Le désir maladif de plaire aux autres!
24 février 2016
Normand,
L'éclairage que tu apportes dans ton texte et tes commentaires est très juste. Et ce ne sont pas les exemples qui manquent. Tous les accommodements déraisonnables (comme sur la langue, la religion) en témoignent…
Quand J.J. Nantel écrit : « S’il faut lancer la pierre aux Québécois de souche dans ce domaine, c’est sur leur incapacité et leur renoncement à expliquer aux immigrants, qui vivent et couchent avec nous, que les fédéralistes les ont trompés et que ce n’est pas du tout leur intérêt de continuer à voter ¨non¨ », il renforce ce que tu avances.
L'incapacité et le renoncement à expliquer un contexte ne viennent-ils pas, entre autres, d'un manque d'affirmation ? Or, s'affirmer risque de déplaire aux autres. Comme les Québécois veulent plaire à tout le monde à tout prix, ils renoncent à expliquer le contexte qui justifie leur option indépendantiste. Pourquoi le PQ a-t-il tenté de cacher son option après le référendum de 1995 ? Pourquoi les indépendantistes ne sont-ils pas intervenus (au lendemain de ce même référendum) pour forcer les politiciens (notamment Jacques Parizeau) à continuer la bataille ? Le beau risque de René Lévesque était aussi un manque d'affirmation de l'indépendance.
« L’histoire du Québec et du Canada est en effet là pour nous rappeler que le peuple canadien-français a subi de graves traumatismes dès son « enfance » (au moment de la Conquête britannique) ». Par exemple, l'Église catholique a fait subir un lavage de cerveau au peuple québécois, en accolant pauvreté et vertu. Il n'est pas surprenant que les indépendantistes aient peu utilisé les arguments économiques pour défendre leur option. Aujourd'hui, la transformation de notre mentalité de perdants en mentalité de gagnants représente tout un défi pour les leaders indépendantistes.
Tu as tout à fait raison lorsque tu écris : « D’après mon analyse de la situation passée et actuelle, les obstacles qui empêchent encore les Québécois de se donner un pays sont essentiellement d’ordre psychologique ».
J'ai beaucoup apprécié la lecture de ton texte. Tout comme toi, je souhaite à nos leaders indépendantistes la force, le courage, la lucidité et la volonté de corriger le tir avant qu’il ne soit trop tard…