Desjardins inc.; l'imposition de la coopération: une grave erreur idéologique de Claude Béland

Tribune libre

Le Mouvement Desjardins fait maintenant la charité aux collectivités! Quelle grandeur d’âme cette « banque »! Évidemment, par cette « générosité » grandiloquente avec l’argent des membres, les dirigeants se gonflent le torse après s’être amplement rémunérés. 



C’est en 2015 que le responsable des communications chez Desjardins, André Chapleau, fit l’annonce que l’institution financière (qui se dit « coopérative ») pouvait dorénavant faire des ristournes collectives! Ainsi, les dons, commandites, subventions et fonds financiers de tous genres prirent officiellement racine au mépris des membres qui n’avaient pas un mot à dire. Seuls les conseils d’administration des « succursales » locales devinrent les titulaires des trop-perçus qui appartenaient antérieurement aux sociétaires. Par une douteuse manoeuvre politique, le fruit de l’exploitation des sociétaires (partage des trop-perçus) passa des mains de l’Assemblée générale annuelle des membres aux dirigeants seuls du Conseil d’administration. 



Même le président Cormier, lors de sa nomination en 2016, osa s’octroyer la modique somme de 100 millions des trop-perçus soutirés aux membres exploités, pour les distribuer comme ça, comme bon lui semblait, à celles et ceux qui en demandaient et qu’il jugeait nécessaire de privilégier.



Desjardins est ainsi devenu une patente « communo-capitaliste philanthropique » sous la fausse étiquette de « coopérative » imposée. Pire, le Mouvement Desjardins devient un autre bras financier du gouvernement du Québec tout comme Loto-Québec et Hydo-Québec. Desjardins se croit propriété du gouvernement et complice de ses politiques alors que Dorimène et Alphonse Desjardins avaient créé des coopératives d’épargne et de crédit qui appartenaient aux sociétaires et à eux seuls : les conseils d’administration de chaque Caisse étaient les fiduciaires des trop-perçus soutirés des membres, et à leur remettre à eux seuls, les utilisateurs de leur coopérative financière.



Est-ce que Desjardins est une autre Hydro-Québec? Non.


Est-ce que Desjardins est une autre Loto-Québec? Non. 



Si Desjardins est la banque du Québec au profit du gouvernement du Québec et des citoyens clients des banques à charte fédérale capitalistes, alors que ses dirigeants le disent et que cesse l’arnaque sous toutes sortes de fausses représentions « coopératives » au service de ses membres. Donner des ristournes collectives, ce n’est pas être au service des membres des Caisses Desjardins.



Si c’est le gouvernement qui dirige Desjardins, si ce sont les agences de notations européennes et américaines de la finance mondiale qui imposent leurs vues à Desjardins, qu’on cesse le leurrer les membres avec des assemblées générales annuelles bidons où il n’y a là qu’une démocratie de surface et où les membres ne décident strictement rien.



Le Mouvement Desjardins est devenu une Église, une religion qui impose ses dogmes au peuple asservi, contrairement à une coopérative qui propose son idéologie et son Retour sur Investissement (RSI) aux sociétaires à servir. C’est ça une coopérative; rien de plus, rien de moins.



Ce n’est pas aux collectivités que Desjardins est redevable, mais à ses membres.



Quand on impose la solidarité aux sociétaires comme Claude Béland l’a constitué à la fin de son règne, on fait oeuvre de viol du coopératisme, on fait oeuvre de dictature communiste. Le coopératisme n’est pas le communisme. Le coopératisme se propose; jamais il ne s’impose envers qui que ce soit. Quand on propose la coopération, on invite chacune et chacun au partage, au donnant-donnant, et au respect de tout un chacun : on ne parle plus d’exploitation de la crédulité, mais du respect des personnes, de toutes les personnes dans leur intérêt premier, et mutuel à la coopérative.



Claude Béland a exigé l’adaptation au communo-capitalisme par cette « solidarité imposée », en qualifiant la philosophie de gestion coopérative de Dorimène et Alphonse Desjardins de désuète à l’aube du XXIe siècle (voir son autobiographie pages 143 à 149); ce n’était rien de moins que l’abandon et le rejet du génie des fondateurs par un vulgaire retour au capitalisme sauvage et régnant du XIXe siècle, couplé à ce communisme dictatorial naissant de ce même siècle. Avec Claude Béland, ce fut le retour au règne de l’oligarchie au détriment de la démocratie des coopératives.



