Le gouvernement nous a présenté des scénarios. Évidemment, ils en ont choisi quelques-uns parmi des centaines, voire des milliers de scénarios possibles. Pourquoi autant ?
Parce que l’avenir, on ne le connaît pas. Une deuxième vague, une éclosion terrible dans une région en particulier, qui peut prétendre deviner l’avenir face à un virus qui a forcé toute la planète à s’adapter chaque semaine ?
L’exercice d’hier a répondu à deux impératifs. La transparence exigée d’un gouvernement à qui on demande de partager des tableaux que nous savons tous qu’il a en sa possession. Et, osons le dire, une certaine curiosité. Dans la curiosité, il y a la partie saine, c’est-à-dire la recherche de l’information. Puis il y a une partie futile, nous sommes juste curieux de savoir, même si ça ne change rien.
Dans ce cas-ci, il faut insister sur le fait que l’accès à ces informations n’est d’aucune utilité pour mieux se préparer. Lorsque les scientifiques élaborent des modèles pour prédire la trajectoire d’un ouragan, il y a une utilité opérationnelle. Les gens dont les propriétés se retrouvent sur le tracé à risque vont placarder leur propriété et protéger leurs biens.
Notre comportement
Dans le cas de la pandémie, la connaissance de ces scénarios ne nous outille pas davantage. Le ralentissement de la pandémie repose entièrement entre nos mains. Si tout le monde abandonne la distanciation demain matin, quatorze jours plus tard le Québec va complètement sortir des courbes prévues. Le nombre de cas va simplement exploser.
Nous savons ce qu’il y a à faire. Les consignes sont simples. Le pourquoi des consignes est aussi archi-simple. Le virus se propage par les contacts entre humains. Réduisez les contacts au strict minimum et le virus va se propager très au ralenti, voire se résorber. C’est tellement simple que c’en est gênant pour ceux qui ne saisissent pas cette logique.
Les données publiées hier n’y changent rien. Le nombre de malades et le nombre de morts reposaient entre nos mains avant la publication. C’est toujours le cas après. Notre comportement est la clé.
Ces scénarios placent le Québec dans une position assez favorable dans le club des pays qui s’en sortent avec un minimum de dommages. Normal puisque nous avons pris des mesures radicales rapidement. Ce scénario dit optimiste prévoit au minimum 1200 décès malgré tout. Éprouvant.
Scénarios de sortie de crise
Au fond, les vrais scénarios utiles et critiques qu’on voudra voir bientôt concernent la sortie de confinement. Ce ne sera pas simple. Ce ne sera pas la liberté instantanée. Plus tôt cette semaine, en annonçant la reprise progressive des activités chez eux, les autorités autrichiennes prévenaient la population qu’il faudrait faire preuve d’encore plus de discipline !
Les réouvertures d’entreprises et commerces se feront avec des protocoles stricts. Le non-respect de ces mesures pourrait signifier un ressac du coronavirus et provoquer un retour au confinement. Voilà le genre de scénarios concrets qui va nous intéresser d’ici quelques semaines.