Le ministre israélien de l’éducation, Rafi Peretz, a déclenché une polémique en se déclarant, samedi 13 juillet à la télévision, en faveur des « thérapies de conversion » de l’orientation sexuelle des homosexuels.
Interrogé pour savoir s’il pensait pouvoir « changer un homosexuel », le ministre, qui est à la tête du parti religieux nationaliste Foyer juif, a répondu : « Je pense qu’on peut (…) J’ai une connaissance approfondie de l’éducation et je l’ai fait aussi. » Il a évoqué le cas d’un étudiant qui lui a confié être homosexuel et à qui il a conseillé de « bien réfléchir ».
Israel's education minister comes out in favor of gay conversion therapy - and full "apartheid" https://t.co/hDzLS7PqsY
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a officiellement condamné ces déclarations. « Les propos du ministre de l’éducation sur la communauté LGBT ne sont pas acceptables et ne reflètent pas la position du gouvernement que je dirige », a-t-il affirmé samedi soir dans un communiqué. Le premier ministre a accueilli au sein de son gouvernement l’Union des partis de droite dirigée par M. Peretz après les législatives du 9 avril.
M. Nétanyahou n’a cependant manifesté aucune intention de limoger le ministre comme l’ont demandé des membres de l’opposition. « Vous n’êtes pas le ministre de l’éducation mais celui de l’obscurantisme (…) J’appelle Nétanyahou à vous limoger immédiatement », a déclaré Nitzan Horowitz, chef du parti de gauche Meretz et lui-même ouvertement homosexuel. Un rassemblement demandant le départ de M. Peretz a également réuni plusieurs centaines de personnes à Tel-Aviv dimanche.
M. Nétanyahou a déclaré avoir parlé à M. Peretz, « qui a précisé ses remarques et souligné que le système éducatif israélien continuerait à accepter tous les enfants tels qu’ils sont, sans lien avec leur orientation sexuelle ». Les « thérapies de conversion » ont été largement reconnues, y compris par le ministère israélien de la santé, comme non scientifiques et potentiellement préjudiciables pour les jeunes.
Dans le même entretien, M. Peretz a soutenu le projet d’annexer la Cisjordanie occupée sans donner aux Palestiniens le droit de vote. Répondant à la question de la journaliste qui qualifiait son projet d’« apartheid », le ministre a répondu que l’Etat d’Israël prendrait soin de « tous » les besoins des Palestiniens « mais sans leur donner le choix de déterminer la réalité politique ».
Benyamin Nétanyahou avait déclaré en avril envisager l’annexion des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. Les colonies installées sur les territoires palestiniens occupés par Israël depuis 1967 sont illégales au regard du droit international.