139 jours après l’assermentation de Donald Trump
3 juin 2025
3 juin 2025
Le bla-bla-bla de Donald Trump n’intéresse que parce qu’il est le président des États-Unis; il y en a plein comme lui en Amérique du Nord : des diseurs de la bonne aventure et des conteurs d’histoires à coucher dehors ou pour faire rêver. Que du vent… Mais un vent dangereux, car ce pingouin à cravate rouge est l’homme le plus puissant du monde! Et il peut faire croire à des rêves…
Carl Gustave Jung a passé sa vie à chercher le secret des rêves; de même pour Freud; ils cherchaient tous les deux à rendre le bonheur à leurs patients : à ce jour, rien de solide ni de vrai a abouti de toutes ces études savantes sur les rêves, sinon une simple obsession mentale que les rêves seraient une connexion avec l’inconscient.
L’un des apports importants de Jung aura été notre prise de conscience de l’inconscient collectif; ainsi, les sociétés sont dirigées inconsciemment par cette croyance, cette foi qui serait celle de la majorité! Laquelle? Celle que des leaders font croire par leurs belles paroles à la Trump. Alors, cet inconscient fait croire les peuples, et ceux-ci embarquent dans la croyance. Après une période à s’enjoliver ces croyances, les peuples se réveillent et se demandent éberlués : comment avons-nous pu croire à ce rêve insensé?
Les hommes plus que les femmes ont des rêves et oublient l’essentiel; malgré ceci, il y a aussi des femmes qui oublient l’essentiel! Ensemble, il faut demeurer les pieds sur terre et la cultiver à son meilleur; et surtout, ne pas condamner celles et ceux qui ne pensent pas comme la majorité.
En m’en allant prendre une marche
Je fus témoin d’une démarche
Qui soulevait passions et cris
dans les terriers et sur les nids
Je voudrais bien par cette fable
Qui n’aura rien de détestable
Ne pas ouvrir d’hostilité
Donner tout cru la vérité
«Doit-on rester une province
Et dans l’épais et dans le mince
Ou déclarer que le meilleur
Est un pays à sa couleur?»
Cette question était la celle
Qui fut posée à la cervelle
Des animaux de nos forêts
Du caribou au doux criquet
«Votre question n’est pas bien claire
Et votre esprit mène à la guerre!
Vous prenez l’ombre pour la proie
Vous perdez plumes et vos bois!»
Ainsi hurla le roi Fripouille
Laissant les bêtes avec leur trouille :
Un cerf dit oui, un loup dit non
D’autres se crêpent la toison!
Le Roi Fripouille est aux abois
On ne compte plus ceux qu’il soudoie
Pour se gagner tous les avis
Dans les terriers et sur les nids
Dans l’épais comme dans le mince
Il reste ici une province
Qui a peur de son génie.
Monique Miville-Deschênes; fable extraite du roman «Chavire», Éditions Trois-Pistoles, 2009
François Champoux, Trois-Rivières