,le plus souvent, ils mentent ! J’ai à son sujet, après être allé sérieusement prendre le pouls, suite à la Lettre que je lui écrivais ici, il y a deux ou trois ans, une toute autre vision et de tout autres témoignages. Vous lui reprochez la réforme en Éducation : l’avez-vous étudiée ? Moi quelque peu, par l’intermédiaire de ma fille-parent qui est fort heureuse de participer au Conseil d’Établissement de son école – bien que cela soit dur et complexe mais hélas, on n'avance pas dans la ouate - et de voir la possibilité que la Communauté s’implique dans ses écoles. Ce n’est pas la Réforme qui fait défaut, mais son application. Et le moment venu, Pauline Marois n’y était plus pour y voir,
    Quant à « son refus à déroger du sacro-saint référendum » Ben voyons-donc ! On lui reproche de trop en décrocher ! De ne pas en fixer le jour et l’heure !...
    Je passe quelques-uns de ses autres péchés mais quant à ce « manque de jugement vis-à-vis le projet de loi sur le nouveau Colisée de Québec et les démissions qui ont suivi » , en tant que québécoise, je suis loin d’en faire la même lecture que vous et je crois que nous avons erré collectivement cette fois–là ! Mais nous n’entrerons pas là-dedans ! Une autre fois: à l'automne.
    Finalement, vous ne lui passez pas grand chose à Mme Marois! Demandez donc à M. Le Hir s’il est facile d’avoir tout bon en politique. Et surtout que l’on vous reconnaisse vos bons coups ! Pour ma part, je suis très très fière entre autres des Services de garde et des magnifiques CPE dont elle a doté le Québec. Mes petits en ont profité - et leurs parents, bien sûr - . Et je me souviens d’une jeune stagiaire venue du Madagascar pour étudier les CPE et qui, assise près de moi dans le Bus Québec-Montréal, me disait toute son admiration pour un Québec qui accordait tant d’ importance et de qualité d’attention à ses enfants. Un Québec « fou de ses enfants", aurait dit Camil Bouchard, dans le merveilleux sens québécois du terme ! Et il y a bien d’autres réalisations à son crédit dans le domaine social. Mais, on le constate, chacun voit ce qu’il veut bien voir ou ce qui compte le plus à ses yeux. Et c’est correct. En autant que nous soyions soucieux(ses) d’équité et d’humanité envers ceux/celles que nous évaluons ainsi !
    Quant à cette « légende urbaine » «voulant que madame Marois se contenterait volontiers de son élection comme première femme première ministre d’un Québec provincial, même si cela devait entraîner un nouvel échec pour faire l’indépendance » vous vous basez sur quoi pour y ajouter foi ? ses foulards, son menton trop haut, ses tailleurs ou sa toilette silencieuse ? Ou l’influence de Claude Blanchet ? Il aimerait mieux être « consort » d’une première ministre que d’une Présidente ? Peut-être craint-il que le Québec soit trop pauvre une fois libre ? Je sais, je ne suis pas sérieuse ; je me moque... mais ça frise tellement souvent le ridicule les arguments contre cette femme!
    Autour du cas Boisclair, vous piquez ma curiosité et je chercherai mais j’avais décroché avec lui. Quant à moi, j’ai toujours eu plutôt l’impression que c’est lui qui manquait d’ardeur souverainiste et n’était peut-être qu’un pantin des habiles libéraux ; de son ami Parisella en tête, Comme de quoi...
    Finalement, elle aurait « orchestré » le « sacrifice des 4 candidats progressistes (?) (Gilbert Paquette, Pierre Dubuc, Jean-Claude St-André et Jean Ouimet) en sa faveur pour tenter d’empêcher l’élection de Boisclair. Pouquoi la soupconnez-vous toujours du pire comme ça ? Vous devez fréquenter M. Cloutier ! Sacrifiés ! Avouez qu’ils avaient bien peu de chances... Et croyez-vous vraiment qu’ils soient du genre à se laisser tordre les bras ? Et qui plus est par une femme ?
