Le président de l’Autorité palestinienne n’a pas écarté ce 26 novembre une rupture des relations diplomatiques avec les Etats-Unis. En cause : leur annonce de juger conforme au droit international les colonies israéliennes en Cisjordanie.
Va-t-on vers une rupture des relations diplomatique entre les Etats-Unis et l’Autorité palestinienne ? Cette perspective a été évoquée ce 26 novembre par le président de celle-ci, Mahmoud Abbas, après la décision américaine de ne plus considérer les colonies israéliennes en Cisjordanie contraires au droit international.
Tous les pays du monde, à l'exception des Etats-Unis, se sont rangés de notre côté
«Les autorités palestiniennes sont déterminées à ne pas rester à l’écart de ce qu’il se passe. Nous avons commencé à consulter les forces politiques la semaine dernière concernant les mesures à prendre pour contrer la position prise par les Américains, et sommes même prêts à aller jusqu’à une rupture complète des relations avec eux», a déclaré le dirigent palestinien cité par l’agence russe Ria Novosti.
Et de poursuivre : «Nous avons lancé un appel à l'aide à nos amis du monde entier afin qu'ils expriment clairement leur position sur [la décision américaine]. Et ce fut le cas : [l’Union européenne], la Russie, de nombreux pays arabes, africains et asiatiques, c'est-à-dire pratiquement tous les pays du monde, à l'exception des Etats-Unis, se sont rangés de notre côté, condamnant la déclaration de Mike Pompeo.»
Le chef de la diplomatie américaine avait déclaré, le 18 novembre : «Après avoir examiné soigneusement tous les arguments de ce débat juridique, [nous concluons que] l'établissement de colonies de civils israéliens en Cisjordanie n'est pas en soi contraire au droit international».
Si Israël a salué cette annonce du secrétaire d'Etat américain, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme a réaffirmé sa position selon laquelle les colonies de peuplement israéliennes au sein des territoires palestiniens occupés étaient contraires au droit international. En outre, de nombreux Etats ont fait entendre leur incompréhension ou leur colère face à la décision américaine.
L’Union européenne (UE) a elle aussi déclaré qu’elle continuait de considérer que les activités israéliennes de peuplement dans les territoires palestiniens occupés étaient illégales au regard du droit international, et compromettaient les perspectives d’une paix durable. «L'UE demande à Israël de mettre fin à toute activité de colonisation, conformément à ses obligations en tant que puissance occupante», avait fait savoir Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l'UE.