« l’école québécoise au service du multiculturalisme ? »

L’Institut de recherche sur le Québec vous convie à une Table ronde

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Communiqués 2009



L’Institut de recherche sur le Québec

VOUS CONVIE À UNE :

Table ronde sur le thème : « l’école québécoise au service du multiculturalisme ? »
Les controverses entourant le nouveau programme d’histoire et le cours Éthique et culture religieuse nous rappellent que l’école québécoise n’est plus d’abord un lieu où se transmettent une culture et un bagage de connaissances mais bien un laboratoire idéologique où l’on entend reconstruire à même les jeunes générations l’identité québécoise. Ainsi, on a appris que le nouveau cours d’histoire, pour le rendre plus inclusif, évacuait la dimension nationale de l’expérience historique québécoise. Le cours Éthique et culture religieuse, quant à lui, sous prétexte d’ouvrir les jeunes générations à la connaissance des différentes religions, met l’école au service du multiculturalisme, comme l’ont d’ailleurs reconnu ses théoriciens. Il faut donc poser la question : l’école québécoise s’est-elle mise au service du multiculturalisme ?

Où : Maison Ludger-Duvernay, 82, rue Sherbrooke Ouest, Montréal
Quand : le jeudi 4 juin 2009, de 19 h à 21 h
(Animation : Robert Comeau, historien)

Conférenciers
Mathieu Bock-Côté (auteur de La dénationalisation tranquille, Boréal 2007) L’école, laboratoire du multiculturalisme ?

Joëlle Quérin (doctorante en sociologie, UQÀM) Le cours Éthique et culture religieuse : transmission des connaissances ou endoctrinement ?

Charles-Philippe Courtois (chercheur postdoctoral à l’UQTR) Le nouveau cours d’histoire du Québec au secondaire : l’école québécoise au service du multiculturalisme canadien ?


RSVP
Myriam D’Arcy : myriam_darcy@hotmail.com
(514) 743-4267
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Le nouveau cours d'histoire du Québec au secondaire : l'école québécoise au service du multiculturalisme canadien?
par Charles Courtois, (chercheur associé)
vendredi 1er mai 2009
Le rapport Lacoursière, avait, en 1996, prescrit une augmentation du nombre de cours d’histoire obligatoires à l’obtention d’un diplôme d’études secondaires, lesquels sont passés de deux à quatre. Le nouveau cours d’histoire nationale du Québec, préparé en 2006, devait répondre à l’obligation de traiter cette matière en deux ans au lieu d’une seule. Seulement, ce programme devait à présent s’inscrire dans le renouveau pédagogique. Une fuite dans Le Devoir en avril 2006 révéla la nature « post-nationaliste » de ce programme désormais rebaptisé « Histoire et éducation à la citoyenneté » – beau paradoxe que celui d’éduquer à la citoyenneté et à la démocratie en faisant abstraction du peuple au cœur de cette histoire et de ce régime.
Le tollé fut tel que le ministère de l’Éducation s’engagea à apporter des modifications au contenu du programme, réintégrant notamment de grands événements liés à la question nationale, modifiant quelques titres de modules. Le nouveau programme, avec ces ajustements, est enfin paru en 2007. Mais au-delà de quelques modifications apportées en réaction au scandale suscité, comment jauger ce nouveau programme, celui par lequel les enfants québécois apprendront leurs rudiments d’histoire du Québec et du Canada ? Les modifications apportées l’ont-elles dégagé de son orientation post-nationaliste, voire multiculturaliste à la canadienne ? À la lumière d’une étude exhaustive du programme Histoire et éducation à la citoyenneté et du Programme de formation de l’école québécoise dans lequel il s’inscrit en fonction de la logique des compétences, il est patent que ce programme transmet encore une vision intégralement dénationalisée, et ce, à un degré qui en étonnera plusieurs. De fait, la mention, sans plus, de quelques dates, et la modification des titres de certains modules n’ont en rien rectifié l’économie générale du programme.
Ce programme occulte entièrement le sujet national, autant dans les moments d’affirmation que dans les moments difficiles. Ainsi, le rapport Durham est « oublié » comme tout un pan de la Révolution tranquille, soit l’affirmation nationale de cette époque. Ce constat est renforcé par la comparaison avec l’ancien programme. La vision amnésique de notre histoire proposée dans le nouveau programme est modelée de façon extrêmement compatible, en pratique, avec une identification au multiculturalisme canadien plutôt qu’au creuset québécois. Le Québec n’est plus une nation membre de la confédération canadienne mais un agrégat d’identités éclatées rassemblées dans une fédération canadienne et une province caractérisée par la dualité linguistique. À bien des égards malhonnête, ce nouveau programme mérite d’être vigoureusement dénoncé pour ce qu’il occulte : tout référent national. Cette ablation de la mémoire québécoise apparaît dépourvue de légitimité démocratique.






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