    Et « l’éviction manu militari » Vraiment ? Manu militari ? du SPQ Libre...
    Quant à M. Saint-André, « indépendantiste incorruptible – ça existe ? un « vrai » je suppose ? - qui a succédé à Jacques Parizeau, empêché de se représenter à l’investiture du PQ de 2008, était-il vraiment désirable pour une nouvelle donne du Parti? « Lui préférant Scott McKay... Je suis allé rencontrer et entendre Scott Mckay et ce choix m’est apparu une excellente prise dans le contexte des préoccupations environnementales actuelles. Ses propos souverainistes auraient même pu faire rougir M. Saint-André ! Et pourquoi donc les péquistes auraient-ils le droit de virer capot, comme plusieurs ici, et un Vert non ?
    Quant à la madame tenancière... je n’en sais rien, cela m’a échappé. Mais, entre nous, tenir ce genre d’établissement demande sûrement de bonnes qualités de gestionnaire et de... maîtrise! Non?
    Et vous dites ne pas vouloir faire le procès de madame Marois ? Vraiment ? Vous n’êtes guère plus sérieux que moi, là ! Etes-vous certain que vous ne pourriez pas trouver autant de poux à Jacques Parizeau et Bernard Landry, en cherchant un peu ?
    Finalement, vous vous désolez: « Nous sommes bien loin de la clarté et de la préparation qui a failli réussir, n’eût été la stratégie déloyale et abusive du camp du NON, à nous conduire à l’indépendance. » Quelle nostalgie ! D’un grand moment, bien préparé, je vous le concède mais dont la presque réussite a tenu surtout à 3 choses : le contexte post-Meech et donc la complicité malgré lui du Parti libéral et de tous les joueurs de la société qui se devaient de voir que le Peuple était disposé... Le moment ÉTAIT OPPORTUN! Et le recours à Lucien Bouchard que le Peuple réclamait – et qui réclamait le Peuple - ce que Parizeau a eu la sagesse – sinon le plaisir – de reconnaître. Lorsque vous trouvez que je fais abstraction de certains éléments dans mes comparaisons, il me semble que vous ne vous en privez pas non plus!
    Il me faudrait, dites-vous, « accepter le principe de "quand les choses vont mal, il faut faire des changements". Alors, il faudrait peut-être que ceux qui se prétendent et se croient les plus grands indépendantistes du Québec se réveillent, se mobilisent, cessent un peu de se masturber le cerveau seul ou entre eux et comprennent qu’ils pourraient, s’ils s’y mettaient, collaborer pour une superbe union des forces avec ce qui est là. Et qu’ils voient clairement que ce ne sont pas les intellectuels qu’il faut rejoindre et satisfaire mais le(a) QuébécoisE ordinaire.
    Et je ne me suis jamais attendue à ce que M. Frappier fasse l’apologie du PQ; il me faudrait pour cela être drôlement naîve. Je ne le suis pas. Ni rêveuse. Mais entre l’apologie et le salissage, le juste milieu existe. Et la neutralité bienveillante qui permet chaque son de cloche.
    Vous dites: « Il a fait le choix, à l’instar de nombreux VRAIS ( !!! c’est moi, la faux jeton, qui souligne) indépendantistes, de faire passer l’objectif (l’indépendance) avant le véhicule (le Parti québécois) ou l’outil (le référendum). Alors, suggérez des véhicules et des outils réalistes et accessibles ! QS ? PI ! UN nouveau PI ? Qu’attendez-vous ? Avec les Curzi, Lapointe, Aussant... C’est sans doute en cours...
    Mais vous dites toujours « attendre » que Mme Marois « parle » !!!
    Elle ne parle pas, M. Bertrand ; elle agit. Ils méritent toujours qu’on les médite les proverbes... Alors celui-ci : « la parole est d’argent et le silence est d’or » Comme le rappelle M. Sauvé ; une fois le choix de jeu arrêté, inutile de montrer ses cartes d’atout à l’adversaire ! Même pour satisfaire ses compagnons de jeux...
    Amicalement, M. Bertrand, et, croyez-moi, je suis aussi vraie que vous...
    Nicole Hébert

