Quelques jours après la tenue du sommet de l’OTAN à Bruxelles, Sputnik revient sur cette rencontre avec le général Dominique Trinquand, ancien chef de mission militaire auprès de l’ONU, spécialiste de la gestion de crise et des opérations de maintien de la paix.
Comme à son habitude, Donald Trump bousculait le 12 juillet ses partenaires de l'alliance euro-atlantique réunis à Bruxelles. Lors de ce vingt-sixième sommet de l'OTAN, le Président américain a tonné ainsi contre les « mauvais payeurs »: le Canada, l'Europe, mais également l'Allemagne, cible de ses critiques acerbes, accusée de faire le jeu de la Russie.
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Pour le général Dominique Trinquand, ancien chef de mission militaire auprès de l'ONU, Donald Trump n'a pas tout à fait tort de demander à ses partenaires davantage d'efforts financiers, le militaire rappelant ainsi que les États-Unis assurent 70% du budget de l'alliance:
« Il a raison de rappeler que chacun des partenaires de l'OTAN doit atteindre l'objectif de 2% qui a été fixé il y a quelques années par l'ensemble des pays de l'OTAN […] Aujourd'hui, il y a uniquement quatre ou cinq pays qui remplissent cet objectif ».
Mais il ne faut pas confondre les chiffres avancés par le Président américain, estime-t-il en prenant l'exemple de la France:
« Il faut éviter la confusion entre le chiffre de 2% du PIB qui est l'effort de Défense de chacun des pays et le budget de l'OTAN, ce sont deux choses totalement différentes […] la France par exemple, va vers les 2%, un budget à peu près de 35 milliards d'euros par an et à l'intérieur, il paie une petite partie à l'OTAN. La France paie quelque chose comme 10% du budget de l'OTAN ».
« Il est vrai qu'à l'intérieur de l'OTAN, il y a beaucoup de pays qui ont été occupés par l'Union soviétique jusqu'aux années 90, qui ont un très mauvais souvenir de cette occupation donc ils ont toujours peur de l'ours russe mais le fait que le président Trump dise que l'OTAN, c'est contre la Russie, c'est donner de l'eau au moulin du Président Poutine ».
Ainsi donc pour le militaire, l'idée selon laquelle l'OTAN constituerait une barrière contre la Russie, est une vision simpliste:
« L'objet de l'OTAN n'est pas de s'opposer à la Russie, mais d'assurer la cohésion du lien transatlantique entre les États-Unis, le Canada et l'Europe, à la suite de la Seconde Guerre Mondiale. »