Legault, un grand superviseur?
25 septembre 2015
Cher Monsieur Beaumont, je vous trouve très diplomate envers les véritables intentions de François Legault.
Il est nécessaire de rappeler dans quel contexte est né la CAQ. Au lendemain des élections de décembre 2008, l'ADQ s'étant complètement effondrée, il était prévisible que par l'alternance le PQ reprendrait le pouvoir tôt ou tard. Pour l'en empêcher, il fallait absolument poursuivre le travail de confusion constitutionnelle que l'ADQ avait mené depuis la défaite référendaire de 1995. Le "nini" (ni indépendantiste, ni fédéraliste) savamment entretenu sous le vocable d'autonomiste a entraîné à l'ADQ un nombre considérable de "nationalistes" peu au fait qu'il s'agissait d'une fiction.
Il était nécessaire de trouver un nouvel enfumeur pour poursuivre l'oeuvre de confusion. Et quel coup de génie que d'avoir réuni à cette fin un fédéraliste pur et dur en la personne de Charles Sirois (ex-recruteur de candidats pour le PLQ) et un indépendantiste pur et dur en la personne de François Legault (recruté au PQ par Lucien Bouchard ). Le nouveau produit ainsi créé n'étant rien d'autre qu'un ADQ 2.0.
L'élection de 2012 est un événement charnière pour les fédéralistes. Elle a permis de constater que même dans les pires conditions, le PLQ était assuré de conserver au moins 50 sièges, 13 de moins que la majorité absolu. Aussi est-ce sans surprise que les fédéralistes se sont distancés de la CAQ peu à peu car la menace indépendantiste était finalement moins grande qu'anticipé et qu'il n'était plus nécessaire d'avoir un parti fédéraliste de rechange. Le résultat est que la CAQ immobilise maintenant un million de votes francophones nécessaire au Parti Québécois pour reprendre le pouvoir. Un obstacle considérable dans notre cheminement vers l'indépendance...