L’actuel Mouvement Desjardins est l’oeuvre de Claude Béland et de sa puissante clique montréalaise dirigée par Guy Bernier, président d’alors de la Fédération des Caisses populaires Desjardins de Montréal et de l’Ouest du Québec. Claude Béland fut reconnu le « pape » de la coopération, mais il en était totalement incompétent; sa force résidait dans ce don de la parole d’un Maître avocat, un vrai « preacher » des temps modernes. Il savait endoctriner, et les dirigeants crédules s’abreuvaient de ses beaux sermons; ils ont eu une foi aveugle en son charisme, son sourire légendaire et en sa fausse infaillibilité présidentielle.



Ce fut le commencement de la fin des Caisses populaires : Claude Béland confirma le tout en octobre 1999 par cette malheureuse déclaration lourde de sens : 



« … j’ai plus que jamais confiance en l’avenir du Mouvement Desjardins.


 … Les membres du Comité [révision des structures] ont placé 


l’intérêt supérieur du Mouvement Desjardins au-dessus de toute préoccupation. » 


 


Entrevue de Claude Béland 


accordée à Pierre Goulet,


pour « Desjardins express » numéro 4, octobre 1999



Quand une religion se mêle de faire de la politique, c’est l’annonce d’une catastrophe sociale, une nation asservie et dominée par une curie impropre à une saine évolution des sociétés humaines. De même pour une institution financière d’épargne et de crédit : il ne lui appartient pas du tout de faire de la politique et d’être un gouvernement qui dirige le peuple. Ce n’est absolument pas son rôle ni de ses prérogatives, que cette institution soit sous gestion capitaliste, communiste, communo-capitaliste ou coopérative, si ce n’est que dans une participation parcimonieuse: l’argent des membres doit revenir directement aux membres à la suite de leur utilisation de leur coopérative.



Tout comme la religion catholique, le Mouvement Desjardins s’enfonce, depuis Claude Béland, dans ses mensonges tout en essayant de ne pas dénier sa philosophie de gestion coopérative. Desjardins doit cesser de mentir aux sociétaires, à ses membres, maintenant devenus de simples clients à exploiter depuis le « virage vente » et les bonis au rendement payés aux employés, le tout initié par Claude Béland durant sa présidence. 



Les membres sont sous pression d’exploitation, pire que des clients de banque, asservis à des « succursales » qui ne sont plus des Caisses populaires, lesquelles sont maintenant toutes dirigées par le siège social DESJARDINS inc. de Lévis-Montréal, lui-même assujetti aux agences de notation financière européennes et américaines. Voilà la réalité « Desjardins inc. » depuis Claude Béland. L’ambition de croissance a fait périr son maître.



L’hypocrisie atteint son comble lorsque l’Autorité des marchés financiers écrit des opinions laxistes pour sauver la face à cette fausse coopérative qui ne sert plus que les « intérêts supérieurs » du Mouvement Desjardins et ses richissimes dirigeants, ces nantis du "pouvoir qui prime sur le droit" (référence Maître Christian Néron) des sociétaires, lesquels ont été lessivés de leur propriété coopérative par Claude Béland et quelques délégués candides le 4 décembre 1999.



Il faut que cesse ce dénie et ces mensonges avant qu’une catastrophe de type « course au guichet » ne survienne comme le Québec l’a connu auprès des défuntes Caisses d’Entraide Économique au milieu des années 1980. La digue autoritaire ne résistera pas indéfiniment devant les mensonges : comme dans toute entreprise qui triche sa clientèle, la confiance s’écroulera et cédera à jamais. L’exemple de l’effondrement de l’Église catholique au Québec doit nous enseigner tout comme celle des Caisses d’Entraide Économique.



L’actuelle peur que témoigne le Mouvement Desjardins vis-à-vis ses propres membres en les menaçant d’exclusion par les règlements de régie interne (RRI) 4.6 (saine conduite d’un membre) et 4.7 (réprimande, suspension et EXCLUSION), nous démontre l’insécurité que la nouvelle constitution bélandiste du 4 décembre 1999 a fait naître au sein même da la direction des Caisses et dans toute cette institution en perdition de l’esprit de coopération. C’est là une profanation et un saccage nacceptable et complètement en dehors d’une logique de coopération et de celle de l’idéologie du coopératisme. La coopérative est ouverte à toutes et à tous nous dit Desjardins!



Claude Béland a été l’instrument du capitalisme vainqueur et celui des dirigeants capitalistes du Mouvement Desjardins; l’actuelle dégénérescence de l’oeuvre de Dorimène et Alphonse Desjardins est une preuve flagrante de la déroute de l’esprit de coopération qui ne sert plus du tout ses membres prioritairement, mais bel et bien les seuls intérêts de DESJARDINS inc.!



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