Langue française: le PQ presse le gouvernement d'agir

Un sondage suggère que les anglophones envisagent que Montréal puisse devenir une ville où l'anglais prédominera

Tension linguistique - JJC trahit la nation!


Marco Bélair-Cirino - Le gouvernement ne peut rester les bras croisés après le «coup de semonce» tiré par le magazine L'actualité — dont le dernier numéro analyse les résultats d'un sondage sur les perceptions des Anglo-Québécois touchant l'état de la langue française au Québec —, ont martelé des députés péquistes hier.
Le dernier numéro de L'actualité — celui où une grenouille serrant entre ses pattes visqueuses une affiche où il est inscrit «Ici on parle English» figure sur la couverture — est certes un «coup de génie commercial», mais n'en demeure pas moins «très révélateur» de la place que doit occuper la langue de Molière aux yeux de la communauté anglophone, selon le porte-parole de l'opposition officielle en matière de langue, d'immigration et de communautés culturelles, Yves-François Blanchet.
«Cette enquête nous donne un avertissement clair que si quelque chose de net, de déterminant n'est pas fait à court terme, le français à Montréal va être dans une position extrêmement périlleuse», a-t-il déclaré à l'occasion d'un point de presse hier.
Six Québécois sur 10 (59 %) dont la langue maternelle n'est pas le français se disent «en paix avec l'idée que Montréal deviendra une ville où l'anglais prédominera, alors que le reste de la province conservera son charme francophone», selon le coup de sonde CROP-L'actualité-98,5 FM.
En y regardant de plus près, le lecteur remarque que près de 80 % des répondants âgés entre 18 et 34 ans (77 %) partagent cette opinion, à l'instar de 56 % de ceux de 35 à 54 ans et 46 % de ceux de 55 ou plus.
«Toute une génération d'anglophones a grandi pratiquement au cours des 10 dernières années [...] sans qu'on leur ait dit que l'esprit de la Loi 101 est que la langue de référence commune au Québec est le français», a déploré le député de la circonscription de Drummond, montrant du doigt le gouvernement de Jean Charest. «Le message que ça envoie, c'est que la loi 101 est une espèce de survivance des années 70 à laquelle on n'est plus tenu de s'attarder», a-t-il poursuivi, entouré de ses collègues Nicole Léger et Nicolas Girard.
L'OQLF au service des libéraux
Alors que les plaintes à l'Office québécois de la langue française (OQLF) se multiplient, le Parti québécois estime que les activités de la présidente-directrice générale de l'organisme, Louise Marchand, sont pratiquement téléguidées par le gouvernement libéral.
«Je dirais presque que c'est un euphémisme», a affirmé M. Blanchet, avant d'ajouter: «Je pense que la directive informelle du gouvernement à l'OQLF est de ne pas appliquer de sanctions, parce que si l'OFQLF le souhaitait, il y a un nombre important de dossiers qui seraient transmis au Directeur des poursuites criminelles et pénales, de telle sorte que les contrevenants seraient traduits en justice.» Si l'OQLF adoptait la ligne dure face aux contrevenants de la loi 101, «ce n'est pas long que ça changerait», a-t-il lancé.
S'il est porté au pouvoir lors des prochaines élections générales, le PQ renforcerait la Charte de la langue française, notamment en y assujettissant les entreprises de 11 à 49 employés ainsi que les cégeps, ce à quoi le PLQ s'est toujours refusé «pour ne pas indisposer son électorat», selon M. Blanchet.
Par ailleurs, le député indépendant Pierre Curzi déposera demain à l'Assemblée nationale un projet de nouvelle Charte de la langue française «avec des articles abolis, d'autres modifiés et certains ajoutés».


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