«J'ai hâte au troisième référendum», Jean Pelletier

PQ - stratégie revue et corrigée


Joël-Denis Bellavance - Jean Pelletier juge incontournable la tenue d'un troisième référendum sur la souveraineté au Québec, afin de régler une fois pour toutes l'avenir de la province au sein de la fédération canadienne.
Dans une longue entrevue qu'il a récemment accordée au réseau CPAC, M. Pelletier, qui été le chef de cabinet de l'ancien premier ministre Jean Chrétien dans les années 90, a même dit qu'il avait hâte à ce prochain référendum.
Selon l'ancien maire de Québec, le camp fédéraliste remportera facilement cette troisième bataille référendaire. Et lorsque les Québécois auront majoritairement dit non à la souveraineté, le temps sera venu de relancer les négociations constitutionnelles afin de permettre au Québec de signer la loi fondamentale du pays.
«Cela fait 40 ans qu'on est dans cet immobilisme de société à cause de cela. J'ai bien hâte que cela se décide. Je sais que je vais vous dire quelque chose qui rame à contre-courant. Mais moi, personnellement, j'ai bien hâte au troisième référendum pour en finir», a déclaré M. Pelletier à l'animateur de CPAC Pierre Donais.
La Presse a pu visionner hier cette entrevue, qui sera diffusée mardi soir prochain dans le cadre de l'émission Tête à tête. L'entrevue a été réalisée à Québec à la mi-mars, en pleine campagne électorale au Québec, au moment où les trois partis politiques - le Parti libéral, le Parti québécois et l'Action démocratique - étaient presque à égalité dans les sondages.
Les libéraux de Jean Charest ont finalement remporté la victoire aux élections québécoises de lundi, mais ils formeront un gouvernement minoritaire sous haute surveillance. L'Action démocratique de Mario Dumont a fait une percée historique en remportant 41 sièges, tandis que le Parti québécois a terminé troisième avec seulement 36 sièges. Un référendum sur la souveraineté du Québec n'est donc pas dans les cartes dans l'avenir immédiat.
Dans l'entrevue à CPAC, M. Pelletier a soutenu que le mouvement souverainiste ne disparaîtrait pas nécessairement, même s'il perd un troisième référendum de suite. «Je ne dis pas qu'on va en finir avec l'idée de la séparation du Québec. Ça ne sera jamais fini. Mais s'il y avait un troisième référendum qui confirmait les deux premiers, ça nous donnerait un peu d'oxygène. Et ça permettrait peut-être que trois ou quatre ans après, les choses s'étant apaisées dans l'esprit des dirigeants de tout le pays, ils puissent se rasseoir calmement autour d'une table et négocier utilement le raffinement de notre Constitution qui a un peu vieilli, qui a besoin sûrement d'être rajeunie sous certains aspects», a affirmé M. Pelletier.
Selon lui, il est évident que les élus ne voudront jamais entreprendre de négociations constitutionnelles tant que les Québécois ne se seront pas prononcés une autre fois, étant donné que les résultats du dernier référendum ont été tellement serrés. «Tant que la menace du référendum va planer, la possibilité d'une discussion utile n'est pas là. Et c'est pour cela que je comprends les politiciens qui disent que le temps n'est pas venu de se rasseoir. Pour que le temps revienne, il va falloir que cette menace d'un nouveau référendum finisse pas s'enlever de l'écran radar», a-t-il insisté.
Flèches contre Paul Martin
Par ailleurs, M. Pelletier a profité de l'entrevue qu'il a accordée à CPAC pour décocher quelques flèches à l'endroit de l'ancien premier ministre Paul Martin. Ce dernier a décidé de congédier M. Pelletier de son poste de président du conseil d'administration de VIÀ Rail, en 2004, après qu'il eut tenu des propos désobligeants à l'endroit de Myriam Bédard, l'ancienne championne olympique.
En janvier, M. Pelletier a remporté une deuxième victoire devant les tribunaux dans son combat pour contester son congédiement. La Cour d'appel fédérale a en effet débouté le gouvernement Martin, qui contestait un jugement de 2005 ordonnant la réintégration de M. Pelletier dans ses fonctions. Récemment, le gouvernement Harper a décidé de ne pas interjeter appel de cette décision. M. Pelletier devrait donc obtenir une indemnisation du gouvernement.
«Ma déception personnelle, c'est d'avoir été traité comme un malpropre par M. Martin. Ma grande frustration, c'est de n'avoir pas réussi à mettre en place un meilleur service passager dans le corridor Québec-Windsor», a dit M. Pelletier au sujet de son passage chez VIÀ Rail.
Interrogé ensuite par Pierre Donais sur ce qu'il pense de Paul Martin, qui a été ministre des Finances pendant 10 ans dans le gouvernement Chrétien, M. Pelletier a offert cette réponse après un long silence : «Quelle tristesse!»


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