Le premier ministre Philippe Couillard affirme qu’« un seuil a été franchi » avec l’incendie criminel qui a ravagé le véhicule du président du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ) et l’attaque contre la grande mosquée de Québec, et qu’il s’agit vraiment d’une « haine exprimée très, très concrètement, et même de violence ».
En mêlée de presse dans la circonscription de Louis-Hébert, dans la région de Québec, jeudi, M. Couillard a toutefois ajouté qu’il ne fallait pas « culpabiliser à outrance » étant donné que d’autres sociétés font face aux mêmes enjeux.
Le premier ministre a déclaré que les leaders politiques — ainsi que les médias — ont la responsabilité de bien choisir les mots qu’ils utilisent, « d’envoyer les bonnes informations et de participer à ce sursaut de la population contre ce genre de manifestation ».
Revenant pour la première fois sur l’incendie criminel du véhicule du président du CCIQ, Mohamed Labidi, provoqué le 6 août, M. Couillard a affirmé qu’il faut se garder de tirer des « conclusions trop hâtives, mais que beaucoup d’éléments pointent vers un crime à caractère haineux ».
Le premier ministre s’est dit content de voir que l’ensemble des leaders politiques ont été sur la même longueur d’onde en qualifiant « cet acte-là de répugnant, d’inacceptable pour notre société ».
Condamner ces gestes
Selon M. Couillard, il est temps de réagir fortement en témoignant de sa solidarité, et de se rassembler pour condamner ces gestes.
« Plus les gens qui commettent ces gestes vont se sentir condamnés par la société dans laquelle ils sont, plus j’espère que ce sera difficile pour eux de les commettre », a-t-il affirmé, répondant à plusieurs questions de journalistes sur des gestes à caractère haineux observés à Québec.
M. Couillard a aussi fait référence au rassemblement du groupe proche de l’extrême droite La Meute dans un stationnement souterrain cerné par des contre-manifestants à Québec. Des affrontements violents avec la police ont éclaté au sein de la contre-manifestation.
« La radicalisation, elle vient de tous les côtés ; la violence, elle vient de tous les côtés. Comme je l’ai dit l’autre jour à la suite des manifestations, que la violence vienne de l’extrême gauche ou de l’extrême droite, elle n’est pas plus acceptable ; que le geste radical violent vienne de membres d’une confession particulière ou de membres de la majorité, ce n’est pas plus acceptable », a-t-il déclaré.
Les forces de l’ordre veulent éviter de tirer une conclusion hâtive en ce qui a trait à l’incendie criminel qui a ravagé le véhicule du président du Centre culturel islamique de Québec. Le lieutenant Jean-François Vézina, du Service de police de la Ville de Québec, a affirmé qu’un « crime haineux » est une « hypothèse envisagée ».
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