  • Luc Bertrand Répondre

    27 juillet 2011

    Merci monsieur Cloutier pour votre commentaire, tout aussi percutant que les autres que j'ai plaisir à lire. Vous avez un talent inouï pour passer l'essentiel de votre message en très peu de mots. L'efficacité d'un vrai canon de char ou de l'artillerie du "Bismarck" contre le "HMS Hood"!
    Madame Hébert, si les commentaires de certains vigiliens vous semblent "drastiques" (je dirais plutôt "abrasifs"), ce n'est pas par haine, méchanceté ou perfidie, mais plutôt par frustration de voir que leurs arguments rationnels et objectifs sont continuellement contestés ou ignorés par les mêmes personnes, qui ont la caractéristique (et le défaut) commune de se ranger inconditionnellement et aveuglément derrière le chef du PQ (ici, Pauline Marois, comme cela avait été le cas sous André Boisclair, Lucien Bouchard, Pierre-Marc Johnson ou René Lévesque), se contentant de répéter, tels des perroquets, des extraits de discours ou de programme du parti comme seule base d'argumentation, à part les clichés habituels (sondages biaisés, infiltration fédéraliste, nuisance au PQ, division du vote indépendantiste, sexisme, homophobie, etc.).
    Lorsque Pierre Cloutier exige que "l'indépendance soit l'enjeu de l'élection" ou que le "projet de pays soit mis clairement sur la table", il ne s'agit pas de "pureté indépendantiste" ou "d'idéalisme", mais de cohérence avec ses convictions et de preuve de courage politique. Si nous, les indépendantistes, voulons être pris au sérieux par les Québécois(e)s, il nous faut justement nous démarquer de tous ces partis ou politicien(ne)s à la langue de bois qui promettent tout et son contraire par leur souci obsessionnel de rectitude politique. Il faut que les citoyen(ne)s soient pleinement conscient(e)s que choisir l'indépendance sera un choix dérangeant, mais réalisable pour autant qu'ils nous fassent confiance. Faire l'indépendance ou élire un parti indépendantiste ce n'est pas simplement élire un gouvernement ou un(e) premier(e) ministre d'un gouvernement provincial parmi les autres, mais un mandat de mettre fin au statut de subordination du Québec au Canada et le remplacer par une autre réalité politique et juridique.
    Pour réussir, la population à laquelle nous sollicitons la confiance ne doit pas entretenir aucun doute sur la compétence ou la crédibilité de celles et ceux qui devront faire respecter la décision qu'elle aura prise, et ce, en toute connaissance de cause. Vous me répondrez sans doute que les fédéralistes, eux, n'ont pas à présenter autant patte blanche devant l'électorat, ce qui est exact. À la différence de notre projet, qui va à l'encontre de l'ordre établi depuis la Conquête de 1760, les fédéralistes ont la loi, les institutions et le pouvoir économique de leur côté et ne se sont pas gênés pour les mettre à leur avantage, de sorte qu'aujourd'hui c'est eux qui sont majoritaires et qui imposent les règlements, n'ayant plus besoin de notre caution pour sauver les apparences de la démocratie. Le seul droit que nous devons observer vis-à-vis du Canada est dorénavant le droit international et seul un gouvernement national québécois pourra faire entendre sa voix pour défendre le droit à l'autodétermination du peuple québécois.
    Dans la réalité qui est la nôtre depuis 1995, toute soi-disante "gouvernance souverainiste" qui continue d'observer les conditions du "torchon" de 1982 ne fera qu'accréditer ce document illégitime et gaspiller inutilement les énergies des Québécois(e)s. Il faut définitivement rompre avec l'ordre établi par nos ennemis et, pour cela, il nous faudra un gouvernement et un(e) chef(fe) d'État qui se tiendront debout si nous voulons que s'amorce la reconnaissance internationale.

