Savoir choisir ses amis

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Lisée coincé





Gabriel Nadeau-Dubois n’a fait que répéter ce que Françoise David et Amir Khadir disaient depuis des années: pas d’alliance entre le PQ et QS.


Pour QS, l’important n’est ni de chasser le PLQ du pouvoir ni d’accéder au pouvoir.


L’important, c’est de se convaincre en permanence qu’il a raison.


Que des commentateurs intelligents aient cru à cette alliance montre jusqu’où peut mener l’aveuglement.


Dans les officines péquis­tes, les gens lucides devaient bien se douter de l’impossibilité de ce mariage.


J’ai toujours soupçonné que les courbettes gênan­tes du PQ devant ce parti qui le méprise ouvertement visaient surtout à essa­yer de protéger les circonscriptions d’Hochelaga-Maisonneuve et de Rosemont.


Ce sont les deux seules circonscriptions détenues par le PQ où une forte candidature de QS pourrait être menaçante. Et Rosemont est, après tout, la circonscription représentée par le chef du PQ.


Clientèle


Maintenant que ce fantasme d’une alliance est écarté, le PQ doit-il surtout essayer de séduire les gens tentés de voter pour QS ou ceux tentés de voter pour la CAQ?


On peut trouver que Jean-François Lisée tire dans toutes les directions, mais ayons au moins l’honnêteté de reconnaître l’extrême difficulté de sa situation.


S’il va trop du côté de l’électorat caquis­te, il ouvre un espace sur sa gauche à QS.


S’il va trop du côté de QS, il ouvre un espace sur sa droite à la CAQ.


Il faut alors, me semble-t-il, faire un peu d’arithmétique et se demander où sont les plus importants réservoirs de votes que l’on peut raisonnablement espérer capter?


Dans le 450, où j’habite, dans le 418, où j’ai encore des amis, je vois des francophones nationalistes, modérés, raisonnables.


Ils ne considèrent pas Lucien Bouchard ou François Legault comme des croque-mitaines. Ils ne trouvent pas que l’équilibre budgétaire est un mécha­nt complot néo-libéral.


Ils trouvent qu’ils paient beaucoup d’impôts pour la qualité de services qu’ils reçoivent.


Ils trouvent agaçant, pour rester poli, que l’on puisse célébrer l’identité gaie, l’identité noire, l’identité arabe, l’identité lesbienne, l’identité écologiste, l’identité «queer», l’identité «trans», l’identité canadienne, mais surtout pas l’identité québécoise.


Ces gens se cherchent une maison politique.


Risques


Quand on veut offrir un peu de tout à tout le monde, on court deux risques.


Le premier, c’est d’offrir une image floue et confuse.


Vous voulez manger de vraies bonnes pâtes? Allez dans un vrai restaurant italien.


Vous voulez manger un vrai bon steak? Allez dans un restaurant dont c’est la spécialité.


On ne va pas dans un buffet si on veut une vraie expérience gastronomique. On n’y va que si on doit nourrir à petit prix toute une équipe de hockey.


Le second risque, c’est celui de la confiance.


Un parti qui change trop souvent de discours au gré des circonstances court le risque que les électeurs en viennent à se demander à son sujet: «Il me dit cela aujourd’hui, mais qu’est-ce qu’il essaie­ra de me vendre demain?»




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