MNQ - Mouvement national des Québécois

À nation « conditionnelle », félicitations conditionnelles

« Ça ne veut absolument rien dire et ça ne changera rien du tout », estime la présidente du MNQ

La nation québécoise vue du Canada

Montréal, le 23 novembre 2006 - Le Mouvement national des Québécoises et
Québécois réserve pour plus tard ses félicitations au premier ministre du
Canada, M. Stephen Harper, au sujet de la soi-disant reconnaissance de la
nation québécoise. « À nation conditionnelle, félicitations conditionnelles
», a déclaré la présidente, Mme Chantale Trottier, qui se trouve
actuellement en Europe pour participer à une réunion du comité permanent de
la Conférence des peuples de langue française.

En fait, pour le MNQ, cette « reconnaissance », assortie d'une forme de
conditionnel («au sein d'un Canada uni »), ne vaut pas grand chose, surtout
si elle n'est pas accompagnée de gestes concrets et de suites
constitutionnelles. Pour le Mouvement, le geste de M. Harper n'est, pour
l'instant, qu'une manœuvre partisane visant à freiner sa perte de popularité
au Québec et à mettre un terme aux divisions à l'intérieur de son propre
parti, de même qu'au sein des autres partis fédéralistes canadiens.

« Du point de vue juridique »
Le MNQ rappelle que, le 23 juin dernier, M. Harper a refusé de reconnaître
la nation québécoise parce qu'il ne savait pas, « pour être franc, ce que
cela représente du point de vue juridique », selon ses propres termes. La
présidente du MNQ espère que, « cinq mois plus tard, il saura expliquer ce
que sa motion signifie du point de vue juridique et, surtout, qu'il aura le
courage d'avouer ce que l'on pressent, c'est à dire que ça ne veut
absolument rien dire et que ça ne changera rien du tout ».

Le MNQ demande à M. Harper de dire aux Québécoises et Québécois si
l'actuelle « reconnaissance » signifie par exemple qu'ils pourront
s'exprimer de leur propre voix dans les forums internationaux qui traitent
de langue, de culture et d'identité, mais aussi d'environnement, puisque
malgré des divergences évidentes avec le gouvernement fédéral, le
gouvernement du Québec n'a pu faire état de ses intérêts « nationaux ».

Le MNQ rappelle la déclaration du ministre de l'Industrie, M. Maxime
Bernier, voulant que « les Québécois savent qui ils sont » et « je pense
qu'ils n'ont pas besoin de nous pour leur dire qui ils sont », faite la
veille de la plus récente Fête nationale. « Nous allons travailler de
concert avec les souverainistes afin de réaliser l'indépendance du Québec et
forcer, par le fait même, le gouvernement canadien et ceux des autres pays à
reconnaître le nouvel état-nation, plutôt qu'une nation “conditionnelle'' »,
a ajouté la présidente du MNQ.
Le Mouvement national des Québécoises et Québécois regroupe dix-neuf
Sociétés nationales et Sociétés Saint-Jean-Baptiste réparties sur tout le
territoire du Québec et compte, au total, quelque 110 000 membres.



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