  • Luc Bertrand Répondre

    27 juillet 2011

    Merci madame Hébert pour vos bons mots à mon endroit. En fait, je suis surpris de voir mon commentaire à votre "Lettre à Bernard Frappier" être réédité comme article de la tribune libre. Ce n'était pas mon intention, par respect pour les lecteurs de Vigile.net afin d'éviter la redondance, mais je suppose que si monsieur Frappier l'a fait, c'est qu'il devait avoir de bonnes raisons.
    Ceci dit, vous aurez beau vous désâmer à faire siens les épithètes que j'ai accordées à Francine Lalonde, les sondages (ceux d'au moins 1 000 répondants au Québec et pondérés selon les tranches d'âge, le sexe, la langue, le niveau social, le degré d'instruction, etc.) ne peuvent quand même pas tous mentir. Malgré que vous nous assurez que celles et ceux qui ont côtoyé Pauline Marois ont vu en elle l'étoffe du leader pour nous conduire à l'indépendance, elle n'en traîne pas moins des boulets qui, individuellement, peuvent paraître insignifiants ou tirés par les cheveux, mais qui, à la longue, finissent par entacher sa crédibilité. Dans mon cas, les faits qui la discréditent à mes yeux sont le fait qu'elle ait implicitement reconnu la constitution illégitime et non avenue de 1982 pour créer les commissions scolaires linguistiques, sa réforme de l'éducation et la manière de l'imposer, son refus à déroger du sacro-saint référendum comme moyen de réaliser l'indépendance, son appui (comme celui de tous les autres ministres) aux mesures d'austérité et aux initiatives non prévues au programme du gouvernement Bouchard, son comportement envers les purs et durs et le SPQ Libre depuis son accession à la direction, en plus, bien sûr, de son manque de jugement vis-à-vis le projet de loi sur le nouveau Colisée de Québec et les démissions qui ont suivi.
    J'ai beaucoup de peine à ne pas donner raison aux critiques voulant que madame Marois se contenterait volontiers de son élection comme première femme première ministre d'un Québec provincial, même si cela devait entraîner un nouvel échec pour faire l'indépendance. Comment expliquez-vous sa démission comme députée de Taillon alors que le PQ venait de se trouver un nouveau "sauveur" en la personne d'André Boisclair? Après avoir accepté (sinon orchestré) le sacrifice des 4 candidats progressistes (Gilbert Paquette, Pierre Dubuc, Jean-Claude St-André et Jean Ouimet) en sa faveur pour tenter d'empêcher l'élection de Boisclair, comment pouvez-vous justifier l'éviction manu militari du SPQ Libre et ses distances à l'endroit du mouvement syndical? Comment doit-on interpréter son choix d'une candidature plus que douteuse (Marie-Aude Ardizzon, une ex-tenancière de maison close, dans D'Arcy-Mc-Gee) en 2008 alors qu'elle empêchait en même temps Jean-Claude St-André, indépendantiste incorruptible qui a succédé à Jacques Parizeau, de se représenter à l'investiture du PQ de 2008, lui préférant Scott McKay, un vire-capot du Parti vert non connu pour sa ferveur souverainiste? Je pourrais ajouter bien d'autres exemples, mais je ne cherche pas à faire le procès de madame Marois (l'ennemi fédéraliste s'en charge d'ailleurs trop bien) autant qu'à trouver un moyen de relancer, au moins, notre marche vers la libération nationale.
    Pour citer Jacques Parizeau, "on ne pourra pas faire la souveraineté sans souverainistes", vous admettrez avec moi que depuis l'attitude démissionnaire de Lucien Bouchard, le manque de solidarité de Bernard Landry à l'endroit de monsieur Parizeau lors du face-à-face avec Charest en 2003, la maigre et nébuleuse "feuille de route" de Boisclair et, maintenant, l'illusoire et incohérente "gouvernance souverainiste" de votre émule Pauline Marois, mous sommes bien loin de la clarté et de la préparation qui a failli réussir, n'eût été la stratégie déloyale et abusive du camp du NON, à nous conduire à l'indépendance. C'est également sous Parizeau que les appuis au PQ ont été les plus près de ceux pour son option dans le dernier quart de siècle.
    Si vous êtes tannée de voir le Parti québécois frapper sans cesse un mur lors des élections depuis 2003, il vous faudra accepter le principe de "quand les choses vont mal, il faut faire des changements". Si monsieur Frappier avait voulu faire l'apologie inconditionnelle du PQ, il aurait ouvert un blogue sur le site du Parti québécois. S'il l'a fait sous une étiquette comme "Vigile", c'est qu'il a fait le choix, à l'instar de nombreux vrais indépendantistes, de faire passer l'objectif (l'indépendance) avant le véhicule (le Parti québécois) ou l'outil (le référendum).
    À l'opposé, nous attendons toujours que l'actuelle cheffe du PQ (comme son prédécesseur) mette ce principe en pratique, base de toute loyauté pour les militants. Ce n'est pas en se cachant sous mille prétextes pour ne pas utiliser son option que nous rendrons celle-ci crédible aux yeux de celles et ceux que nous devons convaincre de sa pertinence et de son urgence.

