Est-il souhaitable de vouloir appliquer la solution allemande au Québec ?
17 juin 2018
Un débat bien documenté je le concède, mais qui surfe sur les marges du suréalisme quand on songe que le grand absent de la tribune de M. Paiement et du premier commentaire de M. Ferid Chikhi : l'éléphant dans la pièce, concerne les survivances du colonialisme interne au Canada qui plombe les premiers canadiens français. Et depuis toujours le déficit criant de reconnaissance constitutionnelle qu'ils traînent avec eux. Le rapport avec l'Allemagne est de ce point de vue fort injuste quand il se propose de comparer des situations incomparables. Il n'y a qu'un pôle possible d'attraction et de ralliement en Allemagne, il y en a deux au Canada, et ils sont fort inégaux. On ne peut en faire abstraction dans un tel débat. On peut l'avoir fait involotairement, mais il n'empêche que la situation fort singulière de ce pays occidental arriéré sur le plan de la reconnaissance des minorités - au premier chef celle des fondateurs devenus minoritaires - qu'est le Canada ne devrait pas occulter les analyses qui se veulent pertinentes. Quand les descendants des vaincus de la guerre de Sept ans auront-ils le statut qui leur permettra de façonner l'immigration comme l'Allemagne semble le faire ? Avant de jouer aux souverains, ne conviendrait-il pas d'examiner sans s'y soustraire la question de l'égalité (interne ou externe) des nations au Canada ?
GV