Une francophonie tout-à-l’anglais
6 juillet 2012
Consolez-vous que le français conduise encore à l’anglais au Québec, dernier vestige d’un pays au bilinguisme juridiquement encastré mais dysfonctionnellement appliqué ou pas du tout.
Ce bilinguisme fut acquis victorieusement à la guerre anglo-américaine de 1812, comme nous le rappelle Harper, en historien intéressé et passionné déformateur de réalité, dans une publicité célébrant ce bicentenaire et diffusée actuellement sur les réseaux traditionnels de télé, SRC en tête.
Cette pièce d’anthologie commerciale politico-fédéro-propagandiste, visant à première vue à vendre un produit numismatique de Postes Canada, nous présente en fait nos valeurs profondes et notre origine identitaire commune, anglo-franco-amérindienne, un concerto des 3 nations fondatrices (les amérindiens revendiquent encore comme les québécois incessamment leurs droits!).
Durant cette pub, assez cyniquement, les citoyens sont représentés exclusivement par des pièces de monnaie, valeur humaine « basique » à raz de terre, et le doigt d’un Dieu-Reine transgéniteur fédéralisto-monarcho-britannique traversant l’écran, les déplace en triangle nettement hiérarchisé.
Un pur chef-d’œuvre de la mosaïque 3 cultures en 1 du Canada, formant un authentique bloc monolithique conduisant d’un océan qu’à l’Autre… l’unilinguisme anglo-saxon.
Allez sur le site du centenaire de la fête du Stampede de Cagary, pour un test concret tout-terrain bœuf, vous verrez que le bilinguisme canadien ne fonctionne pas dans le sens inverse lorsque vous allez vers l’ouest canadien, l’anglais ne menant… qu’à l’anglais.
On attend toujours une colonie subventionnée de traducteurs "anglais vers le français", volontaires ou dévoués du West Island, à implanter par Charest et Compagnies dans l’ouest canadien, entre les rodéos et les sables bitumineux.
Le Canada au fond, c’est comme le Québec : un pays RÊVÉ!