  • Archives de Vigile Répondre

    27 juillet 2011

    "Enfin, les vigiles que je considère drastiques, ce sont celles - une vigile - qui se revêtent de la prétention à la pureté indépendantiste et qui « vomissent » sur tout ce qui ne bouge pas à leur façon. Je ne pense pas que M. Frappier soit bien inspiré de les prendre pour modèles." (Nicole Hébert)
    [1] Mme Hébert exige le respect mais elle n'en a aucun. Les gens qui ne sont pas d'accord avec le PQMarois sont des "prétentieux à la pureté indépendantistes" et qui "vomissent" sur tout ce qui ne bouge pas à leur façon.
    [2] Comme dit le proverbe : on voit facilement la paille dans l'oeil de l'autre mais on ne voit la poutre dans le sien.
    Pierre Cloutier

  • Nicole Hébert Répondre

    27 juillet 2011

    Voici ce que je vous ai répondu sous mon texte:
    Monsieur Bertrand,
    Bon, j’ai le temps de réagir maintenant à vos commentaires que j’ai relus avec attention parce que, comme je vous l’ai mentionné, votre ton m’inspire le respect. Je vous dirai d’abord que je ne prends pas « personnel » quoi que ce soit qui se dit ou s’écrit ici, rassurez-vous. Mais comme je l’ai aussi affirmé à Mme Leclerc, je suis d’avis que bien des refus de considérer les compétences de Pauline Marois trouvent leur éclairage dans le sexisme, y compris de la part de beaucoup de femmes plus enclines à accorder leur confiance aux hommes qu’à leurs semblables - habitude oblige. Je me souviens avec fierté de ma mère qui avait voté PQ en 1976, au grand dam de mon père. Et elle le faisait par conviction, et non pour lui « désobéir » ou le contrarier, ou comme on disait dans le temps, pour « annuler son vote » - on ne disait jamais que le mari annulait le vote de sa femme ! - mais par conviction car elle était nationaliste depuis longtemps, sans que je n’ai le temps d’explorer quel parcours l’y avait amenée. Mais, en 1976, je fus bien fière d’elle ! Comme en 1980 d’ailleurs. *
    « Dans son cas, la sincérité, la cohérence et la fidélité à ses convictions, la capacité d’écoute, la sensibilité et le dévouement inlassable pour la population de son comté et les Québécois(e)s en général ont démontré son leadership par l’exemple. «
    Vous parlez ici de Francine Lalonde. Je croirais vous entendre parler de Pauline Marois car c’est exactement en ces termes que j’ai souvent entendu parler d’elle par de très proches collaborateurs. Vous pouvez peut-être accepter de vous laisser surprendre. Quant à cette prétention que Mme Marois n’aurait comme unique ambition de devenir première ministre d’un Québec provincial, je me demande toujours sur quelles prémisses elle se fonde. J’aurais besoin de plus d’étoffe autour de la jupe pour y prêter foi. Je sais bien qu’on le répète à satiété comme le « elle ne passe pas !... mais encore ! Oui, il s’agit d’une femme ambitieuse et volontaire. Nous en avons grandement besoin ! Et elle l’est assez pour vouloir la Présidence de notre État ! Grand bien nous fasse !
    Au sujet de ce « elle ne passe pas » , vous comprenez bien que je ne me réfère pas aux sondages, ces instruments de manipulation, je me fie à ma mémoire. Je me rappelle très bien avoir plaidé moi-même dans le temps pour Parizeau, qui ne passait pas ; ici même pour Landry, qui ne passait pas, auprès même de certains qui l’encensent aujourd’hui... J’ai beaucoup de mémoire...
    Enfin, les vigiles que je considère drastiques, ce sont celles - une vigile - qui se revêtent de la prétention à la pureté indépendantiste et qui « vomissent » sur tout ce qui ne bouge pas à leur façon. Je ne pense pas que M. Frappier soit bien inspiré de les prendre pour modèles.
    Merci de vos commentaire plein de savoir-vivre,
    Nicole Hébert
    * je vais reprendre ce sujet(du comportement des électrices) en répondant plus tard aujourd’hui à M. Plourde