POLÉMIQUE

Couillard se défend d’avoir demandé le retrait d’une caricature dans un hebdo

Le dessin satirique montre le premier ministre qui lapide Fatima Houda-Pepin

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Ce qui dérange Couillard, c'est que l'image est trop juste. Le caricaturiste a tapé dans le mille





Le premier ministre Philippe Couillard s’est défendu lundi matin d’avoir demandé le retrait d’une caricature le concernant, et qui a été publiée le 8 mars dernier dans l’hebdomadaire de Longueuil Le Courrier du Sud.


 

Le dessin du caricaturiste Jean-Marc Phaneuf montrait M. Couillard en djellaba lançant des pierres à l’ex-député Fatima Houda-Pepin, sous le titre « 8 mars : journée de “la” femme. » « Bonne fête Fatima ! » dit le premier ministre en phylactère.


 

Le journal La Presse publiait lundi matin un article disant que le cabinet du premier ministre avait contacté la « haute direction » de Transcontinental, à qui appartient le Courrier du Sud. La caricature a par la suite été retirée du site Web, mais était déjà dans la version imprimée de l’hebdo rejoignant plus de 130 000 domiciles.


 

« On n’a pas demandé le retrait » de la caricature du premier ministre du Québec, a déclaré Philippe Couillard lundi matin, indiquant que le problème était que le dessin représentait « un meurtre ».


 

Le porte-parole de M. Couillard, Harold Fortin, a expliqué au Devoir que c’est un journaliste de La Presse qui a contacté le cabinet du premier ministre pour obtenir une réaction sur la caricature de Jean-Marc Phaneuf. M. Fortin avait alors dit de l’oeuvre de Phaneuf qu’elle était de « mauvais goût », tout en ajoutant que « la liberté de presse et d’expression est un principe fondamental dans notre société. »


 

« Nous, on a voulu informer Transcontinental que, dans la réponse qu’on a fournie à La Presseon mentionnait » le nom de l’entreprise, a expliqué M. Fortin au Devoir lundi.


 

« On n’a pas mis de pression, on est dans une société de droit, quelqu’un peut s’exprimer comme il veut, a ajouté M. Fortin, expliquant que M. Couillard était la cible de très nombreuses caricatures. La seule différence entre toutes les caricatures et celle-ci, c’est simplement qu’on a demandé à notre bureau de réagir, alors que ça n'arrive jamais. »


 

Un contact confirmé


 

L’éditeur du Courrier du Sud, TC Transcontinental, confirme que le cabinet du premier ministre du Québec « a porté à l’attention » de l’entreprise la caricature. « Selon nos pratiques, nous avons pris connaissance de cette caricature qui dépeint une femme se faisant lapider et avons jugé qu’elle était déplacée et de mauvais goût, a expliqué par courriel Katherine Chartrand, directrice principale des communications d’entreprise. Bien que la version imprimée du journal ait déjà été distribuée, nous avons pris la décision de retirer la caricature du site Web du Courrier du Sud. »


 

« TC Transcontinental est une organisation qui respecte le droit fondamental de la liberté d’expression tout en assumant ses responsabilités à l’égard des communautés desservies », a ajouté Mme Chartrand, se refusant à tout autre commentaire.


 

Dans un microbillet Twitter, Fatima Houda-Pepin a affirmé en matinée que « Couillard a menti » sur l’intervention du cabinet au sujet du retrait de la caricature de Phaneuf. « Transcontinental m’en a informée samedi. »


 

Le Devoir n’a pas pu entrer en contact avec elle.


 

Mme Houda-Pepin a été exclue du caucus libéral en janvier 2014 en raison de son désaccord avec Philippe Couillard sur le port de signes religieux chez les employés de l’État incarnant l’autorité.


 

« Un dessin, ça passe moins bien »


 

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